Les tentacules de l’État nous enserrent / Résistons Ensemble no 209

Bulletin no 209 du 08 février 2022, du réseau Résistons Ensemble. Formé en 2002, Résistons Ensemble a pour but d’informer, de briser l’isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation.

Bonjour,
Le bulletin no 209 du 08 février 2022, du petit journal mobile recto-verso A4 "RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques ...
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L’équipe de rédaction
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Les tentacules de l’État nous enserrent
Il y a eu les fameuses amendes de 135 euros qui pleuvaient pendant le confinement visant, pour l’essentiel, les jeunes des quartiers populaires et leur familles sous prétexte de non respect des « règles sanitaires ».
C’était déjà un petit bonheur policier : pas de procès, pas de défense, on se défoule directement dans les cités. Cette expérience a ouvert la voie à son élargissement à toute la population laborieuse. Avec la loi LOPMI de l’année dernière, le pouvoir a mis en action une tentacule de plus : l’ADF, amende délictuelle forfaitaire, pouvant aller jusqu’à 3000 euros, également délivrée sans contrôle judiciaire par les policiers et inscrite au casier judiciaire.
La loi « séparatisme » adoptée en 2021, a également ouvert un nouveau champ de répression.
Présentée comme une défense de la République contre les imams qui auraient attaqué la laïcité, ceux qui la dénonçaient ont été qualifiés « d’islamo-gauchistes », mais derrière ce rideau de fumée puant Macron et Co. visaient plus large.
En réalité, comme l’explique un article de Médiapart, c’est la « désobéissance civile » qui est visée. Un exemple : la Préfecture du Nord s’attaque à une association loi 1901 qui a osé louer ces salles au collectif NADA, en lutte contre l’agrandissement de l’Aéroport de Lille. D’autres exemples prouvent que c’est bien ce mode d’action par nature pacifique des écologistes radicaux qui est visé. La colonne vertébrale de la loi est le CER, contrat d’engagement républicain. Ceux qui ne le respecteraient pas seront privés de subventions et de la possibilité de porter plainte contre l’État et des entreprises privées. Si la loi « séparatisme » était déjà appliquée, le procès Médiator contre Servier et le procès contre l’État pour non-respect du climat, intenté par Greenpeace, n’auraient pas existé. Le décret d’application de la loi va même plus loin en assimilant le non respect du CER à des possibles actions terroristes.
Pour le moment le pouvoir n’a pas abattu toutes ses cartes. Mais méfions-nous et souvenons-nous. Le fichage ADN a d’abord été présenté comme visant exclusivement les pédophiles. Par cet argument, le pouvoir a fait taire tous les opposants qui craignaient son extension. Mais ce fichage a bien été étendu aux grévistes qui occupaient leur usine, aujourd’hui le refus de prélèvement ADN lors d’une simple garde à vue est considéré comme un délit punissable de prison.
Avec la loi « séparatisme » l’État rajoute une nouvelle tentacule de répression à son arsenal. Elle est financière et extra-judiciaire. Elle va enrichir les outils répressifs en préparation : la loi Darmarin contre l’immigration, la loi anti-squat, anti-locataires et l’énorme dispositif répressif prévu pour les JO 2024.
Seul le raz-de-marée qui se lève contre l’avenir de misère que Macron nous prépare pourra arracher toutes les tentacules de cet État répressif.




au sommaire

> Les tentacules de l’État nous enserrent

> [ C H R O N I Q U E D E L ’ A R B I T R A I R E ]
Le pouvoir a-t-il peur de sa propre police ?
L’État a une peur panique des jeunes qui se mobilisent contre la loi sur les retraites
Qu’on se le dise : à l’Éducation nationale, la violence est managériale
La police a encore tiré et tué
Arrêtés anti-bruit pour faire cesser les cris de la lutte place de la République
Le traitement judiciaire des violences policières
« La possibilité des dominations »
La police mutile
« Français·e·s – Immigré·e·s : même Macron, même combat ! »
Les cameras de surveillance secrètes de la police

> [ A G I R ]
Vincenzo Vecchi

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