Dans la matinée du mardi 17, une centaine de prisonniers se sont révoltés à la prison de Grasse. Des coups de feu ( « de sommation » selon l’administration pénitentiaire) ont été entendu. Suite à l’intervention des Eris [1] les prisonniers ont été ré-enfermés en cellule. Ci-dessous un article de Nantes Révolté qui relate aussi une mutinerie à la prison de Metz.
Suspension des parloirs – mutinerie en cours dans deux prisons !
La pandémie a des conséquences directes dans les prisons. Alors que la ministre de la Justice a finalement décidé de supprimer les parloirs, deux prisons sont touchées par des mutineries : celles de Grasse et de Metz.
Le Coronavirus inquiète et attise les colères. Et c’est encore plus dur dans les lieux d’enfermement, où l’on est dépossédé de soi-même. Comme dans les prisons italiennes, une mutinerie s’est déclenchée dans les Alpes-Maritimes, à Grasse. Ce mardi, aux alentours de 10H30, une soixantaine de prisonniers en promenade ont fracturé les portes et se sont retrouvés dans les couloirs de la maison d’arrêt de Grasse. Des projectiles ont été jetés, et les forces de l’ordre interviennent actuellement.
Dimanche, une émeute s’est aussi déclenchée à la prison de Metz-Queuleu, durant laquelle 100 prisonniers ont refusé de rejoindre leurs cellules. La rumeur d’une suppression des parloirs avait alors couru.
La ministre de la Justice a envoyé, suite aux déclarations de Macron, un message à son administration : « En ce qui concerne les établissements pénitentiaires, les restrictions renforcées des déplacements et regroupements dans les 15 prochains jours ne permettent plus aux intervenants extérieurs de se rendre en détention pour y assurer ou encadrer les activités (travail, formation professionnelle, activités socio-culturelles et d’enseignement, etc.). Ils ne permettent pas non plus aux familles d’accéder aux parloirs et UVF. »
Les détenus seront donc encore plus isolés. Des mesures restrictives sont introduites pour les parloirs et les accueils famille sont fermés. On sait que c’est ce qui avait mis le feu aux poudres des prisons italiennes.
Il y a deux jours, la Ministre de la justice adressait un précédent courrier annonçant que, pour cause de pandémie, les « juridictions seront fermées, sauf en ce qui concerne le traitement de contentieux essentiels ». Devinez ce qui est considéré comme « essentiel » ? Les comparutions immédiates, les décisions relatives à l’incarcération, et les expulsions d’étrangers.
« Ça en dit long sur l’idéologie pénale, répressive et réactionnaire de ce gouvernement » réagissait l’avocat Raphaël Kempf.