À l’automne 2023, la revue Z a arpenté la Seine-Saint-Denis, alors que les pouvoirs publics et les géants du BTP donnent les derniers coups d’accélérateurs en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques. L’équipe, largement renouvelée, est allée pendant un mois à la rencontre de celles et ceux pour qui l’évènement n’a rien d’une fête : grévistes sans-papiers sur les chantiers de stades, précaires expulsé·es de leurs logements pour construire le village des athlètes, collectifs en lutte contre les politiques sécuritaires dans le département…
Les 176 pages d’entretiens, BD, photos, enquêtes ou poèmes donnent à voir comment la machine olympique s’attaquent aux corps, ceux des travailleurs qui construisent les Jeux, ceux des athlètes qui s’abîment face à l’injonction à la performance, ceux des personnes qui ne correspondent pas aux normes de la compétition, qu’elles soient grosses, voilées, trans ou handicapées. Et surtout comment certain·es s’organisent pour ne pas abandonner la joie, celle de se mettre en mouvement, de crier dans les tribunes, de suer ensemble, de jouer l’un·e avec l’autre. D’un club de boxe autogéré par des femmes trans à une ligue de basket-ball qui contourne les règlements racistes des fédérations sportives, Z a récolté les récits de celleux qui ne refusent pas le combat, et rendent coup pour coup.
L’histoire de Z
Depuis 2009, une collective à géométrie variable d’enquêteurices, rédacteurices, maquettistes, dessinateurices, illustrateurices s’organise chaque année pour partir en itinérance pendant un mois.
Le principe : s’immerger dans la réalité d’un territoire, enquêter collectivement, prendre part aux luttes ; et à partir de ces ingrédients, fabriquer une belle revue d’analyse critique qui donne la parole à des gens qu’on entend peu, et où l’iconographie occupe une grande place.
Au fil des ans, la revue s’est penchée sur de nombreux sujets comme la puissance de l’industrie minière depuis la Guyane, l’école publique à combattre et défendre depuis Grenoble, ou encore le féminisme depuis Marseille.