Point sur la mobilisation étudiante à Saint Charles

Lors de l’assemblée générale étudiante du 18 février dernier, les étudiant.es ont voté le fait d’envoyer une lettre à la doyenne du site Saint Charles afin de demander un local pour permettre aux étudiant.es de s’organiser politiquement sur la fac. Nous la rendons publique ici.

Voici la lettre envoyée par mail mardi 3 mars :

Madame,
A la rentrée 2019-2020, face au constat de la précarité étudiante, un groupe d’étudiant.es décident de s’organiser en collectif pour ouvrir des permanences juridiques auprès des étudiant.es concerné.es. Celles-ci ont pour but de collectiviser les problèmes auxquels nous faisons face, pour se défendre de manière collective. Au cours du temps, ces permanences nous ont fait nous rendre compte de l’ampleur de la précarité sur le campus. Or, le seul accompagnement social proposé par la fac se résume à un rendez-vous auprès d’un.e assistant.e social.e qui demandent des délais incompatibles avec l’urgence des situations (un à deux mois pour obtenir un rendez-vous).

En parallèle, le 8 novembre 2019, un étudiant s’immole devant le CROUS de Lyon à cause d’une situation de précarité qui ne lui permettait plus de vivre. Avant son acte, par une lettre, il « vise » le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et par extension le gouvernement et pose la question : « 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre ? ». En réaction, nous avons organisé un rassemblement devant le Crous où nous n’avons trouvé aucun.e membre de l’administration. Nous avons regretté ce silence face à un évènement qui nous a toustes profondément choqué. La seule réponse du gouvernement a été de proposer un numéro vert aux étudiant.es précaires qui de plus est payant. De nombreux.ses étudiant.es se sont senti.es concerné par la lettre d’Anas, qui nous a poussé à lutter contre un système qui précarise les étudiant.es. Nous avons donc organisé une dizaine de restaurants universitaires gratuits et accessibles à toustes. Ces actions nous ont permis à la fois de répondre concrètement à la précarité en donnant la possibilité de manger gratuitement, mais aussi d’instaurer des discussions sur le sujet à travers des prises de parole. Ces actions ont permis à certain.es étudiant.es de venir en Assemblée Générale et d’exprimer leurs points de vues sur leur conditions d’études à l’université.

Le 5 décembre 2019, le mouvement national contre la réforme des retraites entraînent des millions de français.es dans la grève. Luttant pour un avenir plus digne, la réforme des retraites nous touche particulièrement. Notre présence à l’Université est censée nous permettre par la suite de trouver un emploi et de toucher une retraite suffisante pour vivre correctement. Cela étant compromis par la réforme, soucieux.ses de notre avenir, nous avons organisé des assemblées générales afin de structurer le mouvement étudiant. De ces AG, nous avons appelé à des départs en manifestation depuis la fac, en cortège étudiant. Nous avons également formulé des revendications telles que l’augmentation des bourses en nombre et en valeur.

Récemment, la réforme LPPR précarisant davantage les personnel.les de l’enseignement supérieur et de la recherche a entraîné une mobilisation des personnel.les de l’Université. De nombreux départements ont voté des motions contre ces réformes et se sont rassemblés en AG de lutte. De nombreux.ses départements ont voté la rétention des notes. Quelques débrayages en amphis ont été organisés pour sensibiliser les étudiant.es sur cette réforme, face au manque d’information de la part de la direction de l’Université. Des espaces de dialogue ont été créés entre personnel.les et étudiant.es qui ont permis un soutien mutuel dans nos mobilisations.

Aujourd’hui, nous avons donc de multiples raisons de nous mobiliser collectivement sur la fac afin de défendre notre avenir. Pour cela, il nous semble indispensable de bénéficier d’espaces où nous pouvons échanger sur nos différentes situations, penser nos actions politiques et nous organiser entre étudiant.es. Nous revendiquons donc l’accès à un lieu d’organisation et d’échange pour la mobilisation étudiante.

Dans l’attente de vos nouvelles à ce propos,
Veuillez recevoir nos salutations,

Lettre envoyée au nom des étudiant.es mobilisé.es de l’université Saint Charles et validé par l’Assemblée Générale étudiante du Mardi 28 février.

A lire aussi...