Brésil, 2018, l’avortement est toujours interdit.
Malgré le manque d’informations et de moyens, les brésiliennes continuent et continueront d’avorter, même si cela signifie de mettre leur propre vies en danger.
Plusieurs collectifs au brésil s’organisent pour tenter de pallier aux lacunes du système de santé public de leur pays : Informer les femmes sur comment utiliser les médicaments à moindre risques ; désacraliser l’interruption de grossesse, trop souvent associé au péché chrétien ; offrir un espace d’écoute et un soutien concret aux besoins des brésiliennes qui souhaitent avorter ; etc..
Les médicaments pour permettre aux femmes d’avorter dans des conditions sûres sont chers, et grâce à ce week-end nous espérons collecter suffisamment d’argent pour rembourser le dernier achat et si possible pouvoir anticiper les prochains pour les besoins d’un futur proche.
Projection et discussion autour de la situation du Brésil et présentation du collectif soutenu, à 18h au vidéodrome le vendredi 16 novembre, suivie d’une bouffe prix libre.
Et samedi 17 nov, à partir de 20h à la Tâche, concerts prix libre !
En France, même si de nombreux droits ont été acquis, beaucoup de personnes se trouvent sans aucune solution pour avorter. Passés trois mois, l’IVG n’est plus accessible sur le territoire, alors qu’il l’est en Espagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni jusqu’à 6 mois. Certaines situations administratives de femmes nouvellement arrivées en France rendent impossible l’accès à un avortement gratuit. Toutes ces personnes doivent payer 200 à 1200 euros pour réaliser leur choix. Sans solidarité féministe, c’est une mission impossible !
Trop souvent, les femmes qui avortent sont encore isolées, jugées, culpabilisées, maltraitées : obligation d’écouter le cœur de l’embryon, non prise en charge de la douleur pour « retenir la leçon », impossibilité d’en parler à ses proches par peur de leur réaction, tabou social, etc.
Les conditions de travail dans les hôpitaux se dégradent à cause des coupes budgétaires, ce qui a nécessairement un incidence sur la qualité de prise en charge des patient·es et ce sont les centres IVG qui sont les premiers touchés : fermeture de service, avortement dans les couloirs, choix restreints sur la méthode et le type d’anesthésie, délais très longs pour obtenir un rendez-vous, obligation de changer de département l’été ou quand on s’approche des délais légaux, etc.
Nous voulons que toutes les femmes trouvent une solution pour avorter en France dans des services publics de qualité. Nous voulons un accès gratuit et respectueux dans un environnement sans jugement. Dans trop de pays encore l’avortement est illégal, nous voudrions donc aussi renforcer une solidarité internationale.
Si la légalisation de l’avortement constitue un progrès majeur pour la santé et les droits des femmes, nous regrettons la dimension politique, féministe et collective telle qu’elle a pu être portée par le MLAC (Mouvement pour la Libération de l’Avortement et de la Contraception) dans les luttes des années 70. Nous voulons nous émanciper du pouvoir médical et créer les conditions d’avortements qui permettent une réelle autonomie.
Pour toutes ces raisons, nous vous invitions le 26 novembre à 18h30 à Manifesten pour ensemble s’informer, réfléchir, imaginer, lutter !
Venez nombreux·ses !!!
Au programme :
- Le vendredi 16 nov, à 18h, au videodrome, projection du film documentaire, O fim do silêncio. Suivie d’une discussion sur la situation du Brésil et présentation du collectif soutenu, puis repas prix libre. Entrée prix libre + adhésion 3euros.
- Le samedi 17 nov, à partir de 20h, à la tâche, des concerts à prix libre avec Ponpom sauvage, Ursulalala et La Chasse.
- Le 26 nov, à partir de 18h30, à manifesten, un appel à constituer un groupe politique sur la question de l’avortement en France. Entrée ouverte à tous-tes.