La crise du logement, c’est pas pour tout le monde. Chaque année, 87 000 habitations en moyenne deviennent vacantes. Leurs propriétaires n’y font plus habiter personne. Au total, ce sont 2,8 millions d’appartements ou de maisons vides qui parsèment le territoire. C’est ce que montre l’étude de l’Insee parue mardi 26 juin.
Entre 2010 et 2015, le nombre de logements vacants a grimpé de 3,4 % chaque année. Le taux de vacance a atteint son plus haut niveau depuis 1982, et progresse à un rythme 6 fois plus rapide que dans les années 90. La part de logements inoccupés représente désormais environ 8% de la totalité du parc.
À Marseille, plus de 33 000 logements inoccupés, 229 000 dans toute la région
En 2015, la région comptait 3 013 915 logements. 17,7% d’entre-eux sont des résidences secondaires. 7,6% sont inoccupés, soient pas moins de 229 000 habitations potentielles qui ne servent à personne. Pour la ville de Marseille on parle de 435 744 logements, avec un taux de vacance de 7,6% également, soit plus de 33 000 logements inoccupés ! Alors que tous ces logements restent vides, attendant pour une bonne part que la valeur immobilière environnante augmente, des milliers de personnes sont à la rue chaque soir...
Le capitalisme contre le droit au logement
L’Insee explique cette augmentation des logements non habités par la hausse des prix de l’immobilier, l’importante part des logements en mauvais état mais aussi l’inadéquation de l’offre d’habitations, mal localisées ou trop chères, qui ne trouvent pas preneurs. Si le départ en maison de retraite des personnes âgées est aussi une cause avancée, on comprend bien que c’est avant tout le marché de l’immobilier qui est à l’origine de la situation. En bref, le capitalisme gagne contre le droit au logement.
Sur le sujet du logement comme dans bien des domaines, pour les riches tout va bien... Non seulement ils bénéficient de la hausse des prix de l’immobilier pour s’enrichir ou spéculer, mais ils contribuent aussi à créer des logement peu habités en investissant dans des maisons secondaires. En France, leur nombre a augmenté de 1,3% par an entre 2010 et 2015. L’Insee précise que « La France compte ainsi 3,3 millions de résidences secondaires ou occasionnelles, soit 9,5 % des logements en 2015. »
Les logements vides se multiplient dans toutes les zones géographiques
Si tous les territoires sont impactés, les grandes villes ne sont pas les plus touchées par la multiplication des logements inoccupés. Les centres-villes des moyens et petits pôles urbains, dans les zones périurbaines et dans les communes isolées sont les plus touchées par cette vacance résidentielle. L’INSEE résume en expliquant que les territoires les plus touchés sont ceux qui « restent à l’écart de la croissance démographique, et cumulent vieillissement de la population et difficultés économiques ».
Néanmoins, en nombre absolu, c’est quand même dans le cœur des grands pôles urbains et dans leurs banlieues qu’on retrouve le plus de « nouveaux logements vacants » : ce sont chaque année respectivement 23 3000 et 21 600 logements vides qui apparaissent dans ces zones géographiques. Comme le constate l’Insee, « entre 2010 et 2015, dans les villes-centres des grands pôles urbains, le parc de logements vacants augmente moins vite qu’ailleurs, mais le taux de vacance y est élevé (9,5 %) ».
Contre la loi du marché, la réquisition populaire des logements est plus que jamais légitime. Squatt partout !