La mutilation de Théo – l’État en roue libre / Résistons Ensemble no 215

Bulletin no 215 – du 1er février 2024, du réseau Résistons Ensemble. Formé en 2002, Résistons Ensemble a pour but d’informer, de briser l’isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation.

Le petit journal mobile recto-verso A4 "RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques...
Lire l’intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf.


Au sommaire :

  • La mutilation de Théo – l’État en roue libre
  • Chronique de l’arbitraire : Tous jeunes, tous à scooter, tous poursuivis par la police, tous morts • Une colonne de motards des BRAV M ont percuté et tué • Un mort suite à son interpellation à Montfermeil • JO 2024 : la chasse aux pauvres s’amplifie • L’adoption de la loi Darmanin, Macron patauge dans la boue • Sans papiers, des victoires minuscules... • A Marseille Le RAID de nouveau impliqué • Refus d’obtempérer • Un procès politique nouveau point de bascule • « Il faut les défoncer ! » ordonna le commissaire • la France poursuivie pour « acte de torture »
  • Agir : Le 17, un guide pour les victimes de violences policières

L’édito :

La mutilation de Théo – l’État en roue libre
Ça s’est passé il y a 7 ans. Le jeune footballeur Théo a été violé par la matraque télescopique d’une patrouille de police.
Lors du procès à la Cour d’assises de Bobigny qui vient d’avoir lieu, le viol de Théo, un crime, a été requalifié de simple délit. Son infirmité à vie, pourtant incontestable, a été discutée. L’auteur de l’estocade qui l’a déchiré de l’intérieur, risquait 15 ans de prison et s’en est tiré avec 1 an de sursis, ses complices avec 3 mois de sursis et tous, avec l’obligation de passer de 2 à 5 ans sur un fauteuil dans un bureau…
La légèreté de la peine qui leur a été infligée est d’autant plus scandaleuse, quand on apprend qu’un jeune manifestant a écopé en appel de 4 mois avec sursis pour avoir refusé de communiquer à la police le code de son téléphone !
Le réquisitoire du procureur, la voix du gouvernement, apporte un éclairage cruel sur l’orientation du régime Macron. Étonnamment sévère vis-à-vis de l’enquête, il a évoqué « la faiblesse » de l’institution. Peut-on avoir le recul nécessaire quand tous les experts d’armement et les enquêteurs de l’IGPN appartiennent à l’institution policière ? s’interrogeait-il (cité par Médiapart).
Mais nous chuchoter dans l’oreille que l’enquête de la « police de la police » et des « experts » flics c’est du bidon, permet en réalité de nous délivrer un message terrifiant de la part du pouvoir : « Toute cette comédie judiciaire n’est qu’un rideau de fumée pour masquer mes crocs de rapaces ». Méfions- nous. Le régime en voie de fascisation s’embarrasse de moins en moins de fioritures judiciaires. Plus des cérémonies inutiles. La répression roulera en roue libre, en direct, à coup de fusil.
C’est dans ce cadre qu’il faut entendre que Macron veut « réarmer » le pays, en commençant par la jeunesse qui s’est révoltée cet été suite au meurtre de Nahel et a bloqué cet hiver des lycées contre la loi immigration et son monde : uniforme dans les écoles, généralisation du SNU à tous les lycéens…
Mutilé à vie, Théo reste enfermé entre les quatre murs de sa chambre. Personne ne pourra lui redonner la vie à laquelle il a droit.
Démasquer les glauques cheminements de l’appareil répressif reste une tâche accessible et nécessaire. Et ne pas abandonner le terrain de la lutte.

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