Les récents évènements du premier mai à Paris ont éveillé pas mal de débats, que ce soit dans les médias bourgeois ou dans la presse alternative.
La présence de deux cortèges séparés, la volonté de beaucoup de manifestants de s’approprier “leur” manif, conjointe à l’impuissance sur les lieux de travail ont débouché sur ces manifs dont même les caciques des bureacraties syndicales sont bien obligés de parler : si elles ne satisfont personne, elles ne peuvent plus être niées.
Ces critiques vont des plus ridicules ( Mélenchon n’a-t-il pas parlé de “fascistes” ?) aux plus pertinentes, en passant par pas mal de questionnements qui sont une bonne nouvelle pour les luttes : enfin, on pose la question profonde : la manifestation, pour quoi faire ?
En effet, il semble pour nous évident, d’une part, que toutes les déclarations de dissociation et de condamnation de la violence sont des formes de racket politique : elles consistent à dire, comme l’a fait le secrétaire général de Force Ouvrière : regardez les méchants casseurs ! Nous nous sommes la République, négociez avec nous, c’est nous la classe ouvrière !
En revanche, il est évident que la forme actuelle du cortège de tête est vaine, en ce qu’il ne sait pas “où il va” : pas de cible, encadrement policier, et surtout, c’est là le plus grave : aucun espace d’organisation collectif qui s’en revendique (comités d’actin ? Comités pour la grève ?…).
Alors, est ce qu’il faut voir le cortège comme une chronique d’une défaite ? Ou plutôt comme une identité en construction qui préfigure des choses bien plus intéressantes ?
Au local camarade, nous avons ce mois passé lancé un cycle sur la manifestation et les formes de la lutte ponctué par trois discussions publiques. Ici, on essaiera de faire une revue de presse de ce qui s’est dit cette semaine, et des problèmes que nous avons soulevé.
Quelle organisation pour le cortège ?
Quelle force peut-on tirer au travail de la force de la rue ?
Si la manif est une défaite obligatoire, pour autant, peu-on espérer des espaces d’ organisation ?
Et à Marselha...on fait quoi ? ;)