Présentation du prochain numéro de la revue Z sur Marseille et les luttes féministes

Z est une revue itinérante d’enquête et de critique sociale. Pour la préparation du n°10, l’équipe a choisi de revenir à Marseille pour réfléchir aux questions de genres, de corps et de résistances. Ce sera aussi l’occasion d’explorer à nouveau de vieux sujets d’urbanisme et autres petites merveilles.
Si vous souhaitez exprimer vos envies, votre curiosité, vos points de vue, échanger autour de ces enquêtes collectives, rejoignez-nous pour une discussion publique à Mille Bâbords le mercredi 13 avril à partir de 19h. Attention, soirée annulée

Il s’agira d’une discussion ouverte à toutes et tous, pour présenter la démarche de la revue aux personnes curieuses sur Marseille et écouter ce que les Marseillaises et les Marseillais ont envie de raconter sur leur ville.

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Voici la présentation des intentions de départ du numéro 10 :

En novembre 2015, la candidate Marion Maréchal Le Pen déclarait qu’une fois élue à la tête de la région PACA, elle était prête à suspendre les subventions publiques des plannings familiaux ou des
associations LGBT, des lieux qu’elle considère comme trop « politisés », véhiculant, en ce qui concerne le Planning, « une banalisation de l’avortement ». Dans le viseur du FN et autres mobilisé.e.s de la Manif Pour Tous, sans surprise, les droits des femmes et des personnes LGBT. Les autres forces politiques, dites « progressistes », s’écrient que le Planning familial était au
contraire une structure à défendre, alors même que leurs élus sabrent drastiquement les fonds qui lui sont attribués dans de nombreuses régions.

Décider de la nature de ses accompagnements médicaux, reprendre du pouvoir sur son corps ou encore imposer ses limites et ses choix quand on est une femme ou une personne transgenre est d’autant plus un combat qu’il faut non seulement faire face à la violence de la société patriarcale (de la chambre à coucher au lieu de travail en passant par la rue et le cabinet de gynécologie) mais aussi à un monde néocolonial de plus en plus marchand, de plus en plus médicalisé, de plus en plus technologique.

Existe-t-il des lieux de luttes qui réussissent à sortir de la binarité masculin/féminin ; existe-t-il des collectifs féministes qui tiennent compte des oppressions liées à la race, à la classe ?
Pourquoi le sexe sans pénétration, les règles ou l’expérience d’une fausse couche, n’existent-ils pas comme sujets militants admis ? Que faire de l’écoféminisme, un concept qui met en rapport les mouvements écologiques et les mouvements de femmes, avec une critique commune de la société technologique et de la marchandisation du vivant ?

À Marseille, une association propose des stages d’auto-défense féministe, dans les locaux du Planning familial. Pour se redonner confiance, se rencontrer, s’assumer, crier sa rage contre les
oppressions multiples de jour comme de nuit, une marche de nuit non-mixte entre femmes/féministes/gouines/meufs/trans/lesbiennes a connu deux éditions en 2015. En décembre 2014, la « Casa de
naissance », qui permet à des femmes d’accoucher sans médicalisation superflue, accompagnées par une sage-femme et un proche, a vu le jour à Aubagne. Le troisième numéro du journal La
Baguette Magique, écrit par des femmes du quartier de la Castellane, est actuellement sous presse.

À Marseille, il y a aussi des forains, des habitant.e.s et des habitué.e.s qui se battent pour défendre leur idée de la Plaine, face aux projets d’aménagement de la place Jean-Jaurès, plateau historique de la ville. À Marseille, la rue de la République mériterait de se faire ausculter à nouveau, six ans après les témoignages recueillis par Z des habitant.e.s qui en furent expulsé.e.s. À Marseille, dans le 14e arrondissement, l’espace culturel Busserine, lieu de spectacle et d’ateliers qui regroupe associations, Centres sociaux et maisons de quartier, est menacé de fermeture.

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