Le 13 mai dernier, l’excellent Alex Ratcharge a publié "Raccourci vers nulle part" aux éditions Tusitala. Certains se rappellent peut-être de son puissant recueil "Entre un néant et un autre", de sa BD intitulée AAACABABAB et de la nouvelle "Scumbag" publiée en 2019.
Dans ce premier roman, l’enquête familiale et la romance maudite ont pour cadre un univers inspiré des squats punks et autonomes parisiens au début des années 2000. En voici la scène d’ouverture.
En 2002, Pierrot a vingt ans. Il vit encore chez ses parents dans un pavillon de banlieue et partage sa vie entre l’usine, son fanzine et son groupe de punk. Un beau jour, il tombe amoureux comme on tombe dans les pommes : c’est le vertige et puis la chute. Tous ses repères s’effritent.
Ravagé par le chagrin, il se heurte aux secrets de famille, aux squats qui ferment l’un après l’autre, à cette société qu’il n’aime pas et qui le lui rend bien. Pierrot coule à pic et, peu après, il remonte à la surface et se remet à respirer.
L’écriture s’efface derrière le narrateur et aspire le lecteur dans un récit à la première personne beau comme l’adolescence, l’amitié, la musique et le feu. En Raccourci vers nulle part résonnent l’énergie des « Angry Young Men », les larsens d’un concert de punk et les voix dissonantes d’une chorale de souris déglinguées [1].