Le 8 décembre 2020, plusieurs perquisitions ont eu lieu aux quatre coins de la France, menant à l’arrestation de neuf personnes. Après 96 heures de garde à vue dans les locaux de la direction générale de la sécurité intérieure (la DGSI), sept d’entre elleux ont été mis·e·s en examen pour « association de malfaiteurs à caractère terroriste en vue de la préparation d’un crime d’atteinte aux personnes dépositaires de l’autorité publique ».
Aujourd’hui, deux sont encore en détention, dont Libre Flot qui est à l’isolement depuis maintenant onze mois. Hormis les parloirs famille et avocat, ses seuls contacts humains sont avec la matonnerie. Il a droit à une heure de promenade par jour, et reste donc enfermé dans une cellule 23 heures sur 24.
Dans ce long texte, écrit au cours de l’été 2021, Libre Flot décrit les effets de l’isolement carcéral sur le corps, les sens et l’esprit des personnes enfermées.
Une autre démonstration de la barbarie d’État et de la nécessité de détruire les lieux d’enfermement....
Le dessin d’une cellule de Fleury-Mérogis qui accompagne ce texte a été réalisé par un des coinpulpés. Plus d’infos sur le site https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org et sur le site de L’Envolée.
Quartier d’isolement de la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy,
Été 2021,
Cela fait désormais plus d’un mois et demi que l’envie de réécrire à propos de l’isolement me titille, mais je n’arrive pas à m’y mettre, je n’arrive pas à me concentrer suffisamment. Soit mon esprit s’évapore dans le néant comme un petit nuage, soit il se condense en une sorte de mélasse si épaisse qu’elle bloque tout dans mon cerveau et me file des maux de tête. Bien que la première puisse être plus douce (comme être drogué jusqu’à l’abrutissement et l’hébétude), ces deux situations amènent un sentiment douloureux. En effet, constater sa perte de capacité intellectuelle et assister à sa propre décrépitude sont d’une violence totale particulière. C’est dans cette condition mentale que je m’attelle à l’élaboration de ce texte.
La volonté de faire comme une mise à jour de la situation vient du constat brutal de son aggravation. De nouveaux symptômes apparaissent tandis que les anciens s’accentuent et empirent sans qu’on y prête attention. Lorsque l’on se rend compte qu’on a complètement oublié que deux de ses ami·e·s (co-inculpé·e·s) avaient été remis·e·s en liberté (sous contrainte judiciaire), alors que ce fut la seule bonne nouvelle depuis son enfermement… c’est un véritable électrochoc. Le cerveau commence sérieusement à dérailler. Les problèmes de concentration, les difficultés à construire sa pensée, l’hébétude, la perte de repères temporels, les maux de tête, les vertiges, tous ces symptômes déjà énoncés précédemment, loin de disparaître avec le temps, se sont amplifiés et généralisés, ils sont devenus monnaie courante ou normalité. Mais à ceux-là, il faut en ajouter d’autres. Avant de les citer, il faut comprendre quelque chose : à chaque fois qu’un nouveau symptôme, qu’un nouveau mal apparaît, on se dit que c’est temporaire, on attend que ça passe. Mais non ! Chaque nouveau mal qui pointe le bout de son nez n’est plus qu’un aperçu de ce qui va s’installer dans le long terme et devenir de plus en plus présent. Ces nouveaux « compagnons » sont donc : la perte de mémoire, tellement à l’ouest, sans aucun échange avec les gens ni aucun stimuli, les choses ne s’impriment plus. Les informations lors des coups de fil, des parloirs, des lectures, rentrent et ressortent sans laisser de traces, ou à peine une vague sensation de quelque chose d’impalpable. C’est bien simple : si je ne note pas immédiatement mes horaires de sport et d’opprimade de la journée, dans la minute qui suit impossible de s’en souvenir…
En plus de cela, il y a les troubles visuels : il est désormais impossible de voir un sol droit, de niveau. Les sols penchent dans tous les sens en même temps, et jamais les mêmes. On pourrait s’amuser à essayer de deviner de quel côté irait une balle si on la posait au sol, aucun des côtés serait étonnant. Mais bon, elles sont interdites, même les DIY… rusé·e·s !
Un autre symptôme des plus inquiétants est celui de la forte pression thoracique accompagnée d’une douleur aiguë au cœur, comme une pointe plantée en son sein. L’impression que le cœur bat non pas plus vite, mais plus fort, comme s’il voulait sortir de la poitrine, ainsi qu’un sentiment de fébrilité et ce même pendant les moments de relaxation que sont les sessions de taï-chi-chuan ou de méditation. Cette douleur dura un mois complet de manière permanente, non-stop, avant qu’elle ne s’éloigne, pour revenir de temps à autre me rendre des visites inopinées.
Mais aussi, le problème d’accès à son propre cerveau. C’est devenu courant, lorsque quelqu’un évoque un sujet ou un autre, de savoir avoir des connaissances à ce propos mais de ne pas y avoir accès, le lien pour y parvenir est rompu, ça connecte pas. Erreur 404, d’aucuns diraient… Et la peur s’insinue : et si ce n’était pas le chemin qu’on ne retrouve plus ? Et si c’était son savoir qui s’effilochait et disparaissait ?
Le quartier d’isolement, c’est propice aux maux de tête
À toutes ces choses-là s’ajoutent, comme dit plus haut, le constat de cette situation, qui en lui-même induit son lot de souffrance psychologique.
Mais alors, que fait-on ? S’inquiéter, demander à voir un médecin ? Oui, mais en isolement, c’est très compliqué d’aller dans l’aile médicale. On peut rétorquer qu’un médecin passe deux fois par semaine au C4, le quartier d’isolement du centre pénitentiaire de Bois-d’Arcy. Oui, mais en superspeed, dans le couloir avec les surveillant·e·s, sans possibilité de garantir un semblant de secret médical et avec juste le temps de prendre trois notes et nous refourguer du Doliprane en glissant qu’ici (le quartier d’isolement) c’est propice aux maux de tête. Avoir un rendez-vous n’est pas toujours aisé, mais c’est plus dur encore d’y être effectivement emmené. Pour sortir du C4, toute la zone de détention doit être bloquée, ce qui entrave le fonctionnement de la prison. Lors du déplacement, tout doit être clos et inaccessible, même à la vue ; ce doit être une certitude de ne pouvoir ni voir ni être vu par un autre détenu. Le fait de devoir être accompagné d’un·e gradé·e et d’un·e surveillant·e durant tout le trajet et le temps du rendez-vous complique la logistique de leur journée et nécessite plus de personnel. Il est donc tout bonnement plus simple de laisser le détenu à son espoir qui s’égrène au rythme des minutes de sa montre jusqu’au moment où il se rend compte qu’il n’ira pas à son rendez-vous attendu de longue date.
Pour ma part, par deux fois, mon rendez-vous dentiste a été repoussé car on ne m’y a pas emmené, alors que le dentiste et moi-même étions tous deux dans l’attente. Depuis début février, je demande à être suivi par un·e psychologue ; en cette fin juin, toujours rien à l’horizon [1]. Mon rendez-vous médecin généraliste a pu avoir lieu après un mois de demandes répétées, mais surtout grâce à l’intervention de mes avocat·e·s.
La docteure m’a affirmé oralement que ce dont je me plaignais était causé par la condition d’isolement, que c’était normal dans cette situation et que ça passerait quand je sortirais, et ce sans toutefois me donner un certificat médical allant dans ce sens [2]… J’en déduis que tou·te·s les isolé·e·s subissent les mêmes troubles et que ces souffrances sont banalisées. « C’est normal, ça passera. » C’est comme si on ne prenait pas en compte les graves atteintes physiques et mentales, comme si on me disait : « Tu souffres, on s’en fout, c’est pas grave. » Eh bien si, c’est grave, et quand bien même ça passerait à ma sortie, non, ce n’est pas normal de subir ça. Ne pas faire de certificat médical, c’est participer à l’existence de ces faits, se rendre complice de la torture subie. Ce qui est intéressant de voir, c’est que la mise en isolement crée des troubles psychiques et physiques qui ne peuvent être suivis correctement dû au fait que l’on est à l’isolement. C’est le serpent qui se mord la queue, la spirale infernale. C’est un tel non-sens qu’il est difficile de croire que ce soit un accident.
Désormais, un « système » a été mis en place, censé m’assurer l’accès à mes rendez-vous, à voir ce que cela donnera, car l’occasion de le mettre en pratique ne s’est pas encore présentée.
Ceci est un luxe obtenu du fait que je suis un relou quant à mes droits ou, comme dirait la direction : « exigeant sur mes conditions de détention ». Mais ici, le respect des droits des détenus est à gratter, il ne s’applique pas automatiquement, et en appeler au bon sens avec courtoisie pour qu’il existe, c’est comme faire sa miction dans un violon. Le régime végétarien, plus ou moins effectif, ne le fut qu’après avoir cité les articles de loi et menacé de faire intervenir mes avocat·e·s. Le problème de la hi-fi et des rendez-vous médicaux, de même : « avocat·e·s ! » Alors voilà, pour le « Qu’est-ce qu’on dit ? » qu’on rabâche aux mômes, ici c’est pas « merci » ou « s’il vous plaît » mais « avocat·e·s ! » Bien que pas étonnant, c’est affligeant de constater que l’administration pénitentiaire (AP) impose un rapport antagoniste, que tout doive se gérer sous l’angle d’un rapport de force.
Je me sais privilégié à cet égard : j’ai deux avocat·e·s déterminé·e·s à ce que mes droits soient respectés. Un luxe énorme dont bien peu ici, je suppose, peuvent se vanter. Privilégié aussi de maîtriser un tant soit peu la langue française et sa lecture-écriture afin de pouvoir exprimer clairement mes revendications et pouvant justifier de leur légitimité. Car bien que l’on puisse faire des réclamations aux surveillant·e·s pour certaines choses, le protocole officiel et le seul reconnu est l’écrit. Je n’ose imaginer le calvaire pour celleux qui ne parlent pas la langue ou qui ont des difficultés vis-à-vis de sa pratique écrite et qui bien évidemment ne peuvent, en isolement, demander un coup de main à un·e codétenu·e. L’AP étant, comme son nom l’indique, une administration avec tout ce que cela implique, la patience acquise avec le temps n’est pas la moindre des qualités, tout comme la capacité à s’adapter à ce système protocolaire. Je me demande comment une personne non soutenue par un·e avocat·e, ne maîtrisant pas bien la langue, peut faire entendre ses droits et ne pas perdre patience. Et si perte de patience il y a, en cas de violation des droits, comment cela finit-il ? Quelles dérives et quelles conséquences ? Ne le savons-nous pas déjà ?
De la bouffe industrielle ? Cool !
Le moral évolue en dents de scie avec des moments de quasi-euphorie (ce qui n’est pas forcément rassurant) jusqu’à la démoralisation et une totale démotivation, et ce sans que rien ne se soit passé et que rien ne justifie ces sautes d’humeur. La situation psychique est instable, je me réjouis quand tout va « bien », tout en redoutant le creux de la vague qui implacablement se profile. En plus des proches qui se démènent pour m’offrir un parloir hebdomadaire, mon meilleur soutien est le soleil (bien qu’il commence à transformer la taule en fournaise). Je reste encore impressionné de constater à quel point les conditions météorologiques influencent mon état mental (météo : dépression le long des côtes mais chaud à l’intérieur des terres…)
Pour tenir bon, je ne me tourne pas vers l’avenir, je n’image rien de positif de peur d’être déçu et de subir un ascenseur émotionnel. Pas d’espoir, pas de déception. Je ne me projette donc pas et vis au jour le jour, répétant inlassablement ma routine. Une routine rigoureuse entre entretien physique, développement intellectuel et apaisement psychologique me donnant un cadre, une prise sur moi-même. L’autodiscipline est la seule chose qui demeure quand plus rien d’autre ne reste. Une autre technique pour garder le sourire : se mentir éhontément sur sa situation. Une légère différence dans la nouvelle cellule ? Waouh ! Elle est trop géniale. De la bouffe industrielle ? Cool ! Si on y met du curcuma, du sel, du ras-el-hanout, du curry, des herbes de Provence, du cumin et de la harissa, c’est mon repas favori ! L’eau de la douche est chaude ? Elle est relaxante ! Elle est froide ? Elle est vivifiante. Ne pas voir le verre à moitié vide mais au deux tiers plein…
Alors il me manque (ou pas) que les confettis et les paillettes quand les proches déposent un CD nickel, un bouquin trop intéressant, un manuel de taï-chi-chuan ou de langue bien chiadé… Pîroz be !
En changeant de cellule, on s’aperçoit à quel point l’on doit réapprendre les sons. Inconsciemment, on intègre tous les sons de la coursive. Suivant la résonance des pas, les échos des voix, les roulements des chariots, le glissement des œilletons, le tintement des clés, les bips du portique de sécurité, les ouvertures et fermetures des portes, on devine ce qui s’y passe. Il est alors possible d’anticiper le moment où les surveillant·e·s arrivent à sa porte. Cela peut paraître anodin, mais selon moi, il est très important de ne pas être surpris. Ne pas être surpris signifie anticiper le bruit ultra-sec et brutal des loquets et verrous. Se faire surprendre par ce son fait sursauter, donne un coup au cœur, une montée de stress, et ce sans raison, c’est biologique ; animal, dirais-je. J’ai l’image en tête de la biche ou de la gazelle aux aguets, les oreilles attentives afin de ne pas être victime de la prédation, bien que consciemment rien ne justifie un tel sentiment et qu’à titre personnel je n’aie aucun comportement agressif ou abus à déplorer de la part des surveillants. Je ne peux m’empêcher, comme un devoir vital, un instinct de survie, d’être toujours prêt, d’être toujours sur le qui-vive. Comme une manière de prendre possession de son territoire, de contrôler son espace ! Cela est sûrement dû au fait que bien que nos relations soient courtoises, elles ne seront jamais amicales et les surveillant·e·s ne seront jamais que des maillons de la chaîne de mon oppression.
La dernière fois [3], je n’avais pas trop évoqué les œilletons qui permettent de zyeuter les détenus au travers de la porte. Entre-temps, ils y ont rajouté des grilles, ici aussi… Comme s’il y en avait pas déjà assez… Cela ne permet pas de nous observer sans qu’on le sache car, comme je l’ai dit, on entend ; cela ne sert qu’à isoler encore plus des êtres humains. Là où autrefois apparaissait un œil (image assez perturbante, voire cosmique, soit dit en passant), il n’y a plus rien. Plus de lien visuel entre soi et « l’œil », uniquement le son – bientôt plus rien ; encore un petit pas vers la déshumanisation de l’environnement carcéral. Ces contrôles s’effectuent toutes les deux heures environ, jour et nuit. Durant la journée, il faut donner signe de vie, sinon ça cogne à la porte, donc se réveiller si c’est le moment sieste. La nuit, le contrôle est accompagné inévitablement de l’allumage des lumières – d’une durée plus longue suivant son auteur·trice. Les nuits où je dors très bien, je ne suis réveillé qu’une fois, sinon…
Le plus pernicieux dans l’isolement est de rendre le réel irréel. Étant donné que l’on est en permanence seul·e avec soi-même, avec ses propres pensées comme unique interaction, le monde réel ne se matérialise pas, les proches relatent un monde qui semble imaginaire (celui de l’extérieur) lors de moments qui, une fois terminés, semblent n’avoir été qu’un songe (les parloirs). La seule réalité (pathétique), c’est cette cellule, ces livres, ces salles de spores (hi, hi !), cette douche, cette « pseudo-promenade » individuelle. Même les autres détenus dans les (vraies) promenades que l’on aperçoit au travers des grilles de sa cage semblent être dans un autre univers. On apprend ce qui se passe dehors, on est informé·e de ce qui nous touche sans pour autant le vivre, le ressentir.
On en devient égocentré
Apprendre la mort d’un·e ami·e affecte d’une manière si perplexe qu’il est impossible de la définir clairement. Tant de sentiments surgissent en même temps, certains normaux : une tristesse profonde, le choc, l’incompréhension… mais cela se mêle à un sentiment d’irréalité. Bien que l’on sache la cruelle véracité de cette terrible perte, elle semble n’être qu’un cauchemar lointain. Ne participant pas aux obsèques, il n’y a pas de partage à ce moment-là avec les autres personnes qui l’ont aimé·e, ni même la possibilité de me confier à un autre détenu. À cela s’ajoute la nécessité de tenir le coup. Combat permanent pour ne pas sombrer, qui ne nous laisse pas le « loisir » de se laisser aller complètement à sa douleur, à son deuil. Les visites étant les uniques et très courts bols d’air frais, elles sont plutôt focalisées sur ce qui apporte de la joie, et les sujets douloureux sont volontairement limités ou omis. Une fois encore, les sentiments et les émotions sont, par une sorte de mécanisme de survie, bloqués, relégués à plus tard, à la sortie… Combien de ces événements ont-ils été amassés depuis le début de l’isolement ? Quel bagage émotionnel se trimballe-t-on ? Comment gérer lorsqu’on sortira ? Que se passe-t-il si ce « bagage » craque plus tôt ? Oups… Question(s) à remettre dans le sac.
Cette réalité se limite à un espace si restreint qu’on en devient égocentré. Je me souviens avoir pensé à abréger un récit intéressant qu’un·e proche me relatait car j’avais besoin de partager des choses d’une futilité extrême (mais qui font mon quotidien). Futilité bien souvent très (pathétiquement) matérielle.
En restant sur ma situation et mon isolement, il est « amusant » de constater le non-respect par l’AP de leurs lois. La circulaire du 14 avril 2011 stipule, en résumé, que l’on ne peut être placé en isolement pour les faits que l’on nous reproche (ou pour lesquels quelqu’un·e a été condamné·e). La raison doit être un comportement dit « inadapté » ou « dangereux ». Malgré cela, la direction de la taule m’a imposé l’isolement pendant six mois puis sa prolongation, en disant très clairement qu’elle se basait uniquement sur les faits reprochés et qu’elle reconnaissait que mon comportement n’a posé aucun problème. Donc, sans aucune gêne, on bafoue les droits d’une personne et on lui applique la torture dite « blanche »… Tranquille !
Tenir le coup parce qu’il n’y a pas le choix, tenir le coup par respect pour soi et pour les sien·ne·s, tenir le coup grâce aux soutiens des proches : famille, ami·e·s, camarades. Merci à elleux pour ce soutien sans faille. Merci aussi à celleux que je ne connais pas et qui m’ont honoré du leur.
Notes :
Ce texte n’a pas vocation à expliquer le fonctionnement carcéral ni la prétention d’être représentatif de ce qu’est la vie en quartier d’isolement. Il n’a encore moins la prétention de théoriser les mécanismes officiels et officieux, les « outils » répressifs utilisés pour briser ou réduire la détermination des détenus, certain.es l’ont déjà fait avec extrêmement de brio. Ce texte n’a de valeur que pour ce qu’il est : un témoignage d’une personne particulière, à un moment donné, dans un lieu précis, ni plus ni moins.
J’espère que le passage maîtrise de la langue française, lecture, écriture ne fait pas prétentieux, genre « je cause trop bien », ce n’est pas le but. L’idée est que si tu causes pas français ou si tu galères à la lecture-écriture bah t’es dans la merde pour faire valoir tes droits !
Hier il fut refusé à ma mère de déposer livres et Cds, soi-disant elle n’avait pas l’autorisation. Erreur d’un.e débutant.e ? Punition indirecte ? Beaucoup de galères au niveau des colis pendant tout l’été qui je l’espère seront bientôt réglées [4].
Aujourd’hui en date du 6 septembre et après plusieurs demandes, un certificat médical où seulement la perte de mémoire et la douleur thoracique inscrites dessus fut délivré et toujours pas de psychologues.