Ce texte reprend quelques articles parus ces jours sur le sujet.
L’objectif fixé par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle est de supprimer 120 000 postes dans l’ensemble des trois versants de la fonction publique au cours du quinquennat.
C’est le ministre de l’éducation, Jean-Christophe Blanquer, qui se chargera d’appliquer ça dans l’éducation. Déjà sous la présidence de Sarkozy il était directeur général de l’enseignement scolaire de 2010 à 2012 et avait été chargé de faire appliquer le principe du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite.
Dans une interview au Figaro mise en ligne dimanche 16 septembre au soir. Jean-Michel Blanquer annonce la suppression de 1 800 postes dans l’éducation nationale en 2019, ne concernant à priori que « le second degré [les collèges et lycées] et les services administratifs »
Les 1200 suppressions de postes d’enseignant-e-s se concentreront massivement dans le second degré, où les manques d’effectifs sont déjà criants, et alors même que la hausse démographique importante impacte les collèges, fait remarquer Sud Education.
Malgré tout, pas d’inquiétudes, « Le volume d’enseignement sera évidemment maintenu à travers le recours aux heures supplémentaires [...] exonérées de cotisations salariales, donc plus rémunératrices pour les professeurs ». De ce fait ces heures ne compteront pas non-plus pour la retraite ou l’assurance-chômage.
Pour le SNES FSU, syndicat majoritaire du secondaire, donc seul interrogé par Le Monde, « prétendre qu’on peut augmenter le pouvoir d’achat des enseignants en ayant recours aux heures supplémentaires, et pas en augmentant les salaires pour tous est un leurre politique. Beaucoup de collègues font déjà deux heures supplémentaires (même si dans les textes une heure seulement peut leur être imposée) ; on ne peut pas compter ajuster le fonctionnement des établissements en misant uniquement sur cette carte-là. »
Plus grave, le ministre entend imposer une deuxième heure supplémentaire aux enseignant-e-s du second degré en fonction des besoins locaux rapprochant toujours plus le service public d’éducation des modes de management du monde de l’entreprise. Même système que celui appliqué au monde de la santé pour lequel on a pas fini de compter les dégâts.
Cela renvoie au “travailler plus pour gagner plus” de Sarkozy ont réagi tant le SNES-FSU, syndicat majoritaire et pas particulièrement révolutionnaire, que Sud Education qui appelle par ailleurs à manifester le 9 octobre prochain.
Le budget 2019, verra tout de même « une des plus fortes augmentations de l’Etat, avec plus de 800 millions d’euros en plus ; le sujet n’est pas d’avoir 1 800 postes de plus ou de moins, mais [de savoir] ce que nous faisons avec », a martelé le ministre.
Le sujet n’est pas le volume de l’augmentation de budget, mais ce qu’on fait avec.
Renaud Muselier, (lui, là juste au dessus) a relancé vendredi son plan de sécurisation des lycées, pour un montant de 50 millions d’euros, d’ici 2020. « 27 millions d’euros ont déjà été investis depuis 2016 pour la vidéo-protection, les alarmes anti-intrusion, les accès et les clôtures » a annoncé le président LR de la Région Sud-Paca.
Des caméras, un tourniquet pour filtrer les entrées et sorties des élèves : le plan sûreté du lycée Saint-Exupéry dans les quartiers Nord de Marseille ressemble comme deux gouttes d’eau à celui du lycée Bonneveine, au Sud de la ville.
Pourtant, « l’année dernière, il n’y a pas eu plus d’incidents qu’ailleurs », constate une enseignante. Depuis 4 ans, le lycée a perdu l’équivalent de 80 heures de vie scolaire. « On nous parle de sécurité, mais nous n’avons plus les moyens d’assurer, par exemple, les devoirs surveillés de nos élèves », affirme Hélène Hoeresser, professeure, syndiquée à SUD Education. « Les caméras ne remplaceront jamais la présence humaine », poursuit Hélène Hoeresser.
Par ailleurs, les premiers portiques virtuels de comparaison faciale feront prochainement leur apparition au lycée Ampère à Marseille et les Eucalyptus à Nice. Des capteurs vidéo un peu particuliers seront capables de déterminer si le visage de la personne qui franchit les grilles figure bien dans le fichier de l’établissement. En outre, pour lutter contre la radicalisation, Renaud Muselier souhaite signer une charte avec le préfet pour disposer « d’informations partagées ». Un sujet sensible.
Aux caméras, il est donc prévu d’ajouter de l’intelligence artificielle et du partage d’informations entre les services. Des dispositifs qui rappellent bien plus l’antiterrorisme et les équipements carcéraux que les bancs de l’école et les joies de la cour de récréation.
L’innocence de l’adolescence sera donc vécue par toute une génération de lycéen.ne.s sous l’œil attentif des caméras et portiques, auxquels s’ajoutent une milice. Cette année 160 médiateurs postés aux abords des lycées. Une « garde régionale » (sic) qui fait la fierté du président Muselier. « La plupart entreront en contrat d’apprentissagee », précise-t-il.