Souvent liée à la résistance armée contre l’occupant, Victor Cachard montre, à rebours de cette image d’Épinal que la pratique du sabotage est constitutive de la naissance du syndicalisme révolutionnaire à la fin du XIXe siècle, en réponse à l’exploitation de la force de travail par les capitalistes. Parcourir l’histoire du sabotage, montrer d’où il vient, quelles sont les pratiques antérieures qui s’y apparentent et comment il est réactualisé aujourd’hui au contact de nouveaux terrains de lutte et face à la mutation de la société du travail, c’est l’occasion de rappeler que les grandes conquêtes sociales sont indissociables d’une diversité d’actions. À travers son Histoire du sabotage, convoquant les notions d’action directe et de grève générale, Victor Cachard brosse le portrait d’Émile Pouget, un des fondateurs de la CGT, aussi connu pour avoir parlé le premier du sabotage comme d’une manière de se libérer de l’emprise économique. Des PTT aux cheminots, en passant par le sabotage de la mobilisation militaire à l’aube de la Première Guerre mondiale, l’histoire du sabotage interroge et renouvelle nos pratiques. Toujours réactualisée, elle entre en résonance avec nos luttes et leur insuffle un regain de vitalité.
Après avoir étudié la philosophie contemporaine à l’université Lyon III, Victor Cachard s’intéresse au rapport entre travail et technique à travers l’histoire des résistances populaires. Il est l’auteur d’une Histoire du sabotage en deux tomes publiée aux éditions Libre (tome 1, 2022 et tome 2, à paraître). Il est également le coordinateur de l’ouvrage, Émile Pouget et la révolution par le sabotage, éditions Libre, 2022.