État de siège : Avignon zone de non-droit. Retour sur l’acte XX

Pour ce 20ème samedi revendicatif des "gilets jaunes" le can84 était présent dans une ville en état de siège où les libertés sont suspendues sur décision conjointe du maire socialiste d’Avignon, du Préfet de Vaucluse et du gouvernement. Face aux forces de répression des citoyens en nombre, près de 2000, ont bravé l’interdit.

Des militants du Collectif antinucléaire de Vaucluse ont répondu à l’appel lancé sur les réseaux sociaux pour un rassemblement national à Avignon ce samedi 30 mars 2019. Ils n’ont pu déployer leur banderole "arrêt immédiat du nucléaire" tant la ville était quadrillée par les forces de contrôle et de répression.

La maire socialiste de la ville, le Préfet de Vaucluse et le Ministre de l’Intérieur ont décidé de boucler la ville, comme le souhaitent aussi les élu-es LR, d’interdire tout rassemblement protestataire. Un déploiement sans précédent de forces de polices et de l’armée (B.AC, police, CRS, gendarmerie) s’opère dans la cité des papes dont tous les accès sont verrouillés par des fourgons et camions grillagés et des hommes en tenue de « robocop » et lourdement armés.

La gare de train est fermée, les lignes de bus sont arrêtés, les parking sont interdits. Le centre commercial à la périphérie de la ville décide de ne pas ouvrir. Un filtrage des habitants par fouilles au corps est effectué sur les femmes et sur les hommes répartis en 2 files distinctes. Il faut que l’ordre règne.

Malgré ces mesures d’exception, proches de l’état de guerre et suspendant les libertés, des milliers de personnes parviennent à se regrouper, dans le calme et la détermination, en plusieurs points de la ville à l’intérieur des remparts, pourtant décrétée « zone interdite » : place du Palais des papes, place Pie, place de l’Horloge (hôtel de ville), devant la Préfecture.

Pendant près d’une demie-heure, parmi des milliers d’autres, vont se côtoyer là Maryse, Pierre, Fred, Sylvain* - des antinucléaires aguerris - et Francis* un jeune salarié technicien en sûreté nucléaire au Tricastin dont la femme travaille à 800km de là et qui ne voit sa fille qu’une fois par mois faute de pouvoir se payer des allers-retour chaque week-end. Au menu de leurs discussions : l’impossible sécurisation des installations nucléaires et de la protection totale de la santé et de la vie des travailleurs, l’urgente nécessité de mettre à l’arrêt les réacteurs atomiques si dangereux, la certitude commune qu’il ne faut pas démanteler rapidement et attendre que la radioactivité baisse suffisamment auparavant (il y a du boulot pour des centaines d’années), que l’heure a sonné de tourner la page de la destruction atomique et de tout orienter vers la sauvegarde écologique de la planète et du vivant...

Alors que de la foule s’élève un chant "Même si Macron ne veut pas, nous on est là, pour l’amour des travailleurs et pour un monde meilleur, même si Macron le veut pas nous on est là", les CRS on reçu l’ordre de charger cette foule armée de ses seules volontés, détermination et aspiration à la justice. Les coups de matraques pleuvent sur les têtes et les dos, les boucliers frappent les torses, le premier rang des femmes souffre, les hommes viennent en renfort, du sang jaillit d’un crâne, des cris de douleurs et de rancœur fusent. Les citoyens entonnent une "Marseillaise" ponctuée de "révolution" et de "liberté" et "justice sociale". Ce groupe de manifestants sera repoussé en dehors de la cité mais ailleurs d’autres résistent.

En contre-point des reportages médiatiques à la gloire des forces de répression et du pouvoir, voici quelques instantanés qui témoignent d’une autre réalité.

si cette vidéo se trouve supprimée par l’hébergeur youtube ou ne s’affiche pas, elle est téléchargeable et visible ici : http://www.coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/public/video/2019-03-30_Gilets-jaunes_Avignon.avi

PS :

Repris de Coordination AntiNucléaire Sud-Est

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