Présentation
Mettant à profit la confusion qui voudrait nous faire croire que l’énergie fournie par les centrales nucléaires est « décarbonée », et même qu’elle pourrait « sauver le climat », le pouvoir politique français remet en route la machine nucléaire sans la moindre consultation. La construction de trois nouvelles tranches EPR (le procédé de Flamanville qu’EDF ne parvient pas à faire fonctionner) est actée sans le moindre débat. Les autorités de surveillance IRSN et ASN sont en passe d’être fondues en un seul organisme afin de s’assurer une observation complaisante des installations présentes et à venir. Dans le même temps, des centrales vieillissantes sont prolongées au-delà de toute rigueur, et deviennent des poubelles hautement radioactives qui font redouter des accidents de la gravité de ceux de Fukushima ou Tchernobyl. Ces installations continuent de rejeter des radionucléides qui s’accumulent dans les environnements et les organismes. Les déchets s’accumulent dans des « piscines » dont les écoulements s’infiltrent dans les sols et menacent les cours d’eau et la mer.
Face à ces menaces bien réels, consciente du projet de domination et d’agression que constitue tout projet nucléaire, militaire comme civil, la Fédération Anarchiste organise à Marseille, le 1er et 2 avril 2023, un week-end de mobilisation autour de ces enjeux essentiels. Projection de film, conférences et débats sont programmés au cours de ces quelques jours où nous vous proposons de rencontrer des acteurs de la Coordination Antinucléaire SudEst, ainsi que des observateurs avisés de ce sujet, géographe, ingénieur, chercheur en sciences sociales…
Programme
VENDREDI 31 MARS
- 19h30 : Projection de Notre Ami l’atome, film de Kenichi Watanabe (57min).
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SAMEDI 01 AVRIL
Les échanges seront enregistrés pour Radio Libertaire pour une rediffusion.
- 14h-15h30 : De l’usage économique et politique du catastrophisme › Conférence-débat animée par Philippe Pelletier sur la question de la « valorisation » du nucléaire via l’instrumentalisation du réchauffement climatique et sur l’idée reçue « Le nucléaire peut sauver le climat, car le nucléaire produit une énergie décarbonnée » propagée actuellement par les médias et le pouvoir.
- 16h-17h30 : Contre la résilience, Les sanctuaires de l’abîme › Conférence-débat animée par Thierry Ribault, chronique du désastre à Fukushima et du changement d’approche dans l’administration de celui-ci dans les politiques de gestion et d’acceptation de celui-ci, à travers notamment la « politique de résilience nationale ».
- 19h : Repas
- 20h30 : BURE › Causerie avec plusieurs intervenant·es sur la gestion des déchets du nucléaire, des actions en cours à Bure, et de la nécessité de dépasser les constats techniques pour développer des actions.
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DIMANCHE 02 AVRIL
Les échanges seront enregistrés pour Radio Libertaire pour une rediffusion.
- 14h-15h30 : État des lieux des installations nucléaires d’ici, en PACA › Conférence-débat animée par Antoine Calandra et Jean Revest de la Coordination Antinucléaire Sudest. Ces deux interventions s’articuleront sur des informations concrètes concernant les réalités des installations nucléaires dans la région PACA. Vieillissement des installations, et rafistolages en cours : la centrale de Tricastin fait office de laboratoire pour expérimenter les possibilités de prolonger les centrales françaises. Présence d’installations dans des zones sismiques (Cadarache, Tricastin...).
- 16h-18h : Le Monde comme projet Manhattan › Conférence-débat animée par Jean Marc Royer, auteur de récit de l’historique du projet américain d’élaboration de l’arme atomique et, par-delà sa finalité militaire et industrielle, se révèle comme un « projet de société ». Il sera fait un rappel de cette historicité, et de la manière dont elle resurgit dans la menace d’un conflit, ou d’un débordement nucléaire possible dans le conflit en Ukraine.