Fin septembre 2019, sur Thechangebook, réseau associatif, non marchand, indépendant, géré et financé par ses propres membres, se lançait un défi un peu fou. Il s’agissait d’enregistrer, sur le mode autogéré ouvert aux participations - qui caractérise déjà thechangebook et radiolutte - , 365 éphémérides anarchistes à diffuser quotidiennement sur Radiolutte, la webradio de Thechangebook. Le 1er confinement est quelque peu venu entraver la boucle annuelle, mais qu’importe, le chantier a repris, et on ira jusqu’au bout !
Les Éphémérides anarchistes sur radiolutte, c’est un chantier collectif toujours perfectible, collaboratif et autogéré ouvert aux participations. Ce d’autant plus qu’elles ne seront probablement pas exemptes d’éventuels désaccords historiques autour de l’Histoire de l’Anarchie, ainsi en cas d’impossibilité de parvenir à un accord, des pastilles complémentaire mentionnant les différentes positions pourraient être envisagées.
Outre cette possibilité de faire valoir de possibles divergences historiques, ces éphémérides ouvertes sont l’occasion, quand on en a envie, de se lancer ou de s’entraîner sur la diction et l’enregistrement, le montage sonore ou la programmation radio, ou encore sur l’écriture. Ce n’est pas un chantier qui doit faire peur, car il est sans engagement autre que ce qu’on se propose de faire, à partir du moindre ajout de virgule dans un texte.
365 Éphémérides, c’est 365 textes à recalibrer pour le format de 5 minutes de la pastille, (dont 3 minutes de texte environ), un ou plusieurs habillages à réaliser ou à utiliser en fonction des moyens disponibles, 365 enregistrements, 365 montages...
Aussi, il est évident que c’est un travail qui sera perfectible d’une année sur l’autre, sur les textes, notamment. En effet, il aurait été hors de question de se lancer d’emblée dans un travail d’universitaire sur chacun des textes : dès lors qu’ils font la taille requise, nous les reprenons tel que, depuis diverses sources, telles que l’Ephemanar, Maitron, l’Encyclopédie anarchiste, etc, un peu dans l’urgence, sans avoir plus de temps pour choisir, vérifier, recouper.
C’est donc un travail ouvert à la critique, mais, bien plus encore, à la critique constructive, par la participation : si une erreur est constatée, ou si on trouve discutable tel ou tel parti pris (généralement par défaut, jusque-là), on est invité à rejoindre l’équipe pour proposer soit une correction du texte initial, soit un choix qui nous paraît plus opportun, soit un nouvel enregistrement, avec ou sans nouvel habillage. Ou remplir les dates encore vierges, grosso modo entre Mai et Octobre.
L’Éphéméride Anarchiste est à écouter tous les jours à 9h et à 18h25 sur Radiolutte. Nous organisons peu à peu la visibilité des éphémérides ->ICI<- et vos propositions d’amélioration sont les bienvenues (pas « dire ce qu’il faut faire », mais « faire » :) ) dans les fils correspondants !
Militante anarchiste, anarcho-syndicaliste et libre-penseuse.
Employée des Postes, elle participe, avec son compagnon André Prévotel, au groupe libertaire de Bordeaux.
En 1935, partisans tous deux de la contraception par la stérilisation masculine volontaire, c’est à leur domicile que sont pratiqués, par le médecin néomalthusien Norbert Bartosek, une quinzaine de vasectomies qui défraient la chronique.
C’était le 1er avril 1935. Le quotidien parisien le Matin titrait en première page :
« - Une extraordinaire affaire de stérilisation à Bordeaux. –
Une quinzaine d’individus à tendance libertaire se sont soumis à une mutilation volontaire qui fut opérée par un médecin étranger d’origine autrichienne, croit-on,
qui a pris la fuite. Trois “stérilisés” ont été arrêtés, d’autres arrestations sont imminentes. Quel était le but poursuivi par l’étrange praticien si dangereusement entreprenant ? »
C’est semble-t’il un ami d’enfance de son compagnon qui les dénonce. "L’affaire des stérilisés, ou affaire Norbert Bartosek" est présentée par la presse comme une entreprise barbare : le médecin autrichien étant suspecté de n’être rien de moins qu’un agent d’Adolf Hitler. La stérilisation masculine volontaire n’étant pas prévue par la loi, elle est assimilée par les différentes cours de justice à des coups et blessures faits volontairement et avec préméditation, le consentement des personnes concernées n’y change rien. Andrée Prévotel est donc arrêtée, les 30 et 31 Mars 1935, avec son compagnon, ainsi qu’Aristide Lapeyre, rédacteur et administrateur de la revue anarchiste La Révolte. Ils et elle sont accusé.e.s de “complicité de castration”. Andrée Prévotel passera 12 jours en prison avant un non-lieu. Son compagnon sera, quant à lui, condamné à 6 mois de prison.
Membre de la CGT-syndicaliste-révolutionnaire, elle est à nouveau arrêtée, en 1939, pour propos défaitistes et incitation de militaires à la désobéissance. Elle reste au secret cinquante jours à la prison militaire de Tours avant d’être libérée grâce à l’intervention de la "Ligue des Droits de l’Homme".
En 1945-46, à Langon, en Gironde, elle anime avec son compagnon et des réfugiés espagnols une section de la S.I.A ,la "Solidarité Internationale Antifasciste".
Après la Libération, il et elle militent dans la nouvelle Fédération Anarchiste et au groupe local de la "Libre Pensée". Elle participe à la scission de la CGT en 1946-48 et occupe la fonction de secrétaire de l’union locale Force Ouvrière de Langon pendant plusieurs mois.
Le 7 février 1958, elle perd son compagnon. En juillet de la même année, elle adhère à l’Union Anarchiste et sera initiée à la loge « Ordre et Progrès » de l’Ordre Franc Maçonnique "Le Droit humain” à Bordeaux.
Joséphine COUEILLE, dite Andrée Prévotel, meurt à Sainte-Croix-du-Mont, en Gironde, le 15 mars 1995.
Merci aux sites Le maitron, l’éphémanar et wikipédia, que nous avons compulsés pour la rédaction de cette pastille. Ainsi qu’à Nicolas de nous avoir prété ses sons.