Mercredi 23 Avril 2025, des voix enfantines ont rempli la rue de la République. Ce sont des écolières, qui, mégaphone en main, ont guidé le cortège parti de l’immeuble qu’elles habitent en réclamant le respect de leur droit à être logées dignement, appelant infatigablement à la solidarité. En effet, dans cette rue bien connue des Marseillais.es pour la vacance de ses immeubles, 60 personnes (13 familles, 25 enfants) sont sous la menace d’une expulsion imminente.
La détermination de ces jeunes filles souligne cruellement la profonde crise du logement que notre ville traverse. En tant que citoyen.nes, élu.es, associations et organisations politiques,
• Ne pas être expulsé.es sans proposition de relogement stable et décente au sens du décret 2002-120 relatif aux caractéristiques d’un logement décent, incluant l’accès à une cuisine.
• Le respect de la trêve scolaire : pas d’expulsion avant le mois d’août afin de garantir lacontinuité de la scolarité des enfants.
• La communication à l’avance de la date et de l’heure de l’expulsion. Celle-ci ne devrait pas avoir lieu à 6h du matin ! Pour que les enfants soient sortis et n’aient pas à subir la violence de l’expulsion. Pour que les habitant.es puissent se préparer et récupérer toutes leurs affaires.
Aux cotés des habitant.es, nous insistons sur le fait que l’hébergement d’urgence en hôtel mis en place par le 115 ne peut en aucun cas être une solution digne (sur-occupation, manque d’intimité, absence de cuisine), ni durable : ce type d’hébergement, précaire par définition, est révocable dans des délais très courts.
Après les deux recours en responsabilité engagés contre l’État par 40 associations d’envergure nationale ou internationale, pour le non respect des lois sur l’hébergement d’urgence et le droit au logement 1 il n’est plus temps d’ignorer la crise.
Nous tenons à rappeler à la Mairie de Marseille et à la Préfecture des Bouches-du-Rhône que des solutions légales existent et devraient être utilisées. À Marseille, la crise du logement est encore une fois démontrée par l’étude CEREMA sur la vacance, qui constate que 57 000 logements sont vides (soit plus que la totalité des logements des trois premiers arrondissements) 2 .
Nous réitérons notre demande 3 , au Préfet et au Maire d’utiliser l’une des trois lois permettant la réquisition des logement vides pour les plus démuni.es 4 . Après avoir été utilisées massivement après guerre et dans les années 1960, elles n’ont été utilisées qu’une poignée de fois au cours des cinquante dernières années 5 .
Signataires
Associations
Alternatiba
ATTAC
Centre ville pour Tous (CVPT)
Cimade
Collectif Al Manba
Collectif des habitants organisés du 3 e (CHO3)
Collectif Justice et Union pour la Transformation Sociale (JUST)
Comité Catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) Terre Solidaire
Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
Mut Vitz13 (Association de diffusion de luttes zapatistes)
Peuple solidaire pays d’Aubagne
Réseau d’Éducation Sans Frontières (RESF)
Reseau Hospitalité
Syndicat des Travailleurs/ses de l’Industrie des Commerces et des Services (Stic CNT)
Union pour la Palestine Marseille (UPM)
Élu.es
Manuel Bompard (LFI)
Sébastien Delogu (LFI)
Sébastien Barles (EELV)
Aicha Guedjali (groupe municipal écologie plurielle)
Hendrik Davi (APRES)
Organisations Politiques
La France Insoumise (LFI)
Jeunesse Communiste (JC)
Réserve Citoyenne (RC)
Rouge Vifs ANC13 (Association Nationale Communistes )