Le pouvoir colonial et les structures d’exploitation entre le Nord et le Sud existent encore aujourd’hui. Alors que le Nord global a, au moins en partie, prêté attention à la question du vol des matières premières, on oublie parfois que dans la société de consommation et de rejet, il y a non seulement un besoin de plus en plus important de matières premières et de produits, mais qu’il y a tout autant de déchets produits. Où le mettre ? L’élimination des déchets - souvent toxiques ou dangereux - suit les mêmes flux commerciaux coloniaux que le commerce des matières premières, simplement dans le sens opposé. Les déchets toxiques et les déchets électroniques des États-Unis sont principalement exportés vers les Caraïbes et l’Amérique latine. L’Europe apporte ses déchets aux pays d’Afrique ou d’Europe de l’Est. Cette forme d’élimination des déchets est en fait réglementée par plusieurs lois internationales et est interdite dans de nombreux cas. Cependant, comme il n’est parfois pas facile de distinguer les ordures des biens dits de seconde main, beaucoup d’ordures sont encore exportées dans la pratique. Ce fut encore le cas la semaine dernière. Dans le port de Naples, 42 tonnes de déchets dangereux ont été confisquées, qui auraient dû aller au Nigeria et au Burkina Faso.
L’exportation de déchets a souvent des conséquences dévastatrices dans les pays concernés. D’une part pour les travailleurs des décharges, d’autre part, il détruit des écosystèmes entiers si ses composants toxiques pénètrent dans le sol et les eaux souterraines. Un autre exemple d’exploitation coloniale pour préserver le mode de vie de la société du Nord global. Un texte en anglais recommandable sur les effets du colonialisme sur les relations commerciales et les hiérarchies de pouvoir actuelles peut être trouvé ici :
Le commerce des déchets toxiques suit les flux commerciaux coloniaux
PS :
Extrait de la revue de presse antiraciste du 10 août 2020, disponible sur antira.org.
Antira.org est une revue de presse hebdomadaire suisse-allémanique dont l’objectif est de constituer une ressource pour les luttes antiracistes grâce à une analyse de l’actualité et des transformations du racisme systémique
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