Palace, trous à rats ou tente quechua ...Dans quel Luberon voulons-nous vivre ?

Inquiétudes sur l’accélération de la gentrification dans le luberon (autour de Forcalquier) . article du collectif GLLUB (Galère Logement Luberon)

Habiter un territoire hospitalier, accueillant, solidaire c’est pouvoir choisir et accéder à un logement décent, adapté à ses besoins et moyens sans exclure une partie de ses habitant-e-s les plus fragiles.

Alerte Logement sur le Nord Luberon : sur près de 14000 logements, 28% sont des résidences secondaires et 5% sont des logements entiers accaparés par airbnb, soit l’équivalent de 600 logements.
En 2022, 185 foyers sont en attente de logement social rien que sur la commune de Forcalquier.

Loin de la "carte postale" et face à la gentrification de nos villages, l’accès au logement est devenu synonyme de galères. Le constat est amer et nombreux sont celleux qui rencontrent une difficulté grandissante pour se loger ici. Tel est le principe de réalité locale.

Depuis janvier 2023, la loi exige la rénovation des logements locatifs pour limiter les passoires énergétiques mais pas pour airbnb et autres plateformes de la location saisonnière. Les passoires ont donc trouvé leur refuge et la touristification des logements avec !

Multinationale cotée au CAC40, Airbnb est dorénavant loin de la dynamique de départ qui consistait à mettre du "beurre dans les épinards" en louant une chambre chez soi. Chassée des centres villes, elle mise maintenant sur les villages et campagnes pour continuer à fortuner dans la verdure.
Dans le Nouvel Eldorado du leader mondial de la location touristique, nous ne pouvons que constater les mêmes effets dévastateurs qu’ont subis les centres villes.... Diminution des logements locatifs à l’année, hausse des loyers, villages surpeuplés l’été, vidés l’hiver, disparition de commerces de proximité au profit de bars et boutiques « tendance », territoires modifiés et privatisés, exclusion des plus fragiles et précaires qui doivent partir vivre plus loin…
Qui sont les mal logés ?
Les précaires, personnes racisées et/ou en situation irrégulière, mères isolées, minorités de genre, personnes en situation de handicap sont celleux qui, avec leurs revenus moyens, se retrouvent majoritairement dans l’incapacité de se loger correctement face à des loyers exorbitants.

Face à ces constats, il est plus que nécessaire d’agir, de réguler, de rééquilibrer et limiter l’appétit grandissant de ces multinationales du tourisme et valoriser d’autres formes d’activités, de vies, de politiques publiques.

Et si cela est encore utile de le rappeler, l’accès à un logement digne est un droit.

Plusieurs leviers existent pour limiter les conséquences néfastes du déséquilibre engendré par de trop nombreux logements saisonniers :
- l’obligation d’un logement à l’année pour un logement touristique
- taxe appliquée et contrôlée
- limiter le parc touristique et valoriser les hôtels et auberges
- imposer que les subventions pour rénovation de logements soient dédiées au parc locatif de longue durée.

En octobre dernier le collectif GLLub, Galère Logement Luberon a organisé un événement sur le thème du logement en territoire touristique et invitait le Collectif Droit à la ville Douarnenez à présenter son ouvrage dédié au sujet " Habiter une ville touristique" aux éditions du commun. L’événement était accueilli par l’école Buissonnière de Montjustin.

Une première étape pour s’informer, fédérer, agir. Pour la suite, voici leur contact gllub@proton.me.

Les membres du collectif GLLUB.

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