La guerre civile en France (1958-62)... ou les origines oubliées de la 5ème République.

Discussion - présentation de l’ouvrage en présence de son auteur Grey Anderson... Ou la part oubliée, autoritaire, militaire, complotée et coloniale de la 5ème République.

Quand De Gaulle foutait sa cagoule

Mai 58, t’as vu, c’était le zbeul niveau institutions républicaines. La collaboration, tout ça tout ça, pas si loin que ça, et la quatrième République de la victoire écrasante (hmm hmm) sur le fascisme se perdait dans les méandres de ses guerres coloniales dégueulasses. Bref, après l’Indochine, le début d’une séquence insurrectionnelle, où le sort de la France se joue autant à Alger qu’à Paris. De ce début de la fin de la IVe République, du retour au pouvoir du militaire De Gaulle, des origines très coloniales et complotées de la 5ème République, des attentats au coeur de Paris par l’extrême droite, plus aucun souvenir ou presque. Du séisme politique et du retour en force des réacs, rien ou presque, même chez eux. Grey Anderson vient y remédier avec son ouvrage, "La guerre civile en France , 1958-1962 (La Fabrique), dans un récit détaillé d’une période pour le moins sombre (torture en Algérie, OAS - organisation armée secrète, complot des généraux,…).

Pourtant, le retour au pouvoir de de Gaulle, orchestré par un cercle des fidèles, l’arrivée aux commandes d’une équipe effaçant et s’imposant sur l’idée d’un nouveau monde à bâtir, résonne dans les têtes d’hier à aujourd’hui. Ou comment faire accepter grâce à l’urgence, la peur, la guerre, ici coloniale, certaines conditions inenvisageables quelques temps plus tôt, ou quelque candidat bien dégueulasse impensable peu avant...

Moment fondamental de l’imposition d’un système réactionnaire balayant les idéaux nés avec le conseil de la Résistance, mai 1958 est pourtant largement éclipsé de l’histoire. En comparaison de Mai 68, rien ou presque dans les mémoires, sauf sur l’ascension et le bien fondé de la République du Général.

Le livre répond à ce déficit de mémoire : les quatre années de guerre civile qui s’écoulent entre la prise du gouvernement général à Alger le 13 mai 1958 et la fin de l’OAS au printemps 1962 n’ont rien d’une partie de plaisir : haine, violences extrêmes, usage généralisé de la torture, exactions policières en tous genres contre les Algériens révoltés et ceux qui les soutiennent, mensonges officiels présentant le retrait d’Algérie comme une victoire et le complot initial comme un triomphe de la démocratie…

Attention Gaullistes et autres croulants d’hier, fascistes, comploteurs et réac’ d’aujourd’hui, vos oreilles vont siffler.

PS :

A Manifesten, ce mardi 13 novembre, à 19h30

A lire aussi...