« Plus de Comté moins de Condé » MaJ : Expulsion de la Casa Cantoniera à Oulx

Venez soutenir la lutte côté français à la frontière franco-italienne !

  • Plus de soixante personnes expulsées

    Hier matin, la Casa Cantoniera occupée à Oulx a été expulsée. À l’intérieur, il y avait plus de soixante personnes, dont plusieurs familles.
    Malgré la pandémie et les zones rouges, une fois de plus, l’État n’a eu aucun problème à jeter les gens à la rue, dans le but de détruire une réalité solidaire et d’affaiblir la lutte à la frontière.
    Outre le déploiement habituel de digos et de divers policiers, les complices de cette opération ont été les pompiers, qui ont permis l’accès au toit et la rupture des barricades. La Croix-Rouge, déjà impliquée dans les refoulements aux frontières, était chargée de transporter les personnes vers les postes de police et les dortoirs entre Oulx, Bardonecchia et Suse.
    Nous convoquons une assemblée publique pour nous réorganiser.
    Ce mercredi 24 mars, à 18 heures, devant Radio Blackout, via Antonio Cecchi 21/a (Turin) .

    Trouvé sur la page facebook de Chez Jesoulx

  • La Casa Cantoniera à Oulx est en cours d’expulsion ce 23 Mars

    Sur la page facebook du Rifugio Autogestito on trouve cet appel à soutien :

    « Stanno sgomberando la Casa Cantoniera Occupata. All’interno numerosi solidali e persone in passaggio, tra cui molte famiglie.
    Chi può accorra
    La solidarietà non si sgombera !

    La casa Cantoniera Occupata est en train d’être expulsée. A l’interieur de nombreuses solidarités et personnes de passage, dont de nombreuses familles.
    Que ceux qui peuvent s’avancent.
    La solidarité ne s’expulse pas.

    The Casa Cantoniera is under eviction. Inside many people in solidarity and people in passag, of which many families.
    Who has the possibilty, come !
    You can’t evict solidarity ! »

Dans les Hautes-Alpes, des personnes essayent de franchir la frontière franco-italienne tous les jours, depuis 4 ans. Souvent de nuit, elles partent de Clavière (Italie) pour rejoindre Briançon (France) en passant par Montgenèvre, et elles empruntent des chemins dangereux afin d’éviter la Police Aux Frontières (PAF).

La présence policière est constante, la répression plus ou moins visible et forte selon les périodes. Au col de Montgenevre, les contrôles douaniers sont systématiques. Ceci doit être exceptionnel dans l’espace Schengen, mais cette mesure est reconduite chaque année par les pouvoirs publics.

Depuis cet automne, avec le second confinement, il y a foule dans le petit chalet de la PAF :

  • installation pérenne d’une compagnie de gendarmes mobiles à Briançon en Octobre ( + 60 )
  • doublement des effectifs de la PAF après une annonce présidentielle le 5.11.20, afin de lutter contre l’immigration clandestine et la menace terroriste.
  • renfort des contrôles frontaliers par un appui militaire avec l’opération Sentinelle.

On se retrouve parfois à marauder en montagne cerné-e par des équipes mixtes gendarmerie, police nationale, militaires, qui collaborent et s’entrainent ensemble.

Bien sûr, les personnes continuent de franchir ces cols, la montagne n’étant pas un grillage serré, et l’augmentation des effectifs policiers ne renforcent que leurs méthodes violentes : flouant le droit à l’asile et la liberté de circuler, les forces de l’ordre et assimilés arrêtent et renvoient en Italie les personnes interpellées en montagne sans les bons documents. Renvoyées à 20km, les personnes reviennent le soir même, tentent de nouveau, ça passe pas à la première, ça passera a la 3eme ou 4eme fois.

Un tel déploiement d’argent public et de personnel pour refouler (de manière illégale) ne fait qu’augmenter les prises de risques de personnes exilées, pouvant mener à la mort. Ainsi 5 personnes sont mortes en montagne depuis 2016.

Ce système absurde tourne pourtant depuis quelques années et nous avons constamment besoin de monde pour soutenir les structures misent en place pour soutenir les personnes qui voyagent :

  • Maraude : les maraudes consistent à aller sur le col de montagne qui constitue la frontière, coté francais, et à essayer de mettre a l’abri des personnes exilées qui viennent de passer la frontière afin de raccourcir leur trajet. 
L’initiative est portée par plusieurs associations et collectifs dont l’Unité Mobile de Médecins du Monde et Tous Migrants, joignable à cette adresse : tousmigrants-maraudes-UMMA@protonmail.com / même si vous ne souhaitez pas marauder sous l’étiquette Tous Migrant - Mdm, il est plus simple de passer par cette adresse et d’adhérer en ligne, car depuis le couvre feu, il faut être adhérent-e à Tous Migrant pour marauder la nuit (obtention d’une attestation permettant de sortir la nuit).

  • Il est aussi possible d’organiser des collectes d’habits, en ce moment surtout des habits chauds et techniques, pour la Casa Cantoniera en Italie, espace d’accueil et de soutien aux personnes exilées avant leur passage de la frontière. Il est possible de contacter le collectif de ce lieu à l’adresse mail : passamontagna@riseup.net
  • A Briançon, le squat de personnes exilées Chez Marcel, existe depuis plusieurs années. Il est possible de venir aider sur des chantiers, faire du relais, organiser des soirées de soutien pour soutenir le lieu. Contact : chezmarcel@riseup.net
  • Le refuge solidaire fait de l’accueil d’urgence pour des personnes passant la frontière. Il y a besoin de monde pour informer, mais également pour aider pour les tâches quotidiennes (repas, linge…). Contact : collectifrefugesolidaire@gmail.com

Il y a également besoin de soutien pour les procès de camarades inculpés / Plus d’informations et possibilité de soutenir financièrement via la cagnotte en ligne :
https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/appel-a-soutien-3-4-2-de-briancon

Le 22 avril à Gap, 12 h devant le tribunal
Le 27 mai à Grenoble, 14 h devant le tribunal

PS :

Cet article a un but informatif, celui de présenter les différentes manières d’aider à Briançon.
Les collectifs et structures n’ont pas les mêmes discours politiques, mais nous avons choisi de faire un descriptif le plus large possible, en laissant des personnes motivées pour soutenir la lutte se faire leur propre avis.

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