Vendredi première étape du procès contre le « mouvement » fiorentin - Les sentences requises : 71 années et 9 mois de prison.

Ce procès est le fruit d’une enquête ouverte par le parquet fiorentin qui en 2009 formulât l’hypothèse d’un délit d’association appliqué aux luttes politiques et sociales.
L’utilisation du délit d’association a permis l’autorisation d’interceptions physiques (filatures) et téléphoniques, ainsi que le prolongement des enquêtes pendant presque deux ans, élargie (du contexte étudiant duquel elle était partie), spécifiquement à l’espace autogéré les 400 coups, à toutes les autres mobilisations intervenues sur le territoire comme celle de la lutte contre la construction d’un CRA en Toscane, le milieu antifasciste, jusqu’au luttes des travailleurs.
L’utilisation du délit d’association a ensuite servi à alimenter une campagne médiatique de criminalisation du mouvement et a surtout légitimé les mesures suivantes.
Le 4 mai 2011 se déclencha la première opération de police qui porta à différentes perquisitions et aux premières arrestations.
Dans les semaines suivantes l’enquête fut élargie aux manifestations qui furent organisées pour répondre à l’attaque répressive.
Le 13 juin arriva ainsi la seconde opération de police qui porta à un total de 86 camarades prévenus dans le procès dont 35 soumis à différentes mesures - dont un en prison d’autres assignés à résidence - et contrôles judiciaire avec obligation de pointage au commissariat.
Nous pensons qu’il est important de remettre sur la table la question de la répression et notre capacité de réponse tant à l’occasion de ces procès spécifiques que sur un plan plus général.

Les rendez-vous et les échéances au programme pour les prochains mois de lutte sont déjà nombreux tout comme les procès qui finiront ou débuterons contre les militants Florentins :
le 30 novembre débutera le procès pour la manifestation antifasciste de décembre 2014 aux Piagge,
en décembre d’autres antifascistes passerons en procès accusés d’avoir détourné le cortège antifasciste qui fut organisé suite au passage à tabac de deux étudiants par Casapound,
pendant ce temps le procès en appel de la Via della Scala à été renvoyé à date ultérieure qui voit déjà condamnés en degré premier 11 antifascistes pour un total de 7 ans et 4 mois. (Ndlr : pour tentative de coups et blessures sur les Néonazis Toscans de Forza Nuova).

SOLIDARITE AVEC QUI LUTTE !
SOLIDARIETE AUX 86 !
Cpa fi-sud
Rete dei Collettivi Fiorentini
Collettivo Politico di Scienze Politiche
Cantiere Sociale Camilo Cienfuegos
Collettivo contro la repressione – Firenze


SUR LES CONDAMNATIONS DANS LE PROCÈS CONTRE LE MOUVEMENT FLORENTIN

Le 18 au soir le tribunal de Florence a émit la sentence de premier degré lors du procès contre le "mouvement" fiorentin. Les juges ont condamné 67 camarades a des peines allant de 6 mois à 2 ans pour un total de plus de 60 années (de prison).

L’ASSOCIATION DE MALFAITEURS
Toute l’enquête a été construite autour de ce délit.
Les juges ont acquittés les camarades inculpé.es pour association de malfaiteurs qui dans ce cas de figure ne résiste pas à l’épreuve du procès de premier degré* si appliqué aux luttes sociales et politiques. (*procès initial en Italie, la cour d’appel et de cassation sont les 2nd et 3ème degrés)
De cette manière tout le théorème judiciaire à la base du procès tombe et il n’en reste pas moins à aujourd’hui la possibilité que se constitue un précédent relatif à la jouissance de ce délit d’association.
Il reste cependant le fait qu’il ai permis la construction d’une enquête de ce type avec des interceptions et pistages, qui ont concerné un laps de temps très long en offrant la possibilité de surveiller et contrôler l’activité politique des camarades pour deux ans et de justifier des mesures conservatoire lourdes.

CONDAMNATIONS ET AUTRES DELITS

Les faits sur lesquels les condamnations ont été émises concernent des rassemblements et événements spécifiques.

Les peines demandés se chiffraient pour un total de presque 72 ans : bien que de le délit d’association soit tombé la condamnation finale se rapproche de très près des demandes initiales. Ceci en vertu d’une sorte de "d’équilibrage" que les juges ont décidé d’appliquer.

D’une partie ils mettent en doute les procédés de ce procès (dont le délit d’association ndlr), de l’autre ils ont durement frappé ce qui durant la plaidoirie a résulté particulièrement grave à leurs yeux comme par exemple la contestation à la présence du Santanchè (députée d’extrème droite - Forza Italia - Il Popolo della Libertà) au Pôle des Sciences Sociales de Novoli : cet épisode a été lu et décrit comment une élévation du niveau d’affrontement avec l’objectif explicite d’empêcher à un parlementaire de parler à l’université.

Nous retrouvons le même jugement appliqué aux manifestations de solidarités menées après les premières arrestations du 4 mai, qui portèrent à la seconde grosse vague d’arrestation du 13 juin 2011.
Ces faits qui émergent dans un climat social dans lequel était mise en discussion la légitimité même des décisions institutionnelles.
Nous devons souligner que ces jugements ont été possibles parce dans l’enquête encore une fois avait été menée avec la casquette du délit associatif.

LES PARTIES CIVILES
Les juges ont rejetés les demandes d’indemnisation de Gest (gérant du Tram de Florence), Trenitalia et Primerano, dirigeant scolaire en part PD (Partie Démocratique).
(*qui avaient été attaqués durant cette période)
Elles ont par contre reçu les demandes de Confindustria (équiv. au Medef) - 2 mille euros pour une inscription à la bombe de peinture et aux policiers et BACeux : 4 au 6 milles euros par tête pour "offenses et injures !"

VERS L’APPEL
Les avocats des camarades vont faire appels le procureur qui ne pourra pas accepter le recalage du théorème associatif fera de même.

Le procès, donc, est tout autre que fini et encore plus important il ne fera qu’augmenter la solidarité vis-à-vis des camarades prévenus : avec des initiatives dans les rues et des débats, que ce soit sur le procès spécifique que sur un plan plus général, vu le développement d’une action répressive toujours plus généralisée et très dense qui qui frappe avec toujours plus d’intensité tous les incompatibles de ce système de guerre et exploitation.

Centro Popolare Autogestito fi-sud
Collettivo Politico Scienze Politiche
Rete dei Collettivi Fiorentini
Cantiere Sociale Camilo Cienfuegos
Collettivo contro la repressione – Firenze

PS :

http://www.inventati.org/cortocircuito/2016/11/19/sulle-condanne-nel-processo-contro-il-movimento-fiorentino/

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