Le 13 septembre 2022 la police des mœurs de Téhéran arrête Jina (Mahsa) Amini, une jeune kurde originaire de Saqqez. Elle décède trois jours plus tard des suites des coups reçus en garde à vue. Très rapidement le pays se soulève. Des manifestations ont lieu dans de nombreuses villes. Ce mouvement sans précédent depuis la révolution de 1979 continue de gronder depuis près de trois mois.
مرگ بر دیکتاتور (« A bas le dictateur ») ; « Femme, vie, liberté » ; « Mort au dictateur, mort à Khomeini » ; « Le Kurdistan sera la tombe des fascistes » ; « Liberté, liberté, liberté »
La population se révolte pour un changement radical dans lequel les femmes et les minorités prennent une place centrale. Elle appelle à la chute du régime des mollah, mais aussi des piliers sur lesquels s’est construite la république islamique : contrôle du corps des femmes, répressions des minorités, accaparement des richesses économiques, contrôle de la presse, surveillance généralisée, etc… Le gouvernement oppose aux manifestant.e.s une répression féroce. En cette fin novembre, les ONG décomptent plus de 440 morts, dont 61 enfants, la plupart dans les régions Balouchs et Kurdes.
Cette révolution résonne en nous : remise en cause de l’État, transversalité, revendications féministes, antiracistes. Et alors que les gouvernements occidentaux lorgnent sur les bénéfices à leur avantage d’un changement de régime, témoignons notre soutien, tentons de construire des solidarités entre les peuples, entre les luttes.