On est quelques unes à avoir constaté pendant les dernières manifs ou blocages (notamment autour de La Plaine) que certaines personnes ne se protégeaient pas assez des caméras, smartphones, et caméras diverses et variées. Les images prises pendant les manifs sont des outils d’investigation pour les flics, qui peuvent être utilisées à charge dans le cadre d’enquêtes. Et de toutes façons, ces images alimentent les fichiers déjà trop fournis de la police.
Il ne s’agit pas de dire qu’on voudrait faire toutes les manifs masquées, mais de jauger les moments où on prend des risques, et où il est nécessaire de ne pas être reconnaissables.
Quand on voit une personne qui a pris des risques à visage découvert, on peut aussi l’aider à se cacher, ou à sortir de la manif sans être seul-e.
Pour les prochaines manifs, on peut penser à camoufler les signes distinctifs. Ça permettra de pas se faire avoir par les flics.
Et comme on a aussi constaté pas mal de photographes parmi les manifestant-e-s,
On reproduit un extrait de ce texte, trouvé sur paris-luttes.info
1. Contrairement à ce que beaucoup de conseils de photographes-de-manif te diront, ne te rapproche pas.
2. S’il y a des visages dans ta photo, floute-les. Une simple spirale dans Photoshop, ça le fait pas. Nous parlons de brouillage suffisamment efficace pour que la police ne puisse pas inverser le processus.
3. S’il y a des vêtements reconnaissables ou identifiants, floute-les.
4. Si certaines identités persistent (une peau noire dans une manif de « blancs », les quelques personnes non-valides dans une manif à majorité valide, etc.), supprime la photo.
5. Si tu choisis de participer comme spectateur, alors comprend que ta participation est secondaire à celle de celles et ceux qui sont activement engagé-e-s dans le moment de révolte. Cela signifie que tu devrais rester en retrait, même si ça signifie rater la photo du jour.
6. Si possible - et ça l’est la plupart du temps - demande le consentement ou indique que tu prends une photo de façon à ce que nous ayons la possibilité de bouger ou de refuser. Oui, on comprend. On est dans un espace public et tu n’es pas obligé de demander, mais réalise qu’omettre de demander nous rend suspicieux de tes motivations, et nous donnes des raisons supplémentaires de faire valoir notre capacité d’opacité.
7. Ta caméra est une arme. Le tir ami n’est pas acceptable.
8. Tu es un partisan dans la guerre sociale. Implique-toi dans les luttes que tu choisis de documenter. Devraient-elles être documentées ? Dans ce cas, de quelle façon devraient-elles être documentées pour propager leurs capacités ? Deviens un-e camarade et gagne la confiance des gens autour de toi. Exceptés les activistes professionnels, pour la plupart d’entre nous, ce n’est pas une carrière.
9. Photographie la police.