La Menthe sauvage : présentation avec Mohammed Kenzi

Crépitement des balles, rats et boue des bidonvilles de la guerre d’indépendance à ceux des trente inglorieuses, l’auteur Mohammed Kenzi revient ce jeudi 17 novembre à 19h à Manifesten sur son récit enfin réédité aux éditions Grevis après 40 ans d’absence.

40 ans ! C’est le temps qu’il aura fallu pour sortir des décombres l’odyssée du (plus si) jeune Mohammed Kenzi, La Menthe sauvage (Grevis).

Du crépitement des armes en guerre d’Algérie, des montagnes de Maghnia aux rats, à la boue et à la répression dans les bidonvilles de Nanterre, La Menthe sauvage égraine une poésie macabre sur la pourriture d’un monde colonial qui n’en finit pas de se reproduire.

le bidonville du Pont de Rouen à Nanterre où a grandi l’auteur (vu depuis la résidence universitaire de la faculté, env. 1968) (c)Géraird Aimé

Dans la réjouissante banlieue des trente glorieuses, La Menthe sauvage fissure pourtant l’hypocrisie de ces petits mondes superposés en les découvrant et les enjambant un à un… de la « communauté du bidonville » aux usines de Nanterre, de la faculté rouge de Mai 68 aux barricades du quartier latin et aux groupes gauchistes.

La résidence universitaire avec ses paniers à salade pour contrôler de plus en plus les allées et venues depuis les bidonvilles et l’insurrection étudiante après 1968 (c)Collet

Une épopée sans temps mort… stoppée en plein vol avec l’exil de l’auteur à Genève en 1973. Il s’en extirpe 50 ans plus tard, pour venir conter à Marseille le doux parfum du bled au béton un récit qui démarre en trombe avec la citation d’un jeune de Nanterre, Magressi, qui en dit long :

« On en a marre de voir l’histoire écrite par d’autres, on est mûr pour l’écrire nous-mêmes »

Le seul point d’eau dans le grand ensemble de bidonvilles dit "de La Folie" et ses 5 à 8 000 habitants selon les années (c)Rousseau

PS :

La rencontre avec l’auteur aura lieu au café librairie Manifesten, 59 rue Thiers (13001 Marseille) le plus souvent rebaptisée Louise Michel

Elle sera accompagnée d’un repas à prix libre pour aider au déplacement de l’auteur depuis la Suisse (où il vit depuis un arrêté d’expulsion en 1973).

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