Le 1er décembre 2018, alors qu’elle est à la fenêtre de son appartement de Noailles, Zineb Redouane est tuée par la police, d’un tir de grenade lacrymogène en pleine tête. Résonnent encore ses derniers mots, prononcés à sa voisine : "il m’a visée". Depuis, l’appartement qu’elle habitait a été vidé et reloué sans même que sa famille en ait été avertie. L’enquête, quant à elle, est toujours au point mort. Bruno Félix, qui dirigeait les CRS responsables de sa mort, a refusé de transmettre les armes de son unité à la police des polices. Il vient même d’être promu dans la région de Lyon.
Cet homicide survient en pleine manifestation, après un mois de révolte contre le mal logement et le mépris de la mairie, suite au drame de la rue d’Aubagne. Le 5 novembre, malgré de multiples signalements des habitant.es, deux immeubles s’effondrent, 8 morts sont retrouvés sous les décombres. Un temps silencieuse face à la révolte, l’indifférence des institutions envers les habitant.es du quartier s’est rapidement muée en répression.
Deux ans et 4000 Marseillais-es délogé-es plus tard, Noailles reste ce quartier vivant, où vivent majoritairement des pauvres, avec ou sans papiers. L’occupation de l’espace par les flics y est permanente : contrôles au faciès, fouilles, coups de pression, amendes... Toute une panoplie connue pour faire plier les moyens de survie et de débrouille. Cette omniprésence est aujourd’hui légitimée par la nouvelle mairie et les pseudo "réunions de quartier", rassemblant proprios et petits commerçants bien blancs, censés représenter la population de Noailles.
L’arrivée du Covid-19 et l’Etat d’urgence sanitaire n’ont fait qu’empirer la situation, autorisant cette présence policière partout, et préférant lâcher 350 millions aux flics plutôt qu’à l’hôpital public.
Les frontières fermées, la militarisation des rues, la perte d’un travail, déclaré ou pas... le tout coincé.es dans des petits logements souvent insalubres. Noyé.es sous un flux d’informations contradictoires, pas facile de comprendre ce qu’on a le droit de faire ou pas quand leurs règles changent tous les 4 jours.
Au printemps, en un mois et demi de confinement, la police a tué autant qu’en une année ordinaire, soit 12 personnes, essentiellement en banlieue et dans les quartiers. Les techniques du maintien de l’ordre
social se militarisent chaque jour un peu plus. Si elles ont été rendues plus visibles par la révolte des Gilets Jaunes, elles sont systématiques depuis des années dans les quartiers, et auprès de toutes celleux qui ne rentrent pas dans leur monde. Jusqu’à l’actuelle loi sur la sécurité dite globale qui tente d’écraser toute opposition : interdiction de filmer les policiers, extension des pouvoirs de la police municipale et des sécurités privées.
Partout, tous les jours, la police viole, mutile, assassine. Partout, tous les jours aussi, des individus et des mouvements se lèvent contre cet ordre policier. Ce 1er décembre 2020, la fin annoncée (pour le moment) du confinement sécuritaire coïncidera avec la mort de Zineb Redouane. Le 2, jour de son décès à l’hôpital, un hommage aura lieu sous ses fenêtres.
Rendre hommage, c’est aussi continuer le combat !
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Programme du Week-end de lutte contre le racisme d’état et les violences
policières :
Vendredi 4 décembre 18h : concert /open mic + infokiosk (brochure,
fanzines..)
Samedi 5 décembre 11h : bouffe, discussions, tables de presse et
bouquins…
.................14h : Départ de la plaine pour la Manifestation.
!!!! Le groupe antiCRA a pour projet de sérigraphier des teeshirt afin
de financer leur lutte contre les centre de rétention , n’hésitez donc
pas à participer en venant déposer un/ des tee-shirt UNIS ( sans motif,
une seule couleur) à l’infokiosque, MERCI !