Ephéméride des luttes : 26 juin

Dans l’éphéméride des luttes du 26 juin, des camarades tombent, d’autres finissent en prison, mais ça n’empêche pas les luttes de continuer de plus belles. Aujourd’hui, émeutes, explosions, villes insurgées donnent le rythme.

1876 : Dans le Montana, fin de la bataille de Little Bighorn au cours des grandes guerres sioux, qui aboutit à une victoire écrasante des nations indiennes conduites par Crazy Horse et Sitting Bull. Le général Custer, à la tête des troupes colonisatrices, meurt dans la bataille. Le seul survivant de son bataillon sera le cheval ’Comanche’.

1887 : A Calais, parution du premier numéro du journal "L’ouvrier révolté".

1910 : A Paris, obsèques de l’ouvrier ébéniste anarchiste Henri Cler. Le cortège funèbre qui part du faubourg St-Antoine à Paris est composé de plusieurs dizaines de milliers de personnes parmis lesquelles flottent les bannières des fédérations, des drapeaux rouges et des noirs. Il doit rejoindre le cimetière de Pantin mais tout le long du trajet des policiers sont pris à partie, l’un d’eux sera même poignardé et des coups de feu sont tirés. La sortie du cimetière de Pantin se termine en véritable émeute, quarante et un policiers sont plus ou moins sérieusement blessés et une centaine de manifestants reçoivent des coups de sabres ou sont piétinés par les chevaux des cuirassiers. Treize personnes seront par ailleurs arrêtées et cinq feront l’objet de condamnations, dont Edouard Ricordeau du syndicat des terrassiers.

  • A Buenos Aires, une bombe anarchiste explose devant un théâtre bourgeois, blessant gravement l’industriel José Zamboni, en soutien à l’anarchiste Simon Radowitsky, emprisonné pour avoir assassiné le 14 novembre 1909 un militaire responsable de la mort de centaines d’ouvriers grévistes dans le sud du pays.

1920 : A Ancona en Italie, révolte des militaires qui refusent de partir dans l’expédition d’Albanie. Suite à l’action des militants révolutionnaires, le soulèvement gagne toute la ville et les soldats font pénétrer les ouvriers dans les arsenaux, qui s’emparent des armes. Cette révolte sera finalement écrasée après de longues fusillades contre des renforts de troupes gouvernementales.

1928 : En Grèce, des soldats et des marins changent de camp et viennent soutenir la grève générale.

1960 : Une valise explose dans une wagon du train Madrid-Barcelone. C’est l’oeuvre du Directoire Révolutionnaire Ibérique de Libération (DRIL), en lutte contre le régime franquiste, qui a pris soin de ne pas faire de victimes.

1969 : A Berlin, la police mène des opérations contre les « rebelles du hasch », une communauté anarchiste dont un certain nombre de membres conflueront dans les Tupamaros Berlin-Ouest ou le Mouvement du 2 Juin, des groupes armés.

1970 : A Derry, trois militants de l’IRA (et deux filles de l’un d’entre eux) meurent dans l’explosion d’une bombe qu’ils confectionnaient chez eux.

  • Des émeutes éclatent dans la partie du Bogside à Derry suite à l’arrestation d’une militante bien connue.

1972 : En Irlande du Nord, l’IRA abat deux soldats de l’armée anglaise dans deux épisodes séparés. L’IRA ’Provisoire’, quant à elle, prononce une trève.

1973 : A Derry, l’IRA abat un communicant de l’armée anglaise.

1974 : A Brest, la gendarmerie est la cible d’un attentat à l’explosif du Front de Libération de la Bretagne/Armée Révolutionnaire Bretonne (FLB/ARB), alors que le Tour de France doit passer dans la ville, ce qui lui donne un grand retentissement.

1975 : Le FBI attaque la réserve de Pine Ridge, ce qui aboutira à la mort d’un Indien et de deux agents, ainsi qu’à l’arrestation de Léonard Peltier, activiste de l’AIM toujours en prison de nos jours.

1977 : - A Madrid, les GRAPO (Groupes de résistance antifasciste du premier octobre) font sauter les locaux du journal réactionnaire Diario 16.

  • A Chaix-en-Retz près de Nantes, des affrontements violents ont lieu entre les habitant-e-s et la police qui tente d’installer une mairie annexe pour y procéder à "l’enquête d’utilité publique" à propos de la construction d’une centrale nucléaire dans la région.

1978 : Le Front de Libération de la Bretagne pose une bombe au palais de Versailles, faisant 80 mètres et plus de trois millions de francs de dégâts.

1980 : - A Paris, cinq attaques explosives contre des entreprises qui collaborent et fournissent l’industrie nucléaire, revendiquées par le Front Communiste Antinucléaire. Communiqué :

« Le Front communiste antinucléaire revendique la série d’attentats effectuée dans la nuit de jeudi, en Bretagne et en région parisienne. La totalité des objectifs visés sont des entreprises de fabrication de matériel destiné à la construction des centrales nucléaires. Face à un Etat qui emploie tous les moyens pour mener à son terme le programme nucléaire le plus important d’Europe, le mouvement antinucléaire se trouve directement confronté au choix des moyens de lutte et à leur efficacité. Vital Michalon et les mutilés de Malville sont toujours présents dans nos mémoires, et si nous considérons le rassemblement de la Hague comme moment de débat politique entre les divers courants antinucléaires, il est exclu pour de nombreux camarades de le transformer en échéance “militaire” dont l’issue ne ferait pas de doute pour personne. Nous avons préféré l’organisation du sabotage à l’inévitable manifestation-boucherie. En plus des acquis organisationnels que sous-tend la mise en place de ces attentats, il est clair que le sabotage fait partie intégrante du combat antinucléaire et se propose comme moyen d’action principal là où l’Etat fait la sourde oreille aux luttes de masse, même les plus radicales. La seule façon de ne pas crever de la société capitaliste nucléarisée, c’est de la détruire. Vive le sabotage prolétaire ! »

  • Au Salvador, la junte militaire envoie l’armée dans l’université et la fait fermer pour quatre ans pour éviter que celle-ci ne serve de point de rencontre et d’organisation pour les contestataires.

1982 : Marche de Chooz : affrontements très durs à Chooz entre sidérurgistes et antinucléaires d’un côté et CRS de l’autre lors d’une manifestation. Un camion militaire est incendié, un fusil pointe dans la manifestation mais ne fait pas feu.

1985 : - A Paris, le commando ’Antonio Lo Muscio’ d’Action Directe s’en prend au contrôleur général des armées, le Général Blandin. Antonio Lo Muscio était un militant du groupe révolutionnaire italien Nuclei Armati Proletari.

  • A Drogenbos en Belgique, tentative d’attaque à l’explosif de l’usine ACEC, mais la charge n’explose pas. Le FRAP (’Front Révolutionnaire d’Action Prolétarienne’, a priori une émanation d’Action Directe en Belgique) revendique.

2017 : A Bruxelles, quatre véhicules de Fabricom sont incendiés en solidarité avec les anarchistes qui sont dans le viseur des enquêtes anti-terroristes belges.

PS :

Voir également l’éphéméride anarchiste du 26 juin, à qui on a piqué un peu de littérature.

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