Violence en réunion par des policiers armés de flashball : les juges confirment.

Collectif 8 juillet
Le huit juillet 2009 à Montreuil, suite à l’expulsion d’un immeuble occupé, La Clinique, la police nous a tiré dessus au Flashball. Cinq personnes ont été touchées à la nuque, au front et à la clavicule. Joachim a perdu un oeil. Nous nous sommes constitués en collectif pour préparer le procès contre les policiers, s’organiser avec d’autres personnes blessées et enquêter sur les pratiques et les armes de la police.
Aujourd’hui, le tribunal de grande instance de Bobigny a condamné trois policiers pour violences volontaires avec arme : 15 mois de prison avec sursis et 18 mois d’interdiction de port d’arme pour le gardien de la paix Le Gall, et 7 mois avec sursis et 12 mois d’interdiction de port d’arme pour le gardien de la paix Vanderbergh et le brigadier Gallet. Aucune interdiction d’exercer n’a été retenue malgré les réquisitions du procureur.

Quant aux indemnisations, le tribunal s’est déclaré incompétent et a renvoyé la décision au tribunal administratif. À ce propos, rappelons que le 28 décembre 2016, le tribunal administratif de Nantes a rendu un jugement d’un cynisme sans précédent, considérant que Pierre Douillard était co-responsable de sa mutilation avec l’État, pour ne pas s’être désolidarisé d’une manifestation. À l’époque Pierre avait 16 ans.

La condamnation des trois policiers qui nous ont tiré dessus, blessé et mutilé admet que la violence intervenue le soir du 8 juillet 2009 n’était pas une bavure mais un cas typique de violence en réunion par des policiers armés de Flashball. Lors de ce procès, on a pu vérifier le caractère tristement ordinaire et systémique de cette violence. Rappelons que la police tire en moyenne plus de 10 fois par jour au Flashball et au LBD 40 ; entre le début du procès et aujourd’hui, la police a donc tiré environ 250 fois.

Ce qu’il s’est passé dans et autour du TGI de Bobigny tout au long de ce procès est exceptionnel et important. Les mensonges policiers et les expertises bidonnées, mais aussi la vérité de l’action banale de la police, sont apparus aux yeux de tous. Pendant plusieurs heures, magistrats et policiers ont dû écouter des témoignages édifiants d’autres blessés par flashball ou LBD40, de proches de personnes assassinées par la police, de collectifs s’organisant contre les violences policières exercées contre les migrants et leurs soutiens à Calais. Par ailleurs, un rassemblement a eu lieu à Montreuil sur les lieux où la police nous a blessé et mutilé, le soir du 8 juillet 2009. Une action a été menée au siège parisien de Nobelsport, qui fabrique les balles du LBD40.

Sept ans après les faits, trois policiers sont condamnés à quelques mois de prison avec sursis pour nous avoir tirés dessus, blessés et mutilés. La même semaine, Youssouf et Bagui Traoré, tous les deux incarcérés préventivement, sont condamnés à trois mois et huit mois de prison ferme. Pourquoi ? Pour rien, sinon pour s’être mobilisés afin d’obtenir que vérité et justice soit faite sur la mort de leur frère Adama, tué par des gendarmes.

Au TGI de Pontoise la justice suit son cours ordinaire ; depuis des mois, elle montre un visage des plus sordides face à une famille endeuillée : manipulatrice, arbitraire, raciste, soumise au pouvoir exécutif.

Le combat continue et doit mobiliser toujours plus de monde. Dans les quartiers, la rue, les lycées, les universités, les lieux de travail…

Rappelons que le 15 janvier à 13h, le policier qui a blessé gravement au LBD 40 Geoffrey Tidjani en octobre 2010 à Montreuil comparaitra devant la cours d’appel du TGI de Bobigny.

Défendons-nous.

PS :

huitjuillet@riseup.net
https://collectif8juillet.wordpress.com

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