Ce mardi matin très tôt, un dispositif policier accompagné par une armada d’engins de chantier a été déployé pour dévaster les terres de l’avenue de Langres occupées depuis le 17 juin 2020, lors de la journée contre la réintoxication du monde.
Photos des opérations ici : https://dijoncter.info/saccage-a-l-engrenage-2724
Plusieurs bulldozers, pelleteuses, porte-chars et manitou de l’entreprise DESERTOT ont été mobilisés pour tenter de mettre fin aux jardins, ainsi que des bucherons qui ont été chargés de tronçonner les arbres.
La municipalité déploie les grands moyens. Fleurs, brins d’herbe, tout y passe. La volonté est clair : rien ne doit rester de ce qui peut ressembler à de la verdure.
Cette opération de saccage arrive au début du printemps alors que depuis des semaines les jardinièr·es s’étaient remis·es à la tâche pour faire de cet endroit un lieu de passage ouvert et partagé entre les riverain·es.
La maison située au milieu des jardins reste protégée par une décision de justice, et ne sera pas expulsée (sauf si les flics décident de passer en force illégalement). C’est d’ailleurs grâce à la présence des habitant·es dans cette maison que l’alerte a été donnée tôt dans la matinée. L’appel relayé par des voisin·es ami·es a permis que des personnes solidaires convergent dès les premières minutes. Celles-ci ont tenté de bloquer les engins de chantier en débordant le dispositif policier qui venait à peine de se mettre en place. Quelques personnes ont ainsi pu rejoindre la maison pour la défendre, pendant que plusieurs autres montaient sur le toit de la maison.
Rapidement, face à l’arrivée de personnes déterminées à défendre les jardins, les forces de l’ordre se sont mis à gazer. Les manifestant·es ont continué à harceler le dispositif policier en le coutournant à plusieurs reprises. Différentes formes de résistance se sont alors déployées : un engin a été endommagé, les camions bennes ont été bloqués alors qu’ils emportaient la terre... La mairie non contente de tout détruire a choisi de piller la terre végétale. Mardi à 13h, ce sont déjà plus de 40 camions de terre végétale qui ont été arrachés aux jardins.
L’objectif est clair : la mairie va laisser derrière elle un paysage lunaire pour ensuite mieux se gargariser de défendre l’écologie à Dijon. L’hypocrisie municipale n’a pas de limite. D’un côté elle candidate pour être capitale verte européenne, de l’autre elle détruit les terres et les initiatives qui s’organisent pour les défendre. Alors que la résistance à la métropolisation dijonnaise ne cesse de s’intensifier depuis un an, on a hâte de voir quels arguments bidons vont être déployés pour venir justifier pareil désastre écologique.
Depuis mardi matin, les gestes de résistances s’enchaînent. Une manifestation est appelée samedi à 14h.
Tous les gestes de soutiens et de solidarités envers les occupant·es et jardinièr·es sont les bienvenus.
Pour suivre le fil info : https://dijoncter.info/des-bulldozers-sont-en-train-d-expulser-les-jardins-de-l-engrenage-2722
Communiqué des jardins de l’Engrenage après une deuxième journée de résistance
Après 2 jours de gaz lacrymogène, les Jardins de l’Engrenage respirent encore !
Le 21 avril, au soir du deuxième jour du saccage des Jardins de l’Engrenage et après une nouvelle journée passée à subir de violentes attaques policières et à suffoquer sous les gaz lacrymogène, les jardinier.ères engagé.es le réaffirment : « Ici on sème encore ».
A défaut de légumes, à l’Engrenage on récolte les douilles de lacrymo à la pelle !
Le mur de la honte, érigé par la Ville de Dijon dans le but de confiner les résistants loin du regard des passants, a plutôt un effet galvanisant. Les projets fleurissent de plus belle pour permettre aux habitant.es du quartier de profiter d’un coin de potager et de se retrouver en toute convivialité pour discuter de jardinage.
Les Jardins de l’Engrenage appellent à un rassemblement de soutien, samedi 24 avril à 14h place du Théâtre.
Dimanche 25 avril, à partir de 15h, une bourse aux plantes et semis sera organisée à l’Engrenage et une conférence sera animée autour des luttes en cours pour le vivant en Bourgogne-Franche-Comté. Occasion pour les Dijonnais.es de venir voir de leurs propres yeux les dégâts causés aux Jardins de l’Engrenage.
« Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront jamais le printemps » Pablo Neruda
Jardins de l’Engrenage,
51-63 avenue de Langres, nouveaux accès par sentier au niveau du 26 rue Maupassant (suivre le sentier au-delà des blocs de béton) ou par le 28 rue Edmé Verniquet (accès au fond du parking)