Article repris de Paris-Luttes.info.
Suite à l’annonce de la fermeture de nos écoles à partir du 16 mars, notre ministre nous demande sur la base du volontariat, de mettre en place une classe virtuelle.
La mise en place d’une classe virtuelle pendant la fermeture des écoles aura pour conséquences :
- d’accentuer l’inégalité scolaire en fonction de l’origine sociale des élèves : présence ou non d’un ordinateur avec connexion internet à domicile, différents niveaux d’études des parents, professions des parents (professeur, pédagogue…), conditions liées au domicile (plusieurs enfants dans une même chambre, espace dédié aux devoirs ou non…)
- d’accentuer l’inégalité scolaire entre les enfants en situation de handicap ou non. Les AESH accompagnant les enfants en situation de handicap ne seront pas présent.e.s au domicile de l’enfant
- d’accentuer de l’inégalité scolaire entre les enfants ayant des parents francophones ou non francophones
- d’accentuer de l’inégalité scolaire entre les enfants ayant des parents lecteurs ou non lecteurs
- ...
Nous appelons par conséquent tou.te.s nos collègues du premier degré à refuser de façon catégorique la mise en place non obligatoire d’une classe virtuelle et appelons à prêter si possible le matériel des écoles aux familles : crayons, feutres, feuilles, livres, jeux de société...
Nous appelons aussi nos collègues à profiter du temps qui nous est imparti pour mener des réflexions que nous n’avons souvent plus le temps d’avoir au sein de nos écoles. Quel est le sens de notre métier ? Quelle école et donc quelle société voulons nous pour nos élèves ? Quelle pédagogie voulons nous réellement appliquer dans nos classes et nos écoles ? Quels moyens avons nous pour lutter contre la détérioration de l’école publique engagée depuis longtemps et qui s’est accélérée ces dernières années ?
Nous appelons également nos collègues à profiter de ce temps pour préparer la reprise de la lutte contre la réforme des retraites. Par exemple, en rediscutant des conséquences désastreuses de cette loi notamment vis-à-vis des femmes majoritaires dans l’enseignement, en réfléchissant aux moyens d’alimenter des caisses de grèves pour les grèves à venir, en organisant des réunions d’information dans les écoles dès que possible.
Des enseignant.e.s du premier degré du Lot, de Bagnolet, de Montreuil, de Pantin et du 19e et 20e arrondissements de Paris.