Le renouvellement du mandat de Xavier Cachard, co-propriétaire d’un appartement aujourd’hui effondré rue d’Aubagne, pour représenter la région au conseil d’administration de l’université d’Aix-Marseille, où étudiait Simona, une des victimes des effondrements, a fait un tollé au sein de la communauté étudiante.
Le conseil d’administration est revenu sur cette décision ce 19 décembre. La CGT communique à ce sujet : « Durant le conseil d’administration (ancienne composition) qui vient de se terminer, Mme Bonnafous (présidente de l’université par interim Ndrl.) a confirmé le remplacement de X. Cachard comme représentant de la Région Sud au CA de l’université. Suite à une mobilisation rapide d’une grande partie de la communauté universitaire et grace au préavis de grève déposé par le syndicat CGT FercSup, la Région Sud et la direction de l’université ont été obligé de reculer. »
Georges Leonetti, vice-président de l’AMU déclarait à ce sujet cette semaine « refuser qu’une polémique politique sans lien avec son fonctionnement vienne perturber cette évolution », alors que l’université doit désigner le 6 janvier, le successeur du président d’AMU, Yvon Berland, candidat LREM à la mairie de Marseille.
Pourtant, alors que la précarité étudiante est dénoncée partout en France suite aux suicides de plusieurs étudiants ces dernières semaines, cette décision est d’un mépris infini, et ne semble pas vraiment être sans lien avec le fonctionnement de Aix-Marseille-Université.
« (…) Xavier Cachard, qui représentait depuis 2016 la collectivité au sein du Conseil d’administration de l’Université, sera remplacé dès le prochain Conseil d’administration par son suppléant, Maxime Tommasini » ajoute Georges Leonetti.
Une pétition mise en ligne avait recueilli en quelques heures près de 500 signatures et soulevé de nombreux commentaires indignés sur les réseaux sociaux dénonçant « le comble du cynisme » pour « la plus grande université de France qui est confrontée à des problèmes majeurs d’urgence sociale et de précarité, où la question du logement des étudiants est dramatique. »
Des universitaires demandent la démission de Xavier Cachard du conseil d'administration de @univamu. Ils rappellent que Simona, une des 8 victimes du 65 rue d'Aubagne, était une de leur étudiante. L'élu tente de se justifier dans La Marseillaise
[photo du CA du groupe Total 😎] pic.twitter.com/J7c8bBM1FD— David Coquille (@DavidLaMars) December 16, 2019
« Ce n’est pas possible pour la mémoire de Simona Carpignano, une de nos étudiantes décédée. C’est une honte pour notre établissement. Honte pour Xavier Cachard qui pourrait a minima faire preuve de discrétion dans ce contexte dramatique et ne plus représenter notre région », argumente dans La Marseillaise Philippe Blache, directeur de recherche au CNRS et membre de Demain AMU, qui avait présenté des listes aux dernières élections universitaires avec le soutien de la CFDT et la FSU.
Xavier Cachard avait déjà été suspendu de ses fonction à la région le 15 novembre 2018 suite à l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne le 5 novembre, qui avaient fait huit morts.
Enfoncé dans ses mensonges, il a toujours nié sa responsabilité dans l’effondrement du 65 de la rue d’Aubagne, dont il était à la fois copropriétaire et avocat du syndic, osant même ajouter cette semaine que« depuis la tragédie de novembre 2018 (il a) siégé à plusieurs instances universitaires sans que cela ne fasse débat ni ne déclenche la colère ». Il faut croire que les temps changent et que les casseroles commencent à faire trop de bruit.
