Depuis 2013, cinq opérations de police ont abouti à l’inculpation de ces 47 personnes. La première a lieu à l’automne contre le mouvement Herrira, plateforme qui défend les droits des prisonniers basques. Herrira militait en faveur du rapprochement des prisonniers basques de leurs familles, pour la libération de prisonniers malades et pour la dérogation de la doctrine Parrot. Puis s’en sont suivies les arrestations des avocats qui travaillaient, entre autres, dans des procédures des prisonniers de l’EPPK, et celles de médiateurs externes de ce collectif. Enfin, au printemps 2015, des membres de l’association Etxerat, association des familles et amis des prisonniers basques, et de Jaiki Haidi, entité qui travaille dans le milieu sanitaire, ont été arrêtés.
Prétendre que le conflit basque se résume à ETA cache une réalité bien plus complexe. À partir de la mort de Franco, ETA perd la légitimité de posséder et/ou de se servir des armes. Car dans l’Europe démocratique actuelle, seuls les états ont le droit et la légitimité d’en avoir et de s’en servir. Huit décennies d’instabilité politique et sociale se sont écoulées dans ce territoire depuis 1936. De la souffrance, il y a en eu dans les deux camps.
Huit ans après qu’ETA ait annoncé l’arrêt de la lutte armée, une partie de la société basque s’organise pour sortir du conflit pendant que le gouvernement de Madrid continue son approche strictement punitive. Il met en place un régime juridique d’exception qui restreint les droits fondamentaux et les garanties procédurales.
Les prétentions d’insertion et de réparation pénitentiaire sont cyniques et inefficaces. L’échec du système pénitentiaire ainsi que sa nature criminogène est indéniable. L’emprisonnement ne garantit que souffrance et torture comme réel dédommagement aux victimes.
Le 16 septembre aura lieu un procès contre 47 basques que demandent qui soit appliqué le régime du droit commun aux personnes emprisonnées.