En mai 2020, suite à la mort de George Floyd, les pourfendeurs du racisme commencèrent à mettre à bas des statues de personnages illustres impliqués dans l’esclavagisme et le colonialisme. Ainsi naquit un mouvement mondial de déboulonnage qui, sous ses dehors destructeurs, redonna vie à ces monuments en les replaçant sous les lumières de l’actualité.
Le Guide des statues déboulonnables accompagne ce nouveau tourisme militant en indiquant les statues potentiellement vouées au dévissage ou au contraire à la préservation.
Faut-il se réjouir de la naissance d’un mouvement subversif ouvrant dans l’espace public une autre lecture de l’Histoire souvent écrite, comme chacun sait, par les vainqueurs ? Ou déplorer au contraire une entreprise de bordélisation du passé ?
Refusant d’abdiquer devant la difficulté à décrypter notre histoire, Martine Plaucheur et Henri-Frédéric Blanc n’ont pas limité leur ouvrage à un débat « pour ou contre ». C’est une réflexion nuancée, forcément sujette à discussion, et non exempte d’ironie, qu’ils nous proposent. Et qu’ils prolongeront au CIRA.