Une information rapide n’est décidément pas gage de qualité : une fois
n’est pas coutume, on noue trois bouts de ficelle ensemble et on ligote
l’actualité avec. Un reportage très lacunaire d’une correspondante
locale, un mélange d’informations vite et mal glanées sur un moteur de
recherche, le tweet d’un député et hop, on tient le buzz du matin.
Alors que personne n’a jamais appelé à une "ZAD" dans la Meuse, on agite
le spectre des hordes zadistes qui déferleraient cet été pour occuper
les terres comme à Notre-Dame-des-Landes. Chaque réalité est singulière
et celle de la Meuse ne date pas d’hier : la contestation n’a pas attendu
que le mot zadiste soit inscrit dans le dictionnaire par l’Académie
française pour s’ancrer localement. Depuis dix ans une maison de la
résistance, achetée et restaurée à Bure par les opposants au projet
d’enfouissement nucléaire relaie les initiatives très diverses qui
concourent à dénoncer et empêcher le projet CIGÉO. Et les campements de
cet été (au nombre de deux, pas trois) viennent s’inscrire dans la
continuité de cette dynamique : installés sur un terrain acquis il y a
près de dix ans par des sympathisants de la lutte locale, le campement
des Amis de la revue Silence (du 20 juillet au 3 août) et celui,
anticapitaliste (du 1er au 10 août) du collectif VMC sont pensés comme
des moments de rencontre et de renforcement de la lutte locale.
À ces initiatives est spontanément venue s’ajouter celle d’occupation du
terrain devant l’ANDRA, par un groupe de musiciens engagés, les BURE
Haleurs. Et s’ils proclamment une Zone à protéger par la paix (ZAPP),
c’est dans une démarche ironique qui n’aura pas échappée à toutes les
personnes présentes. Le meilleur succès de la dérision c’est quand ses
interlocuteurs se prennent trop au sérieux. Que les journalistes voient
dans nos 7 amis qui campent joyeusement devant les grilles du
laboratoire, un nouveau Sivens, la ZAD de demain, nous laisse penser
qu’il doit y avoir bien peu de sujets croustillants à se mettre sous la
dent en Lorraine en cet été ensoleillé.
Qu’un journaliste, isolément, puisse se laisser aller à quelques
approximations dans un format toujours trop étroit pour retranscrire les
réalités, on le déplore mais on peut le concevoir. Mais que la presse
nationale s’en empare, le répète, l’amplifie et le déforme davantage,
c’est à se demander si c’est l’information ou son apparence qui prime.
Si nous avions eu autant de contacts téléphoniques ou physiques que nous
lisons d’articles qui prétendent nous donner la parole, on s’épargnerait
quelques raccourcis et confusions qui frisent la malhonnêteté
intellectuelle et journalistique. Il nous semblait pourtant qu’un des
fondements du travail d’enquête reposait dans la vérification de ses
sources. Notre site internet en est une : il est alimenté
quotidiennement en informations et précise nos intentions à travers
plusieurs textes. Et si des questions subsistaient après lecture, nous
avons mis à disposition un contact téléphonique dédié aux médias.
Dans ces temps où l’information circule à la vitesse d’un tweet, les
conséquences d’une mauvaise presse peuvent s’avérer regrettables et
difficilement réparables.
L’équipe automedia du campement autogéré qui se déroulera du 1er au 10 août
23 juillet 2015
Note Bene : Notre campement commençant le 1er août, nous sommes
joignables par téléphone jusqu’à cette date et ne sommes donc ni
présents sur le terrain de Luméville-en-Ornois, ni à la Maison de la
Résistance, ni même devant l’ANDRA, auparavant.
vmc@riseup.net
vmc.camp <http://www.vmc.camp>
Téléphone presse :
07.58.23.08.97_