Sur la photo, on voit un drapeau de Marseille, les drapeaux des sections Aix-en-Provence et Provence de l’Active Club, ainsi qu’un drapeau des Vandal Besak, un groupe nationaliste à tendance néonazie, multipliant les agressions autour de Besançon. Ce groupe a été mis en lumière récemment au travers de deux de ses membres, militaires, épinglés pour leur apologie du nazisme sur les réseaux sociaux, ainsi que pour des agressions auxquelles ils ont participé [1].

Sur ces photos récupérées sur le canal télégram d’Active Club France, datant de l’été 2023, on reconnaît deux figures de l’extrême droite Marseillaise : Aurélien Barkovish (1), tête d’affiche du groupe Défend Marseille et proche du sénateur Stéphane Ravier, et Marc Solina (2) ex tête de liste de la Cocarde Etudiante Provence. [2]

ACTIVE CLUB, C’EST QUOI ?

D’après leur manifeste l’Active Club se définit comme un “groupe de jeunes blancs”, qui “s’entraînent aux sports de combats” pour se mesurer entre eux. L’objectif du groupe serait de “rassembler la jeunesse européenne pour batir une communauté soudée”. Toujours d’après leur manifeste, l’Active Club serait un “groupe athlétique qui se concentre sur l’amélioration de notre peuple, et non sur l’agression d’autres personnes”.

Malgré cette description édulcorée (bien que déjà alarmante), nous allons voir par la suite que l’Active Club est bien loin d’être un simple club de sport pour jeunes blancs.

UN CLUB DE SPORT COMME LES AUTRES ?

Ce mouvement arrive en France en 2022, mais est en fait originaire des États-Unis, où il a été créé par :

Robert Rundo, leader du Rise Above Movement (RAM), un fight club de militants de l’alt-right (mouvement suprémaciste blanc aux US). L’idée : utiliser les sports de combats pour lutter contre le « grand remplacement » et le « génocide blanc ».
Rundo a été arrété en 2023 en Roumanie, pour son implication dans les manifestations de suprémacistes blancs de Charlottesville de 2017, où une militante antifasciste avait été tuée. [3]

Denis Kapoustine, un néonazi russe, militant actif de la mouvance en Allemagne et en Russie, et créateur de White Rex, une marque de vêtements pour nationalistes, dont le nom est tiré de son propre nom de guerre. En 2022, il fonde le Corps des volontaires russes (RDK), un groupe armé néonazi se battant aux côtés des Ukrainiens pendant la guerre russo-ukrainienne.

UN GROUPE MILITANT ET VIOLENT

Au delà de l’idéologie portée par ce mouvement, et malgré leur manifeste qui stipule qu’il n’est pas voué à agresser des personnes, l’Active Club revendique toute une série d’actions violentes, sur leur propre canal télégram ou bien sur le canal Ouest Casual (relai des groupes néonazis et suprémacistes en Europe) comme par exemple les manifestations anti-migrants de St Brévin, ou les ratonnades de Roman-sur-Isère.

UN RÉSEAU INTERNATIONAL

Nés aux États-Unis, les Active Clubs se développent fortement en Europe, dans de nombreux pays notamment en Allemagne, en Italie, en Hongrie et en France (qui est un des pays d’Europe qui compte le plus de sections). C’est un réseau structuré et décentralisé où les militants sont encouragés à ouvrir de nouvelles sections localement le plus possible. [4]

Saluts nazis, suprémacisme blanc, actions violentes, références à l’OAS (groupe terroriste pour le maintien de l’Algérie française)...

Pas de place au doute quant à la réalité de ce que sont ces “groupes de sport” : des foyers de recrutement, d’entraînement et de radicalisation qui drainent des militants d’extrême droite en France, et à l’internationale, qui ont un réel projet politique fasciste.

Les liens entre ces groupes de sport voués à créer des milices violentes, et des groupes comme Défend Marseille, proches de l’extrême droite institutionnelle et voulant montrer une vitrine “respectable”, ne sont plus à prouver quand on voit qu’Active Club les nomme pour compléter la pratique sportive avec une formation théorique.