Un récit du samedi 7 décembre à Marseille

Récit repris de la page Facebook Précaires Déters 13.

On vous avoue qu’on n’y croyait pas trop en début d’après-midi, quand le cortège inter-luttes a quitté le pique-nique inter-syndical de Saint-Charles, à trente derrière deux banderoles... Pourtant, en rejoignant les Gilets Jaunes qui remontaient la Canebière, et en rassemblant des centaines d’autres personnes plus ou moins organisées, ce cortège hétéroclite prend la tête du défilé autorisé. « On veut des thunes, en attendant la commune ! » ou « Si tu touches à nos allocs, on a des pavés en stock ! » résonnent dans la rue de Rome, parmi les slogans GJ et les hommages à Zineb Redouane.

AG ouverte Précaires Déter.e.s 13

Marseille, le lundi 9 décembre à 19h dans les locaux de l’Union Syndicale Solidaires, 29 Boulevard Longchamp, retrouvons-nous pour nous organiser ensemble contre ceux qui produisent, régissent et profitent de la (...)

À 16h, alors que le défilé échoue sur la Place Castellane, une centaine de personne partent très vite (trop vite ?) en escapade sauvage dans les rues adjacentes, mais sont contraintes de se replier dans le cortège principal, trop peu nombreuses pour faire face à la police. De retour à Castellane après ce premier tour de chauffe, un temps est pris pour motiver le reste du défilé. « Le smic à dix briques, la retraite à vingt ans ! » ou « Tout le monde déteste Pénicaud ! / Pénicaud déteste tout le monde ! » sont accueillis avec sympathie. L’idée trottine chez certain.e.s qu’on ne peut pas s’arrêter là, au premier coup de sifflet. Si bien que lorsqu’un camion CGT essaie de quitter la place discrètement, il est soudain suivi par un cortège de plus de mille personnes, bien décidées à poursuivre !

Ça remonte le cours Lieutaud joyeusement mais malgré le nombre, ça ne réussit pas à se tenir quand une compagnie de CRS vient bloquer le passage. Éparpillé.e.s par des charges violentes, les manifestant.e.s courent vers le centre-ville, reformant ça et là de petits cortèges. L’échappée, de trop courte durée, nous a tout de même permis de mesurer qu’un nombre significatif de manifestant.e.s, syndiqué.e.s ou non, perçoit les limites de la promenade Saint-Charles-Castellane. Nous commençons à nous reconnaître, alors parlons-nous, organisons-nous, apprenons à nous tenir ensemble !

Le soir même, c’est déjà une bonne centaine de chômeur.e.s, précaires, étudiant.e.s, travailleur.e.s qui s’est réunie dans une AG inter-luttes, à la Friche, afin se tenir au courant des grèves et actions en cours dans chaque secteurs, et de préparer ensemble cette suite !

A lire aussi...