L’ouverture du nouveau bâtiment des Baumettes, pilier de la lutte contre la surpopulation carcérale selon l’État, est imminente.
Celui-ci fera doubler la capacité d’enfermement de la prison de Marseille, la portant à 1438 places, soit une place pour 600 habitant·e·s. Sachant que l’on compte aujourd’hui 1417 détenu·e·s et que la surenchère sécuritaire semble n’avoir aucune limite, il y a fort à parier que l’allègement du taux d’occupation de la prison sera de courte durée.
Mais Darmanin vient de doubler son projet sécuritaire, celui d’enfermer toujours plus, d’un projet raciste, celui de faire purger aux détenu·e·s étranger·e·s leur peine dans leurs pays d’origine. Il s’appuie pour cela sur le fait que 20 % des détenu·e·s dans les prisons françaises seraient de nationalité étrangère, laissant entendre l’existence d’une forte corrélation entre immigration et délinquance. A l’heure où l’on fête tristement les 50 ans d’existence d’une prison pour étranger·e·s sans-papiers de Marseille, nous savons que l’enfermement des étranger·e·s est constitutif du projet sécuritaire du gouvernement et que rendre les étranger·e·s responsables de leur propre enfermement est inacceptable.
Ce discours sécuritaire va plus loin dans l’amalgame : en associant immigration, trafic de stupéfiants, délinquance et jeunesse des quartiers populaires, il permet aux gouvernements, quels qu’ils soient, de justifier la militarisation des quartiers, la répression des mineurs, l’expulsion de familles entières des logements sociaux, et par conséquent l’enfermement massif des personnes pauvres.
Pour les courtes peines, l’exécution en prison redevient la règle, et les aménagements de peine l’exception.
Pour les mineurs, un projet prévoit de rendre possible le recours aux comparutions immédiates et l’extension de l’utilisation du bracelet électronique.
Et pour les autres, l’heure est au durcissement des conditions d’enfermement : imaginées sur le modèle italien du 41 bis, rendu sinistrement fameux par la grève de la faim d’Alfredo Cospito,les prisons pour narco-traffiquants prévoient d’instituer la torture comme modèle d’État : isolement total, humiliation et incitation à la délation sont au programme.
Ressort essentiel de l’exploitation, l’existence de la prison est une question qui, non seulement traverse toutes les luttes, mais s’en trouve fortement traversée. C’est grâce aux luttes des prisonnier·e·s et à celles de celleux qui luttent pour un monde sans prisons, que les précédents modèles de prison de haute sécurité ont été visibilisés, contestés et modifiés.
Cette lutte sans relâche, qui vise à la destruction pure et simple de toutes les prisons et de la justice qui va avec, est plus que jamais nécessaire.
Surpopulation, une seule solution : Destruction de toutes les prisons
Liberté pour tou·te·s les prisonnier·e·s
Solidarité avec les luttes des prisonnier·e·s
Vendredi 2 mai
19h Écoute d’un podcast de Chroniques àMER et discussion avec l’Anticra de Marseille
L’Hydre - 96 Rue Saint-Savournin
20h30 Cantine par The Noble Kitchen
La Plaine - Place Jean Jaurès
Samedi 3 mai
11h Écoute et discussion autour du Podcast "Du QHS des Baumettes à la révolte de Saint-Maur : une expérience de lutte en prison"
Massalia Vox - 15 boulevard de la liberté, angle, 20 Rue Lafayette
16h30 Théâtre interactif de défense collective "Rien à Déclarer"
La Plaine - Place Jean Jaurès
18h30 Atelier d’écriture aux prisonnier·e·s
La Plaine - Place Jean Jaurès
19h Émission de Parloir Libre et cantine par Rouille Tambouille
La Plaine - Place Jean Jaurès
20h Concert de soutien à L’Envolée
La Salle Gueule - 8 Rue d’Italie
Dimanche 4 mai
11h Discussion "S’interroger sur la place de la prison au sein de nos luttes"
Place du lycée Thiers
suivi d’un pique-nique
15h30 Rassemblement devant la prison des Baumettes
Chemin de Morgiou
19h Émission de la Courte Échelle
La Friche - 41 Rue Jobin
Lundi 5
19h30 Projection des films Homotopia et Criminal Queer
Le Gyptis - 136 Rue Loubon
