Stop le massacre à la concasseuse !

Pollution au radon, destruction d’espèces protégées, nuisances sonores, pollution des eaux, après 49 ans de massacre écologique dans le parc naturel du Pilat la société Delmonico Dorel est sur le point de re signer pour 30 ans d’exploitation supplémentaires, l’histoire de la lutte du petit village de Saint-Julien Molin Molette

Dans le Parc régional naturel du Pilat, la carrière de roches dures des « Gottes », de Saint-Julien-Molin-Molette reste une aberration écologique.

En 1973 la société DELMONICO DOREL en fait l’acquisition. Depuis les arrêtés d’extensions se sont succédés : 1983, 30 ans d’exploitation supplémentaires et 7ha, 1988 on passe de 50 000 à 100 000 tonnes/an etc

En 2005 il était acté qu’il s’agissait d’une ultime autorisation qui devait s’achever sur la remise en état du site en 2020. Mais une nouvelle demande est formulée et accordée en 2020 pour 165 000 tonnes, et 28.2ha, presque 20 fois la superficie initiale et 30 ans de plus. L’exploitant a dévoilé à cette occasion, dans sa demande initiale, de nouvelles ambitions : aller vers 500 000 tonnes/an, soit encore trois fois plus ?

Nous parlons à terme de l’équivalent de 38 terrains de foot de forêt ravagée dans un Parc Naturel. Cela fait 49 ans que le village de St Julien-Molin-Molette contribue à l’enrichissement de cet industriel en sacrifiant sa sécurité ; avec un passage de camions incessant dans un réseau routier inadapté (jusqu’à 240 passages/jour ; comptage du rapporteur publique), des explosions et un bruit insupportable pour les riverain.e.s (plusieurs plaintes en gendarmerie), sa santé avec un impact sur la ressource en eau, la présence de poussières contenant du radon, (son taux d’uranium 238 est élevé, [cf expertise CRIIRAD n17-61 et norme Euratom 2013/59]), des fissures dans les maisons, un paysage défiguré par l’appétit toujours plus grandissant de cette société, tout cela dans un parc naturel !!!! 

A l’heure où nos dirigeants parlent de conscience écologique, d’arrêter l’artificialisation des sols, comment se fait-il que la préfecture de la Loire autorise encore une extension de 30 ans et la destruction de 43 espèces menacées ?

Cette carrière n’a pas d’intérêt général, ni économique (hormis pour le carrier) et nous osons l’espérer, ni politique, comme l’indique le résultat de l’enquête publique de décembre 2017 qui avait donné un avis défavorable au PIG (projet d’intérêt général). Les granulats extraits n’ont aucune spécificité.

Les conditions demandées au carrier conditionnant cette extension dans l’arrêté de janvier 2020 ne sont pas respectées ; aucune étude de faisabilité d’une déviation n’a été proposée dans le délai de deux ans imparti et il parait de toute façon irresponsable de proposer de goudronner des surfaces agricoles en expropriant des paysans pour le seul intérêt du carrier.

De plus comment expliquer que les intérêts financiers priment sur le bien-être et la santé des villageois et villageoises ainsi que sur la survie d’espèces animales déjà en danger !

C’est bien la question que pose le tribunal administratif, et nous nourrissons l’espoir que la raison l’emporte.

En parlant de pollution et d’écologie, la SRC (schéma régional des carrières renouvelé en décembre 2021) stipule que l’exploitation doit être dimensionnée à des besoins locaux, dans un rayon de 25 km maximum. Pour Saint-Julien-Molin-Molette aucune infrastructure locale ne justifie une telle exploitation. (Par ailleurs, Delmonico-Dorel possède 12 autres carrières).

L’inadéquation entre l’exploitation et les réels besoins de ce territoire - avec une prise en compte de l’environnement au sens large - semblait encore toléré par l’Etat, mais le vent tourne !

Dans ce monde rendu fragile par les actions lourdes de conséquences des industriels, la préservation de la biodiversité ne peut plus être balayée par les seuls intérêts économiques des entreprises privées.

En mars 2020 le Parc naturel régional du Pilat, l’association "Bien vivre" créée par des habitant.e.s du village et la municipalité de Saint-Julien-Molin-Molette, ont engagé une procédure contre l’arrêté préfectoral de janvier 2020 autorisant une extension de la carrière pour 30 ans.
 
Ce jeudi 3 février 2022 à 9h à Lyon (au 184 rue Duguesclin) le tribunal administratif va statuer sur la validité de ce dernier arrêté qui présenterait de nombreuses irrégularités.

Nous vous invitons à nous rejoindre devant le tribunal avec vos thermos, vos slogans, et votre espoir !

Pour plus d’infos :
https://stopcarriere.noblogs.org/

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