Dans les Hautes-Alpes, des personnes essayent de franchir la frontière franco-italienne tous les jours, depuis 4 ans. Souvent de nuit, elles partent de Clavière (Italie) pour rejoindre Briançon (France) en passant par Montgenèvre, et elles empruntent des chemins dangereux afin d’éviter la Police Aux Frontières (PAF).
La présence policière est constante, la répression plus ou moins visible et forte selon les périodes. Au col de Montgenevre, les contrôles douaniers sont systématiques. Ceci doit être exceptionnel dans l’espace Schengen, mais cette mesure est reconduite chaque année par les pouvoirs publics.
Depuis cet automne, avec le second confinement, il y a foule dans le petit chalet de la PAF :
- installation pérenne d’une compagnie de gendarmes mobiles à Briançon en Octobre ( + 60 )
- doublement des effectifs de la PAF après une annonce présidentielle le 5.11.20, afin de lutter contre l’immigration clandestine et la menace terroriste.
- renfort des contrôles frontaliers par un appui militaire avec l’opération Sentinelle.
On se retrouve parfois à marauder en montagne cerné-e par des équipes mixtes gendarmerie, police nationale, militaires, qui collaborent et s’entrainent ensemble.
Bien sûr, les personnes continuent de franchir ces cols, la montagne n’étant pas un grillage serré, et l’augmentation des effectifs policiers ne renforcent que leurs méthodes violentes : flouant le droit à l’asile et la liberté de circuler, les forces de l’ordre et assimilés arrêtent et renvoient en Italie les personnes interpellées en montagne sans les bons documents. Renvoyées à 20km, les personnes reviennent le soir même, tentent de nouveau, ça passe pas à la première, ça passera a la 3eme ou 4eme fois.
Un tel déploiement d’argent public et de personnel pour refouler (de manière illégale) ne fait qu’augmenter les prises de risques de personnes exilées, pouvant mener à la mort. Ainsi 5 personnes sont mortes en montagne depuis 2016.
Ce système absurde tourne pourtant depuis quelques années et nous avons constamment besoin de monde pour soutenir les structures misent en place pour soutenir les personnes qui voyagent :
- Maraude : les maraudes consistent à aller sur le col de montagne qui constitue la frontière, coté francais, et à essayer de mettre a l’abri des personnes exilées qui viennent de passer la frontière afin de raccourcir leur trajet. L’initiative est portée par plusieurs associations et collectifs dont l’Unité Mobile de Médecins du Monde et Tous Migrants, joignable à cette adresse : tousmigrants-maraudes-UMMA@protonmail.com / même si vous ne souhaitez pas marauder sous l’étiquette Tous Migrant - Mdm, il est plus simple de passer par cette adresse et d’adhérer en ligne, car depuis le couvre feu, il faut être adhérent-e à Tous Migrant pour marauder la nuit (obtention d’une attestation permettant de sortir la nuit).
- Il est aussi possible d’organiser des collectes d’habits, en ce moment surtout des habits chauds et techniques, pour la Casa Cantoniera en Italie, espace d’accueil et de soutien aux personnes exilées avant leur passage de la frontière. Il est possible de contacter le collectif de ce lieu à l’adresse mail : passamontagna@riseup.net
- A Briançon, le squat de personnes exilées Chez Marcel, existe depuis plusieurs années. Il est possible de venir aider sur des chantiers, faire du relais, organiser des soirées de soutien pour soutenir le lieu. Contact : chezmarcel@riseup.net
- Le refuge solidaire fait de l’accueil d’urgence pour des personnes passant la frontière. Il y a besoin de monde pour informer, mais également pour aider pour les tâches quotidiennes (repas, linge…). Contact : collectifrefugesolidaire@gmail.com
Il y a également besoin de soutien pour les procès de camarades inculpés / Plus d’informations et possibilité de soutenir financièrement via la cagnotte en ligne :
https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/appel-a-soutien-3-4-2-de-briancon
Le 22 avril à Gap, 12 h devant le tribunal
Le 27 mai à Grenoble, 14 h devant le tribunal