Il se propose de parler de la cosmovision dominante dans notre civilisation. Il entend par cosmovision la perception d’un univers ordonné par une pensée (cosmos). Cela concerne nos représentations collectives de l’être et de la réalité (si nous faisons référence à Durkheim) ou encore notre mode d’identification du monde et d’autrui (si nous faisons référence à Philippe Descola ou à Claude Lévi-Strauss).
Nos représentations dominantes de l’être et de la réalité ont une évidence si remarquable qu’il est difficile de les contester ou même, tout simplement, de les relativiser.
La première question qui se pose, ou devrait se poser, concerne cette pensée ordonnatrice de l’univers. Dieu ? Les hommes ? La nature ?
Quelles sont nos représentations de l’être et de la réalité auxquelles nous tenons tant ? Comment les définir ? À quel moment ont-elles émergé ? Dans quelles circonstances ?
Des sociétés, des civilisations ont connu et connaissent encore d’autres manières d’appréhender le monde et l’être humain. Doit-on, au nom d’un supposé (et implacable) progrès de la pensée, les rejeter dans les limbes de l’histoire et de l’oubli ou bien peuvent-elles encore nous apporter une ouverture nous permettant d’envisager notre futur ?
Georges Lapierre est l’auteur de plusieurs ouvrages : L’Incendie millénariste avec Yves Delhoysie (Os Cangaceiros, 1987), Le Mythe de la raison (L’Insomniaque, 2002), La Commune d’Oaxaca préfacé par Raoul Vaneigem (Rue des Cascades, 2008) et La voie du jaguar avec Rubén Valencia et David Venegas (L’Insomniaque, 2008). Il partage son temps entre l’État d’Oaxaca au Mexique et le sud de la France.
Être ouragans : écrits de la dissidence par Georges Lapierre. L’Insomniaque, 2015. 608 pages. Réunit : « De la réalité et des représentations que nous en avons » ; « Six thèses pour une brève histoire du capitalisme des origines à nos jours » ; « L’expérience mexicaine ». 20 euros. Ce livre sera disponible au CIRA le jour de la causerie.