Non à la participation des universités !
Non à la militarisation des frontières et la chasse aux réfugié.es !
Non au colloque sur la sécurité des frontières sud de l’Europe !
Science Po Aix, Frontex et la journée internationale contre le racisme et les discriminations
En ce 22 mars 2025, journée internationale contre le racisme et les discrimantions raciales, Science po Aix accueillera le 3ème édition de son "grand colloque internationale sur la sécurité des frontières sud de l’Europe" avec pour partenaire l’OTAN, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, la région Sud, la métropole Aix-Marseille et la ville d’Aix.
Ce colloque réunit les acteurs politiques, économiques et institutionnels, nationaux et internationaux d’une politique migratoire sécuritaire et meurtrière dont font partie Frontex, Airbus et l’OCSE notamment.
Derrière le mot "sécurité" se déploie des politiques racistes et coloniales dont les budgets à l’échelle nationale et européenne ne cessent de croître, un business des frontières qui profitent notamment aux entreprises de l’armement.
Alors qu’en France le gouvernement parle d’allonger la durée maximale de rétention en CRA jusqu’à 18 mois, l’union européenne continue d’externaliser sa gestion des réfugié.es en proposant la création des "hubs du retours" un dispositif permettant aux États membres d’ouvrir des centres pour migrants dans des pays en dehors de l’UE. Cette sous traitance se déploie depuis plusieurs années déjà par le biais d’accords avec différents pays (depuis 201-, onze ont été signés par l’UE pour externaliser la rétention des migrants).
Frontex, bras armés de l’Europe forteresse
L’agence européenne de garde-frontières et de gardes-cotes créee officiellement en 2004 a vu ses moyens budgétaires et humains explosés en quelques années. Alors que ses effectifs n’étaient que de 750 personnes en 2019, il devrait passer à 10 000 d’ici 2027. Son budget est passé de 6 millions à 840 millions d’euros, ainsi multiplié par 140 en 14 ans.
les missions de Frontex consistent en la surveillance des frontières maritimes et terrestres, sur le terrain (agents déployés au sol, navires) ou à distance (avions, hélicoptères et drones), afin d’empecher les réfugié.es d’accéder au territoire européen.
Accusée de violations du droit international, corruption et poursuivie pour complicité de crimes contre l’humanité et torture visant son ancien directeur, Frontex utilise les pushbacks pour renvoyer les bateaux au-delà des frontières de l’Europe conduisant à la mort de celles et ceux qui tentent de traverser la méditerranée.
La Méditerranée cimetières des exilé.es
Selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 67 000 personnes sont mortes ou disparues sur les routes migratoires entre 2014 et septembre 2024. Un chiffre en constante augmentation : 2023 a été l’année la plus meurtrière avec 8 606 personnes en exil mortes ou disparues.
Nouvelles prérogatives
Chargée orginellement de la gestion des frontières extérieures de l’Europe, Frontex se déploiera bientot dans les aéroports et gare des capitales européennes comme en Belgique pour procéder à des contrôles, arrestations et expulsions dans un cadre juridique flou.
Le business des frontières
Les budgets européens destinés à la construction de murs, aux technologies de surveillance, radar, drones, caméras, système de reconnaissance d’empreintes digitales biométriques profitent aux entreprises de l’armement, du transport maritime, de l’informatique et de la sécurité qui fournissent la technologie et les services accompagnant les murs. Ces entreprises ont été bénéficié d’un flot constant de financement de la part de l’UE, en particulier le Fonds pour les frontières extérieures (1,7 milliards d’euros, 2007-2013) et le Fonds pour la sécurité intérieur- Frontières (2,76 milliards d’euros, 2014-2020)
Airbus, Frontex et les drones israéliens
Le géant de l’armement pan-européen Airbus est un important fournisseur d’hélicoptères utilisés dans la surveillance des frontières maritimes et certaines frontières terrestres, déployés par la Belgique, la France, l’Allemagne, la grèce, l’Italie, la Lituanie et l’Espagne.
En 2025, Airbus et Frontex ont signé un nouveau contrat sur 4 ans portant sur l’emploi de drones israéliens Heron à hauteur de 184 millions.
La recherche et la militarisation des frontières
Airbus et ses filiales ont participé à au moins 13 projets de recherche sur la sécurité des frontières financés par l’UE.
La recherche en s’emparant des budgets alloués à la sécurtié et à la defense par le biais des programmes de recherches européens Horizon Europe ou ceux en partenariats avec le ministère des Armées (ASTRID) participent à la militarisation des frontières et aux politiques migratoires racistes de nos gouvernements.
Ce colloque est la déclinaison "académiques" d’une politique raciste et coloniale, qui profite aux "fleurons" de l’industrie et contrôle, enferme et tue par milliers chaque année.