"Nous nous situons entre le centre droit et le centre gauche"

Au deuxième tour des régionales, un petit parti ecologiste du centre a appellé à voter pour Muselier (LR) pour faire barrage à Mariani (RN). Mais qu’est ce que c’est donc que ce mouvement, Cap Ecologie ?

Dans un article de la provence du jeudi 24 juin, on pouvait lire

Jean-Marc Governatori l’avait annoncé hier, c’est désormais confirmé. Par un communiqué commun, l’ancien candidat de Cap Écologie et Renaud Muselier (LR) ont officialisé leur accord pour le second tour. L’élu niçois appelle donc "sans aucune ambiguïté, à voter et faire voter pour Renaud Muselier ce dimanche".

En échange, le président de région sortant s’est engagé sur trois propositions portées par la liste l’Écologie au centre au premier tour : "une évaluation annuelle et indépendante de l’empreinte écologique de la région" ; "un fonds commun avec communes et métropoles pour développer les jardins partagés partout sur le territoire" et la "généralisation des options végétariennes quotidiennes bio dans les lycées".

Cap Ecologie est un mouvement Ecolo de droite (mais qui se dit centriste) co-présidé par Jean-Marc Governatori, élu à Nice et tête de liste en PACA, richissime directeur de magasins de meubles (Atlas, Fly, Basika, Planet Wood). Entre autres prouesses, il s’est porté garant pour la liste de Francis Lalanne aux européennes en 2019, quand celui-ci voulait devenir roi des Gilets-Jaunes, et ce à hauteur de 800 000 euros. L’autre co-présidente c’est Corine Lepage, ex-ministre de l’Environnement. Si elle a toujours refusé d’être étiqueté à droite, elle est bien la seule à y croire. Pour elle les positions de Cap Ecologie relèvent de l’« écologie républicaine ». La page d’accueil de leur site affiche donc clairement : "Les idéologies de droite et de gauche ont prouvé leurs impasses en France et dans le monde". Cap écologie se positionne donc en outsider, hors du clivage traditionnel. Pourtant sa co-présidente, Corine Lepage roule pour l’UMP, puis pour l’UDF et le Modem, puis elle le quitte, revient et c’est un peu difficile à suivre. Wikipedia nous apprend qu’elle précise en novembre 2006 sa position politique en déclarant sur France 3 :

Nous nous situons entre le centre droit et le centre gauche.

Elle milite "pour une écologie « soutenable », c’est-à-dire compatible avec les contraintes économiques. En 2000, elle transforme son club de réflexion Cap21 en mouvement politique" En 2002, lancée dans la course à l’Élysée "elle choisit, au cours de sa campagne, de s’opposer directement aux Verts, le parti écologiste de la Gauche plurielle, à qui elle reproche d’avoir « instrumentalisé l’environnement ». Elle critique vivement Noël Mamère, qui l’accuse pour sa part de « faire le coucou dans la niche écologique », et elle réclame, sans l’obtenir, l’organisation d’un débat public entre eux deux. Elle affirme qu’elle n’appellerait « certainement pas à voter pour Lionel Jospin ». Elle recueille 1,88 % des voix au premier tour."

Toujours d’après wikipedia : "Le 18 décembre 2020, les mouvements Cap21 de Corinne Lepage, Génération écologie de Delphine Batho et l’Alliance Ecologiste indépendante de Jean-Marc Governatori ont annoncé la création d’une plateforme de coordination commune et distincte du parti Europe Écologie Les Verts. Lors de cette annonce Corinne Lepage insiste sur le fait que la ligne politique de Cap21, GE et l’AEI ne sont « pas du tout sur une ligne d’accord avec La France insoumise, ce qui est parfois très ambigu pour EELV dans certaines parties du territoire ». Dans ce texte, les ex-ministres de l’environnement tiennent à marquer leur différence sans aucune ambiguïté sur la laïcité. Le 27 février 2021, Cap21 et l’AEI fusionnent pour créer Cap écologie."

Dans le 20 minutes du 21 juin, elle justifiait cet appel à voter LR par le fait que (selon elle) « Muselier n’est pas écologiste mais il est démocrate » et donc qu’un « accord technique avec [lui] pour éviter que la région vire RN [lui paraissait] conforme à l’intérêt de l’écologie et à l’intérêt de la République »

Au sujet de l’écologie la position de Renaud Muselier est effectivement proche de celle de Cap Ecologie, interviewé dans Made in Marseille il disait :
"20% de notre budget, 25%, 30% puis 40% servent d’effet levier pour l’écologie, avec l’Europe qui vient en soutien. Nous sommes la première région sur l’agriculture bio de France. On va poursuivre pour le développement de cette filière, protéger les espaces naturels de façon à ce que la pression foncière ne nous échappe pas, faire évoluer nos modes de consommation…"

La région PACA est une plaque tournante du Bio Français notamment grâce à la présence de la centrale BioCoop Sud-Est à Avignon et à des hectares de serres industrielles et de hangars desquels entrent et sortent les 35 tonnes. Cette filière ne tiendrait pas sans le travail des travailleu.se.r.s détaché.e.s. Pour preuve, au moment du confinement, alors que la main d’oeuvre sous payée et sur exploitée ne pouvait pas rentrer en France alors que la saison agricole commençait, le gouvernement a tenté de remplir les usines avec cet embarrassant appel à "l’Armée des ombres". Presque personne n’a tenu plus d’une semaine.

L’écologie, vue principalement comme une somme de geste individuels

Pour LR en PACA, "protéger les espaces naturels de façon à ce que la pression foncière ne nous échappe pas" signifie maintenir en place la carte postale afin que les prix de l’immobilier soient au plus haut, que les pauvres partent et soient remplacés par des milliardaires. Le Sud Vaucluse et le Var sont ainsi des grenier à retraité.e.s pleins aux as qui vont au golf en helicoptère et ça remplit les poches des mairies tenues par les industriels locaux d’extrême droite.

Cette Ecologie aux mains propres portée par Cap Ecologie et dont les différences avec celle d’EELV sembles bien maigres, vise un electorat bourgeois qui se croit encore de gauche dans les centres-villes gentrifiés où fleurissent les boutiquent de bien-être, smoothies bios et scrapbooking en raffia équitable ou aux néo-ruraux qui fuient les villes trop inciviles, sales, polluées, trop pauvres.

Dans le tout petit mais très éloquent Egologie, Aude Vidal faisait une analyse de ce qui dans l’écologie rendait possible le passage d’une reflexion systémique à l’individualisation des responsabilités. L’ecologie institutionelle et marchande, matérialisée dans les magasins bio, les coachs en bien-être et les ecoquartiers propose un modèle de recherche d’harmonie et de bonheur, une voie très individuelle dont l’écueil principal est sa dépolitisation. Cette écologie là qui culpabilise celles et ceux qui n’ont pas les moyens de remplir des caddies à la BioCoop ou qui tout simplement vivent en ville et les rend presque responsables de l’existence de Monsanto. Il y a bien une écologie qui divise en suivant les lignes de fracture des classes, qui s’adresse uniquement aux classes aisées, une écologie des consom’acteurs qui est aveugle aux rapports de forces économiques et politiques. En considérant la société comme un agrégat d’individus, et le changement social comme une somme de gestes individuels, cette vision de l’écologie succombe à la logique libérale dominante, signant le triomphe de l’individualisme.

Par ailleurs, partout ou elle arrive au pouvoir, la machine écologiste gouvernementale se dote des outils nécéssaires à son maintien en place et à la punition de celles et ceux qui ne rentreront pas dans le rang. Les nouvelles mairies Ecolos, dont certaines ont un vieux fond de gauche, embauchent tout de même des flics municipaux, les arment, mettent le paquet dans l’informatisation et misent sur la vidéo surveillance. Bien que leur programme dise systématiquement l’inverse tout comme leurs représentant quand ils sont dans l’opposition. A Marseille, à peine élue, Michèle Rubirola promettait 70 policiers municipaux en plus chaque année pendant toute la durée du mandat tout en réclamant plus de nationaux. Si il est question d’« interroger la viabilité de la course aux armements », jugés inadaptés aux missions de prévention que les flics municipaux sont censés assurer, et de « mettre en œuvre un moratoire sur les dispositifs de vidéosurveillance », alors que le nombre de caméras est passé sous la droite de 108 en 2012 à environ 1 800 en 2020.

Lyon, Grenoble, Tours, Bordeaux, tout les élus EELV ont fait pareil. Un florilège est recensé dans Politiques sécuritaires : la vague verte a des reflets bleus publié sur Rebellyon.info.

Il n’y avait pas de raison que Cap Ecologie échappe à la règle. Le mouvement Cap21, à l’origine de Cap Ecologie et dont le bureau politique est quasiment identique à celui de Cap Ecologie, s’opposait par exemple frontalement à la loi sécurité globale à travers un communiqué :

L’article 21 concerne les caméras portables qui, selon les rapporteurs du texte, devraient équiper « toutes les patrouilles de police et de gendarmerie […] dès juillet 2021 ». S’il est voté, le texte autorisera donc la transmission des flux vidéo au centre de commandement en temps réel. Cela permettra l’analyse automatisée des images, et notamment la reconnaissance faciale des manifestants et des passants, en lien avec les 8 millions de visages déjà enregistrés par la police dans ses divers fichiers. [...] Ces nouveaux pouvoirs ne sont justifiés par aucun argument sérieux en matière de protection de la population et ne s’inscrivent aucunement dans une doctrine de gestion pacifiée des foules. L’effet principal sera de faciliter de façon considérable des pratiques constatées depuis plusieurs années en manifestation, visant à harceler des opposants politiques notamment par des placements en « garde à vue préventive », par l’interdiction de rejoindre le cortège ou par des interpellations arbitraires non suivies de poursuites. Ces pratiques illicites seront d’autant plus facilement généralisées que l’identification des militants et des militantes sera automatisée.

Tout comme pour EELV, il est possible pour Cap Ecologie de faire le grand écart. Malgré des grands discours des membres du Bureau politique comme Stéphane Gemmani qui se lance dans des :"Il ne peut y avoir de transition environnementale si derrière il n’y a pas de justice sociale ; c’est la condition de l’acceptabilité. Car la transition écologique sera populaire ou ne sera pas… ", on trouve dans le programme un volet sécuritaire d’un tout autre ton :

Oui il y a des territoires oubliés de la République, oui il y a des zones de non droit dans notre région. Et là encore, ce sont des milliers de personnes déjà défavorisées qui subissent les actes de quelques dizaines de délinquants. Nous agirons pour forcer l’Etat à créer 3 brigades mobiles spécialisées et formées sur le sujet et sur le problème de la drogue, composées de policiers , gendarmes, militaires, psychologues et magistrats du lieu visé, pour intervenir massivement et soudainement dans ces zones, procéder aux arrestations adéquates, faire passer en comparution immédiate les personnes soupçonnées, de façon à ce que les délinquants de ces quartiers difficiles, sachent que à tout moment, l‘État peut reprendre sa place et eux se retrouver en prison, éloignés de leur zone de méfaits, du jour au lendemain.

Outre le versant économique, c’est donc un autre point sur lequel les programmes de Governatori et Muselier se retrouvent. L’alliance entre ces verts là et LR semble d’autant plus logique quand on s’aperçoit que Cap Ecologie comprend dans son bureau une ancienne militaire de l’Armée de l’air et une specialiste de la lutte contre la criminalité en bande organisée. L’idée de la défense de l’environnement prend alors un sens tout particulier dans sa proposition de fusionner police et justice dans une sorte de Judge Dredd task force qui carresse les syndicats policiers dans le sens du poil.

Renaud Muselier connaît la sécurité, lui c’est un champion de la vidéosurveillance et notamment des systèmes prédictifs en réseau et de la reconnaissance faciale. Là où la combativité des écolos en matière d’écologie est plus vide que le néant, celle de la droite en terme de sécurité se veut offensive... En fait, Muselier va tellement loin sur le sécuritaire qu’il se cogne aux institutions de contrôle, ça a été le cas avec la reconnaissance faciale dans les lycées à Marseille pour lesquels, aux yeux du tribunal, la région n’a pas démontré que la sécurisation des établissements justifiait cette exception à la protection des données biométriques des élèves, "ni même que ces finalités ne pourraient être atteintes de manière suffisamment efficace par des contrôles par badge, assortis, le cas échéant, de l’usage de la vidéosurveillance"

Saisi par La Quadrature du Net, la Ligue des droits de l’Homme, la FCPE et la CGT, le tribunal administratif de Marseille a retoqué le filtrage des entrées par reconnaissance faciale lancée par le conseil régional dans deux lycées du PACA. Les juges ont annulé la délibération du conseil régional qui lançait cette expérimentation, confiée au groupe Cisco.

Ca a été le cas aussi à la frontière italienne comme il le disait lui même dans une interview donnée à Madeinmarseille et datée du 27 février 2020 :

Il y a ensuite un autre volet qui concerne la sécurité aux frontières, nos relations avec l’Italie, puisque nous avons un lieu de passage. J’avais demandé ici la reconnaissance faciale, ça m’a été refusé. J’ai fait voter 10 millions d’euros en 2016 pour aller aider les forces de l’ordre, les maires… Le préfet de région nous a envoyés au tribunal administratif, on a été retoqué et nous n’avons pas pu mettre en place ce que nous voulions faire.
[...]
Parallèlement, il y a une chaîne pénale très difficile à mettre en place dans ce pays. On sait qu’il manque 15 à 20 000 places de prison en France, on peut en mettre 1500 chez nous ; c’est possible dans un avenant au contrat de plan Etat-Région."

Par la caution qu’elle lui apporte, Cap Ecologie ne fait pas que verdir le bleu Muselier. En invoquant le vote de barrage contre le RN de Mariani Lepage et Governatori facilitent l’accès, encore une fois au pouvoir des Républicains et en profitent pour démontrer la similarité de leur projet. Alors que les thématiques Ecolos gagnent les médias et conquièrent de larges pans de la société, on assiste peu à peu à l’avènement d’une écologie gouvernementale et qui sait, à l’accès au pouvoir du Régime Ecolo. C’est à dire le même monde qu’avant, un capitalisme assaini, avide d’integrer toute initiative dans son programme. L’écologie gouvernementale propose une forme très pragmatique de la poursuite du projet de la démocratie liberale dans un contexte de prise de conscience ecologiste. Les politicients et technocrates ecolos sont simplement conscients que la polution est un frein à l’accroissement du capital.

L’accession au pouvoir des ecologistes commencée à Grenoble avec Eric Piolle, ex ingénieur de Hewlett-Packard, propriétaire d’une société de conseil en investissement financier confiée à sa femme, et une équipe liée à la Silicon Valley iseroise, STMicroelectronics, Shneider, le Centre pour l’Energie Atomique ou Minatec. Eux batissent un monde de verre et d’acier inoxydable où courre la fibre optique, connécté, rapide, silencieux, efficace et productif. "Soutenue par la fondation Louis Vicat, Grenoble a remporté en 2020 le titre de Capitale Verte Européenne et… agrandit l’autoroute qui cerne la ville. Projet que son maire Eric Piolle qualifie de « grand et beau ». Grenoble Capitale du verdissement capitaliste et de sa matière première… l’hypocrisie ?->https://www.terrestres.org/2020/11/02/le-retour-a-la-terre-des-betonneurs/"

La vague écologiste est arrivée au pouvoir avec l’assise scientifique et donc la prétendue objectivité des technocrates grenoblois en short Quechua, puis une nouvelle poignée de villes aux dernières municipales a vu arriver médecins, scientifiques militants associatifs et humanitaires citoyennistes verts là ou le CV d’un économiste ou d’un énarque pur commençait à avoir du mal à passer. Elle se poursuit maintenant avec toujours ces même profils agrémentés que politiciens bien moins outisiders qui sentent le vent tourner et maintenant tentent de surfer sur les espoirs déchus des marches pour le climat et des Gilets-Jaunes. A l’instar de Cap Ecologie qui tente d’attirer les votes en proposant le RIC et des jardins partagés. Les ecogouvernants sont des politiciens opportunistes ont choisi le bon cheval, ils sont le produit de la selection naturelle en milieu politicien, portés sur le Capital et la sécurité et ne tarderont pas à promouvoir le repli national pour draguer une extrême droite soucieuse de sa santé.

Pour exemple, on pouvait lire en décembre 2015 dans Le Postillon un article intitulé L’écologie de-Piolle est une opportunité de business traitant "de la polémique autour de la gestion de l’éclairage public [en 2014] (voir Le Postillon n°28) ? À l’époque, les écolo-gauchistes expliquaient laborieusement que c’était regrettable que le marché aille à Vinci, mais que ce n’était pas leur faute vu que c’était le résultat de l’appel d’offres. [En 2015], Eric Piolle [expliquait] qu’en fait, ça ne le [dérangeait] pas : « Oui, il y a eu polémique, car c’est le consortium privé réunissant Vinci et Bouygues qui a gagné, mais je n’y vois pas d’inconvénient : la consommation électrique sera réduite de 50 %, la pollution lumineuse de 80 % et les coûts de fonctionnement de 50 % ! Pour poursuivre l’action publique sur l’environnement, il faut la croiser avec l’action privée. Nous avons la chance d’avoir ici un secteur privé qui voit la transition énergétique comme une opportunité de business, de gros acteurs comme Schneider, des spécialistes de la microélectronique, des start-ups, des artisans… Profitons-en ! »"

Le probleme de telle qu’elle existe dans la politique institutionelle n’est pas tant qu’elle serait « rabat-joie » n’aimerait pas ce qui est « populaire », serait « idéologiques » ou menerait une guerre « contre les traditions ». Cachée derrière des chantiers absurdes de construction d’eco-quartiers comme à Besançon. Le problème du projet de l’écologie gouvernementale est qu’elle produit un capitalisme vert qui ne change rien aux rapports sociaux, aux rapports de domination Nord-Sud, puisqu’elle est centrée sur l’assainissement du territoire national et ne se préoccupe pas du tout de l’existence d’entreprises ou de groupes politiques qui mettent en place et maintiennent un rapport de domination dans d’autres pays pour garantir le niveau de vie européen. A l’image de la production bio industrielle vantée par Muselier qui broie tout autant les ouvrier.e.s que la production conventionelle en s’appuyant sur une main d’oeuvre étrangère et sur exploitée comme le souligne régulièrement le Codetras.

Ils ne changeront rien. Ils ne feront que reproduire l’espèce politicienne dans les mairies, les conseils régionaux, à l’assemblée, et peut-être un jour à Matignon ou à l’Elysée. Ils ne sont pas dans les luttes, ne recolteront jamais une carotte sans être filmés et se feront toujours berner par les les malades du MIT qui veulent leur vendre des arbres lampadaires à photosynthèse phosphorescente. Ils ne feront jamais fermer Monsanto, n’empêcheront jamais carrefour d’exploiter celles et ceux qui cultivent et mettent en rayon les légumes bio et promoeuveront toujours l’acceleration et l’optimisation des flux de données, donneront toujours des flingues aux flics municipaux, vendornt toujours des armes dans les pays du sud ni ne rappelleront jamais les troupes et les entreprises françaises, si tant est que ce soit des choses différentes, qui maintiennent la domination coloniale pour alimenter Total, Areva et Malongo.

Si les régionales ont été le théâtre de ce genre d’alliances, il n’a échappé à personne qu’elle ont aussi été la preuve d’un réel désaveu du système représentatif à quelques mois de la fin du quinquennat Macron qui a vu la politisation à marche forcée de larges pans de la population avec les Gilets Jaunes, les mouvements contre le réchauffement climatique et celui contre les violences polières et le racisme. L’absention record de ces élections (bien qu’elles ne soient jamais très populaires) a été l’occasion d’observer une légère panique dans la classe politicienne. Puisque bien du monde a compris que déléguer sa voix en un geste épisodique est une forme politique vaine et inapte, il nous faut partout intensifier nos luttes et partout, pour que cette abstention ne devienne pas un repli et il nous faut partout détester l’écologie gouvernementale.

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