Quarantaines : une compile de soutien punk & hardcore aux collectifs El Manba et Parastoo

Des punks ont fait une compilation de soutien de 40 groupes de "l’underground" marseillais, vendue en ligne à prix libre en soutien aux collectifs Manba et Parastoo.

Dans une période de climat social déjà tendu où la précarité touche bien trop et toujours plus de personnes, arrive une pandémie mondiale.

« Invité.e.s » à rester chez nous, nous voilà toustes confiné.e.s, mais le confinement n’est pas le même pour toustes. Il n’y a pas une « quarantaine » mais des « quarantaines » selon la situation de chacun.e.s ; travailleur.euse.s sans contrat, contrats précaires, exilé.e.s, personnes sans papiers, personnes isolées… , autant de précarisé.e.s que cette crise sanitaire va fragiliser encore d’avantage.

Cette compilation à prix libre part de cette nécessité, elle est centrée sur la scène Marseillaise (et environs), une quarantaine de groupes du coin, le tout au profit de la caisse de solidarité du collectif Soutien Migrants 13 — El Manba / Parastoo (l’intégralité des fonds récoltés leur sera reversée).

Ça s’écoute et se télécharge ici : https://quarantaines.bandcamp.com/releases

Détail de la cagnotte qui recevra les fonds :

Appel pour une cagnotte de soutien aux collectifs al Manba et Parastoo

Ca fait douze jours que nos vies sont cloîtré·es entre les murs, que les sorties se font « exceptionnelles » sous autorisation et surveillance policière. La menace de la contamination virale est invoquée, mais la gestion totalitaire par le confinement a des conséquences dévastatrices immédiates.

Le couvre-feu imposé détruit toutes les formes de survie économique faites de débrouille. Les associations qui distribuaient des colis diminuent leur activité ou sont débordés, les lieux de récupération deviennent difficilement accessibles, le contrôle des sorties exclut celleux qui travaillaient au noir.

Celleux qui subissent déjà le racisme administratif (exclu.es du système d’asile, dublinés, ceux qui dépendent de l’arbitraire de l’OFII, etc.) font parti.es des groupes les plus touchés par la situation actuelle. Et d’autant plus pour les femmes et les minorités de genre dont les existences sont trop souvent invisibilisées.

Se nourrir, quand on n’a accès ni à de l’argent, à la possibilité de faire des courses, de prendre des colis alimentaires, ni même à une cuisine… devient plus que compliqué.

L’état est responsable de cette situation. On n’attendra rien de lui.
Mais si nous considérons que toutes les habitant.es de Marseille sont légitimes et ont droit de vivre dignement il est urgent de trouver collectivement des moyens de repartir l’argent entre tous.

Si on avait l’habitude de s’autofinancer par des bouffes et concerts en temps de galère, le confinement réduit notre autonomie, une collecte pour une caisse commune permettra de centraliser et redistribuer quartier par quartier aux personnes de nos collectifs qui se retrouvent sans ressource notamment dans la perspective d’une claustration par quartier.

Si t’as un peu de thune en large que t’aurais envie de filer, tu peux faire un virement sur le compte de Parastoo en mentionnant « Parastoo/Manba », on te remercie chaleureusement, Avec la rage et la détermination.

Les collectifs Al Manba et Parastoo, pour celles et ceux qui ne nous connaissent pas

Al Manba est un collectif de solidarité active contre les frontières bâti à Marseille en 2015 suite à la fermeture de la frontière italienne.
À travers l’organisation collective d’actions publiques (manifestations, débats, campagnes de lutte contre l’incroyable inventivité discriminatoire des gouvernements et la détention diffuse des exilé.es) ainsi que des groupes de travail (permanence d’autodéfense linguistique, administratif, accès au logement) nous cherchons à construire des espaces qui promeuvent la liberté de circulation et d’installation de toutes et de tous.

PARASTOO est un collectif autogéré en mixité choisie (sans mec cis) pour et par des personnes en exil à Marseille et leurs soutiens. Le collectif a été créé en septembre 2016 suite au constat que les femmes, lesbiennes et les personnes trans en exil continuaient d’être invisibilisé.es.

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