Luttes du MacDo de Sainte Marthe : quand les salarié.es du Macdo Chave soutiennent leur patron

Récit du rassemblement des salarié.es en lutte du Macdo de Sainte Marthe du 16 octobre devant le MacDo Chave...

Rassemblement devant le MacDo de Chave. Je m’y arrête. Quelques drapeaux syndicalistes flottent, un petit groupes de personnes, tracts en main, haranguent les passants, à pied comme en voitures, qui viennent consommer leur Big Mac. Le papier raconte l’histoire d’une lutte longue maintenant de cinq mois (voir l’article du 14 octobre ici). Je reste un peu, discuter avec les quelques syndicalistes et soutiens présent.es qui m’annoncent l’arrivée imminente des salarié.es en lutte du MacDo du rond point de Sainte Marthe, qui convergent du Nord vers le centre de Marseille pour venir protester contre la fermeture de leur établissement.

Soudain, une vingtaine de jeunes sortent du fastfood de Chave, banderoles en main et accompagné.es de gars sacrément costauds qui restent en retrait. On peut y lire « Stop Manipulation », « Stop aux mensonges » ou encore « Laissez nous travailler ». Mégaphone en main, ils hurlent avec ferveur des slogans retapés à la gloire du patronat et de la multinationale : « Aux armes ! Nous sommes des salariés, et on veut travailler ! Pour le MacDo hip hip hourra ! »

Au même moment arrivent les employé.es du MacDo de Sainte Marthe. Après un petit moment de surprise et d’ébahissement devant disons ces collègues survolté.es qui montrent un tel enthousiasme à saboter leur rassemblement, la clameur monte. « Et vous allez être exploité.es et viré.es ! ». Et de reprendre leurs propres slogans. Les manifestant.es se retournent côté rue, brisant la confrontation et englobant alors la contre-manifestation, l’illusion d’un et même rassemblement fonctionne bien. Ils et elles se marrent, échangent des sourires et sautent au rythme des slogans. On sent une autre énergie, puissante, celle de ceux qui partagent une lutte depuis longtemps, à travers ça des liens solidaires, des amitiés, du collectif.

Les employé.es embrigadé.es par leur patron, leur manager ou que sais-je rigolent moins, des provocations sont lancées, un début de bagarre. Puis ça discute sec, et ça semble même parfois se mettre d’accord sur certains points concernant les enjeux de la lutte de Sainte Marthe. Et ça plaît pas aux types costauds du fond, qui rappliquent, interrompent régulièrement les discussions et demandent finalement aux employé.es du centre ville de se retrancher.

Ce petit texte pour témoigner de la complexité de la situation où les salarié.es en lutte se confrontent à des ennemi.es disons inattendu.es. Pour raconter leur courage et pour inviter toute personne libre demain matin, jeudi 18 octobre à partir de 9h, à venir les soutenir devant le TGI de Marseille.

Une passante, 13 rue Madon, 18h43-20h12, mardi 16 octobre 2018

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