3 questions et ½ au mouvement social !

3 mois et ½ après le début du mouvement contre la Loi Travail... Répression syndicale, répression étatique... et la suite ? Voici un tract diffusé à la manifestation du 28 juin à Toulouse.

1/ Concurrence Martinez (cgt) - Mailly (fo) : qui enterrera le premier le mouvement social ?

Depuis quelques semaines les chefs des centrales syndicales nous offrent le spectacle d’un « bras-de-fer » avec le gouvernement. On pourrait croire à un réel combat pour sauver nos intérêts. Mais dans la réalité, ils sont passés du « retrait total et non négociable » à une proposition de réécriture pour rouvrir une « discussion sérieuse » avec le gouvernement (cf : les propositions de la CGT du 17 juin). On revient donc au compromis, l’air de rien...
Dans le même temps, tandis que le gouvernement utilise la répression physique et judiciaire, les chefs des centrales syndicales tentent de mater le mouvement réel par le contrôle social : discréditer les grévistes incontrôlables, les blocages non prévus, les manifs vivantes, en gros tout ce qui n’a pas été décidé en haut lieu. Mais heureusement la votation citoyenne est là pour faire plier le gouvernement ! On ne rigole pas...

2/ A quand la généralisation des « fan-zones » pour les manifestant.e.s ?

Ces mêmes bureaucrates se sont félicités d’avoir vaincu le gouvernement avec l’obtention de la manifestation parisienne du 23 juin alors qu’ils n’ont fait qu’entériner la création historique d’une « fan-zone » pour les opposant.e.s à la Loi Travail.
Quelques témoignages de manifestant.e.s : « un zoo », « une gigantesque nasse policière », « l’état de siège », « une parodie de manifestation »,... Ne serions-nous que du bétail à négociations ? Et que penser de la centaine d’arrestations préventives de camarades pour des motifs plus farfelus les uns que les autres ?
Ce type de « fan-zone » est-il un dispositif qui va tendre à se généraliser ? Est-ce que l’«  acquis social » de la manifestation résistera à la militarisation des rues ? C’est à nous d’en décider.

3/ Faut-il se dissocier des « méchant.e.s casseur.e.s » ?

L’opération médiatico-policière autour de l’hôpital Necker a-t-elle fonctionné ? Ptet ben qu’oui, ptet ben qu’non... Ce qui est sûr c’est que l’objectif était de mater la colère qui s’exprime depuis 3 mois et demi, de stopper celles et ceux qui s’attaquent aux banques et autres intérêts du patronat, celles et ceux qui pratiquent l’autodéfense face à l’escalade dans la violence des forces de répression.
Se dissocier c’est diviser le mouvement, c’est jouer le jeu de l’Etat. Il n’y a pas de «  méchant.e.s casseur.e.s  », il n’y a pas de «  bon.ne.s manifestant.e.s  », il y a juste la pluralité dans les façons de lutter et de se défendre. Relaxe et amnistie pour tou.te.s les inculpé.e.s du mouvement !

3½/ Et après ?

Le mouvement contre la loi El-Khomri est-il fini ? Peu importe. Les attaques de la classe capitaliste vont continuer à tomber quelle que soit la couleur du prochain gouvernement.
A nous de consolider les expériences de lutte, d’en tirer les leçons. De continuer à s’organiser collectivement. On l’a vu, des outils ont fait leurs preuves, à nous de les faire vivre et de les renforcer : collectifs de soignants en manif, caisses d’autodéfense juridique, caisses de grève, assemblées de lutte, médias collectifs indépendants, etc.

Notre avenir ne dépend que de nous !

3 questions et ½ au mouvement social ! Tract 28 juin 2016

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