La mer monte : Rencontres d’écologie anticapitaliste, Partie 1

Du 14 au 16 janvier, puis du 10 au 13 février 2022, deux séries de discussions autour de l’écologie. Retrouvez ici le programme de la première partie.

From the sixties to the end : Une cartographie des luttes écologistes
Le 14 janvier 2022 à 18h à La Base (3 rue Pierre Roche, 13004 Marseille)

Ça fait bien 50 ans maintenant que les alertes s’enchaînent, que les puissants ne font rien (ou pire) et que des habitant·e·s se battent aux quatre coins du globe avec imagination et détermination contre les désastres de la civilisation industrielle.

Deux camarades des Soulèvements de la terre viendront raconter, images à l’appui, une dizaine d’histoires d’écologie radicale. Des sabotages d’Earth First à la construction des réseaux altermondialistes en passant par les combats sud-américains contre l’extractivisme. Quelques petits topos qui permettent de situer un peu les luttes écologistes anticapitalistes des dernières décennies.

Benoît Dauguet, Mesures contre nature. Mythes et rouages de la compensation
Le 15 janvier 2022 à 19h à Manifesten (59 rue Thiers, 13001 Marseille)

Fer de la lance du « développement durable », la compensation écologique est la séduisante idée d’une politique verdie du capitalisme. Aucun hectare ne pourra être bétonné sans que ses préjudices soient contrebalancés par un investissement dans la sauvegarde d’espaces naturels. Benoit Dauguet nous montre par une enquête de terrain, que cette politique, en plus de n’être que le verni du capitalisme vert, est le symptôme de la considération du capitalisme pour le vivant. Évaluer, abstraire, mesurer, sont la seule politique de l’économie. La compensation écologique n’existe que pour des comptables qui veulent réduire le monde à un tableau Excel.

Pour une écologie solidaire : Tisser des réseaux entre les villes et les campagnes
Le 16 janvier 2022 à 14h à La Dar (127 rue d’Aubagne, 13006 Marseille)

Comment parler d’écologie dans une ville où la précarité est si répandue que l’accès au mode de vie proposé par la transition écologique est un privilège évident. Passer le confinement hors des villes, manger mieux pour être en bonne santé... Comment faire pour donner accès aux personnes les plus précaires à une alimentation de qualité ou à des lieux en dehors des villes.

Rencontre et discussion croisée avec des personnes impliquées dans les réseaux de solidarité de banlieue parisienne. Il s’agira de poser les enjeux autour de l’aide alimentaire et du confinement, défricher en quoi les questions d’alimentation sont devenues centrales et comment elles ont transformé tant les collectifs que leurs alliances. Parce que connaitre le réel c’est se donner des armes, sera abordée une enquête menée sur l’aide alimentaire et sur les réseaux de solidarité.

Il n’est pas rare pour beaucoup de personnes ayant quitté leur pays de se retrouver dans un dilemme : vendre la parcelle familiale pour se créer une opportunité en Europe. Il est régulier que ces personnes une fois ici travaillent dans le BTP, le ménage, la sécurité ou la cuisine qui sont de grands pourvoyeurs d’emploi. Sera donc aussi évoqué le projet A4 dont l’objectif premier est de construire une dynamique d’accueil, de formation et d’accès au travail pour des personnes avec ou sans papiers, qu’ils/elles soient urbaines ou rurales.

A propos des rencontres La mer monte

L’effondrement est sur toutes les lèvres, les marées noires polluent les nappes de boues-rouges, les espèces disparaissent dans une indifférence crasse alors que les buildings de verre et d’acier ne cessent de pousser. Il semble bien que nous allons finir par faire bouillir les océans pour transformer en béton tout le sable que la terre porte et faire de la planette bleue par une surface lisse, grise et connéctée, les milliards d’objets en plastiques ne disparaitront pas, rien ne fera revenir les dodos et les paradis de verdure aux fruits luxuriants n’existeront pas ou seront des privilèges naïfs.

Parce que penser l’ecologie est devenu penser le désastre qui vient, ce qui devrait être une pensée émancipatrice et créative est devenu ce que les psychanalystes ont nommé l’ecoanxiété. Alors que nous sommes pris entre les feux croisés des crises financières, sociales, politiques et environnementales, la peur de l’effondrement nourrit un repli sur soi qui au mieux reconduit le désastre et au pire invite à la dictature. Si l’écologie est partout, elle est aussi dans le coeur des pensées d’extrême-droite contemporaines.

Mais si la catastrophe est sur le pas de la porte, ne serait-il pas aujourd’hui pire encore que cet effondrement généralisé que nous craignons tant ne se produise pas ? Que nous survivions dans l’angoisse et la culpabilité dans cette ville du futur qui concentre pauvreté et pollutions extrêmes, surveillance et violence d’Etat censée maintenir l’ordre. Une ville dans laquelle l’écologie est une ségrégation sociale de plus, privilège des magasins bio et du boulot en vélo.

A contrario des Etats ou des mairies écolos qui rendent intelligentes des villes qui accueillent les sièges et usines des entreprises les plus dévastatrices du monde, nous ne pensons pas que la cybernétique et le capital sauveront le climat. Penser l’écologie c’est surtout penser ce qui nous lie à ce qui nous entoure, qu’il s’agisse de la nature ou des autres.

L’effondrement a probablement déjà eu lieu et nous vivons la réorganisation de la société. Pour cela, nous vous invitons à deux séries de rencontres ayant pour point de départ l’écologie politique pour comprendre comment l’écologie, sa pensée et son histoire, mettent en crise nos schémas politiques traditionnels ainsi que pour amplifier une solidarité déjà à l’oeuvre dans les luttes locales.

PS :

Tout le programme et plus d’infos sur La mer monte

A lire aussi...