Cela commence le 18 février à Clausnitz, près de Dresde. Pendant une heure, une foule d’une centaine de personnes encercle et bloque un bus de 20 réfugié-es arrivant dans un centre d’hébergement. Une vidéo tourne sur le net. On y voit la foule scander « Nous sommes le peuple » et « sortez-les » ; des personnes en pleurs à l’intérieur du bus. Un flic exfiltre violemment du bus un adolescent apeuré. Le préfet de police de Chemnitz justifiera plus tard cette intervention en la qualifiant « d’absolument nécessaire » et « proportionné ». Il considérera les réfugié-es à l’intérieur du bus comme co-responsables de cette agression, pour avoir dit-il provoqué la foule par des gestes. Dans la nuit, la préfecture de police fut taguée, lui faisant ravaler sa fierté. En lettres de 8m sur 0,5m on y lisait : le préfet "violente des enfants".
A Löbau. Des cocktails Molotov sont envoyées sur un lieu d’hébergement de demandeurs/euses d’asile. Il n’y eu pas de dégâts majeurs.
A Bautzen. Incendie volontaire d’un centre d’hébergement en cours de construction. Pendant que les pompier-es tentent longuement d’éteindre les flammes, des riverain-es et des curieuxses s’attroupent. Certain-es applaudissent l’incendie, d’autres scandent des slogans xénophobes. Le toit du bâtiment part en fumée.
Stanislaw Tillich, représentant de la CDU et président du conseil fédéral d’Allemagne déclara, sûrement sans ironiser : « Ce ne sont pas des être humains qui font cela. Ce sont des criminels. »
En Saxe, cela ne fait qu’allonger la liste des attentats et des émeutes racistes. Il y eu avant cela Heidenau, Freital, Freiberg et Meerane. Ces quatre jours rappellent les émeutes racistes contre des foyers d’immigré-es vietnamien-nes, qui ont également eu lieu dans l’est de l’allemagne du 22 au 26 août 1992 (Rostock).