Fos : Les remorqueurs du port reconduisent la grève

Après les journées "Port mort" des 5, 12 et 17 décembre, à Marseille comme dans les autres grands ports français, les remorqueurs du port de Fos se lancent en reconductible depuis le jeudi 19. Porte-conteneurs, paquebots, pétroliers et gaziers ne peuvent plus accoster. La grève se durcit pour ne plus se laisser mener en bateau !

Les marins remorqueurs CGT et CFDT du port de Fos ont de déposé un préavis de grève reconductible de 5 jours. Sans retrait du projet de réforme de retraite du gouvernement, ce sont tous les pétroliers, gaziers, porte-conteneurs du bassin qui resteront au large.

Tout le trafic en mer sera impacté. Le secteur est stratégique parce qu’il peut vite bloquer l’économie du pays si plus aucune marchandise n’entre ou ne sort de nos ports », avertit Éric Delaporte, délégué CGT pour la société de transport maritime Boluda. Entre Marseille et Fos-sur-Mer, alors que les agents portuaires et les dockers organisaient une nouvelle journée « port mort » ce mardi, les marins remorqueurs du golfe de Fos rejoignaient la flotte de grévistes opposés à la réforme des retraites. Depuis hier matin, les personnels CGT des bassins Est et Ouest n’assurent plus leurs opérations de remorquage, ayant voté un préavis de grève reconductible de 5 jours. La mobilisation ne se limitera pas à nos côtes puisqu’à l’appel de la Fédération nationale des syndicats maritimes, ce sont tous les marins remorqueurs des ports du Havre, de Dunkerque, Saint-Nazaire et de La Rochelle qui stopperont le travail jusqu’à dimanche. Une deuxième étape alors que tous les ports avaient déjà fait 24 heures de grève le 5 décembre.

Dans le bassin de Marseille-Fos, les remorqueurs assistent tous les navires qui entrent ou sortent des ports et ne peuvent pas manœuvrer seuls. Il s’agit en majorité des porte-conteneurs de marchandises, transportant le parc automobile, mais aussi les paquebots, pétroliers et gaziers qui alimentent l’industrie régionale. Fait notable à Marseille-Fos, par solidarité avec leurs collègues CGT, les remorqueurs syndiqués CFDT ont suivi l’action et déposé un préavis de grève de 24 heures, hier. Dans la convergence des luttes, c’est un début.

Pour ne plus se laisser mener en bateau

« Nous disons non à une réforme qui manque de clarté, pleine de pièges, sans engagement chiffré... Sans parler de l’augmentation du chômage qui ira avec », argumente Éric Delaporte qui ne veut pas encore rentrer dans les revendications spécifiques de son secteur. Il rappelle tout de même que le régime social des marins a été le premier système de retraites spécifique créé en France, jusqu’ici toujours épargné par les réformes. « D’un seul coup, on ne prendrait plus en compte la pénibilité et la dangerosité du métier de marin ? ». Le syndicaliste évoque aussi la pression de sa hiérarchie : alors que l’ensemble des syndicats maritimes sera reçu ce matin au ministère des Transports en présence du nouveau haut-commissaire aux retraites, la direction de Boluda, sans doute poussée par ses gros clients, a réclamé au syndicat de retirer son préavis au moins jusqu’à cette réunion. Gardant le cap de la lutte, Éric Delaporte répond que « rien ne bougera sans retrait de la réforme ».

Source : La Marseillaise du 20 décembre

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