Depuis cinq ans, la politique de dévaluation non seulement de notre force de travail mais de l’ensemble de notre vie (baptisée collectivement les « Mémoranda ») s’est poursuivie implacablement et sans relâche. Tant l’aile gauche que l’aile droite de l’État et du capital sont à son service et la favorisent.
Nous qui faisons cette déclaration, salariés et salariées, chômeurs et chômeuses, étudiants, étudiantes et élèves, ménagères, nous avons participé à diverses luttes de classes, que ce soit sur les lieux du travail ou dans les quartiers ouvriers, tout au long de ces années.
Que nous ayons voté NON, à savoir NON en bloc à la politique d’austérité et de dévaluation, ou que nous nous soyons abstenus sciemment lors du référendum, rejetant par là les alternatives présentées par les partis politiques, nous partageons tous un seul désir. C’est celui de défendre les intérêts de notre classe contre les intérêts des patrons et de contribuer à toutes les formes possibles d’action collective afin de satisfaire nos besoins sociaux.
En somme, nous partageons la nécessité
D’ORGANISER LA VISIBILITÉ DE NOTRE CLASSE
ET DE NOS BESOINS DANS L’ESPACE PUBLICDepuis cinq ans nous avons beaucoup trop souffert et aujourd’hui l’État capitaliste, ayant adopté le 3ème Mémorandum, nous assure que nous allons continuer de souffrir : des réductions de salaires et de pensions, des compressions de dépenses pour la santé et l’éducation, des allocations chômage inexistantes, l’augmentation des impôts directs sur nos logements, la hausse des impôts indirects sur l’alimentation, la restauration et le transport.
Nous crachons sur « l’aide humanitaire » que nous offrent les capitalistes nationaux et internationaux et le personnel politique qui les représente. Nous ne sommes pas des mendiants, nous n’avons pas besoin d’eux ; ils sont encore en place ici grâce à notre propre « humanisme » et au temps de travail forcé que nous leur fournissons.
NOUS NE RESTERONS PAS LES SPECTATEURS PASSIFS DES ÉVÉNEMENTS RÉCENTS. NOUS N’ALLONS PAS FAIRE DU LÈCHE-VITRINES ET COMPARER LES PRIX DES DIFFÉRENTES MARCHANDISES POLITIQUES
« On nous a épargné la sortie grecque de la zone euro et l’asphyxie financière ! », précisent les escrocs étatiques qui en souriant partagent avec les États usuriers l’idéologie et la pratique mystificatrices de « l’état d’exception ». Derrière cette idéologie et cette pratique de fausses alternatives de chantage (« l’euro ou le drachme ? »), ils cachent leur besoin, non pas ‘exceptionnel’ mais permanent, d’usurper les richesses produites par le travail productif et reproductif du prolétariat local et « étranger ».
NOUS ALLONS REPRENDRE CE QUI NOUS APPARTIENT ! NOUS SAVONS QUE LA SATISFACTION DE NOS BESOINS MÊME LES PLUS IMMÉDIATS NOUS MÈNE FORCÉMENT À NOUS RÉAPPROPRIER LES MOYENS DE PRODUCTION, DE DISTRIBUTION ET DE COMMUNICATION QUE NOUS AVONS CRÉES AVEC LES GÉNÉRATIONS PASSÉES DE PROLÉTAIRES
Nous déclarons indésirables la présence et la participation des fascistes, des racistes, des sexistes et des staliniens à notre assemblée. Nous ne sommes pas des patriotes, nous ne luttons sous aucun drapeau national. La terre est notre patrie. Nous ne luttons pas sous des étiquettes floues et trompeuses de « citoyens », de « résidents / voisins », de « propriétaires privés » et de « peuple » dont les politiciens véreux où qu’ils soient se servent pour obscurcir les réalités de l’inégalité sociale et de l’exploitation du travail.
Nous invitons tous les camarades, tous ceux et celles qui ont lutté au cours des années récentes et continuent de lutter de manière autonome sur les lieux de travail et dans les quartiers contre la politique de dévaluation et de récupération à joindre leurs tentatives organisationnelles aux nôtres et à continuer de résister aux lois d’application du nouveau mémorandum qui sera approuvé prochainement au parlement par le gouvernement multipartis SYRIZA-Grecs indépendants (ANEL)-ND-PASOK-TO POTAMI (La Rivière). Et surtout, à trouver les moyens de la satisfaction immédiate de nos besoins.
L’Assemblée des Travailleurs et des Chômeurs sur la Place Syntagma. 14 juillet 2015.
ADDENDUM : Le mercredi 15, après la fin de la manifestation du matin des travailleurs du secteur public, l’Assemblée est intervenue dans le métro pour réclamer la gratuité des transports. Le jeudi 16, les groupes de travail proposés lors de la première réunion d’organisation des actions et des évènements se sont formés. Le dimanche 19, l’Assemblée engagera une action de solidarité avec les grévistes du secteur marchand qui vont bloquer les rues commerçantes d’Athènes pour protester contre la suppression du dimanche férié. Le mardi 21 et le jeudi 23, l’Assemblée organisera deux réunions publiques, l’une sur les nouvelles mesures d’austérité et l’autre sur l’auto-réduction des prix et des dettes sur la Place Syntagma.