Les personnes détenues dans les prisons d’expulsion en Slovénie ont commencé à protester la semaine dernière.
Leurs revendications sont dirigées contre un projet quei leur a été annoncé par les autorités slovènes et qui consiste à les refouler vers la Croatie. Ces dernières semaines, il y a eu plusieurs cas de personnes expulsées depuis les camps de réfugiés slovènes vers la Croatie, d’où elles ont été ensuite été expulsées vers la Bosnie. Tout cela sans aucune chance d’obtenir une procédure d’asile dans l’un de ces pays. Ces procédures, régulièrement effectuées par les États européens, sont illégales au regard du droit européen. Néanmoins, elles sont quotidiennes.
La pratique des refoulements est extrêmement inquiétante pour les personnes concernées, car elle rend le régime d’asile européen encore plus arbitraire. De plus, elle prive les personnes de la certitude de pouvoir compter sur, au moins, certains droits fondamentaux.
La pratique actuelle montre également qu’il importe peu que cette pratique soit légale ou illégale. Car il est évident que les dirigeant·e·s et les autorités s’en moquent tout simplement. Au cours de cette nouvelle vague de refoulements, le tribunal administratif de Ljubljana a en effet constaté, dans un important jugement, qu’un refoulement effectué l’année dernière de la Slovénie vers la Bosnie via la Croatie violait les droits fondamentaux. Néanmoins, les autorités poursuivent leur pratique comme si de rien n’était. Il est problématique que ces décisions de justice présentent les incidents comme des problèmes individuels, alors qu’il s’agit de problèmes structurels. A côté de ce refoulement qui a été jugé comme illégal, il a en effet eu des milliers d’autres qui ne seront jamais poursuivis en justice.