Une nouvelle fois, la solidarité en actes avec les exilé·es est la cible de la répression policière et judiciaire. Notre camarade L est convoquée, mardi 31 juillet, pour une garde-à-vue (GAV) à la Police aux frontières (PAF) de Montgenèvre.
Quatres personnes supplémentaires inculpées d’aide au passage à Briançon
Moins de deux semaines après la soi-disant abrogation du « délit de solidarité », l’État semble avoir à cœur de rappeler que la fraternité s’arrête aux frontières. Les « 3 de Briançon », inculpé.es pour aide à (...)
Le motif de la garde-à-vue n’est pas précisé dans la convocation, mais il est vraisemblable qu’il s’agit de poursuites visant des actes d’aide à des mineurs étrangers. La convocation à une garde-à-vue au lieu d’une simple audition est une nouveauté dans les pratiques de répression haut-alpines face aux militant·es, qui ont depuis quelques mois systématiquement refusé de répondre à des auditions dites « libres ». Toute personne refusant de se rendre à une GAV est privée de sa liberté de circulation, puisqu’elle peut être arrêtée à tout moment.
Au-delà de cette modalité de la répression haut-alpine, l’aide à toute personne se déclarant mineure n’est pas illégale et doit être encouragée. Elle ne peut être la chasse gardée de l’État et ne peut dépendre de la police, qui constitue pourtant un filtre sévère à l’accès à leurs droits des mineur·es étranger·es, qui à Briançon sont contraint·es de se déclarer à un service de police pour pouvoir faire examiner leur minorité par les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le tri des personnes se déclarant mineur·es, opéré par la police dans l’illégalité la plus totale, et les refus de minorité par l’ASE via une procédure d’exception, créent une nouvelle catégorie de sans-droits, les mijeur·es, des mineur·es traité·es par l’État comme des majeur·es au mépris de leurs droits et des conventions internationales.
La solidarité ne doit pas avoir de frontières, avec les exilé·es comme avec les militant·es.